Actuellement, il y a deux captages dans une zone boisée avec pâtures et cultures, le bassin d’infiltration couvrant 199 hectares.
La première fabrication de bière remonterait à 1822, l’usine ayant été ensuite agrandie plusieurs fois au cours du XIXème siècle. On peut penser que la qualité de l’eau ( PH neutre, légèrement basique à ce jour dans cette contrée ) a permis la confection d’une bière de qualité, puisque le slogan “ Hume moi çà !! “ a perduré de 1848 à 1920 .
Une maison de maître luxueuse pour l’époque et un magnifique parc ont accompagné l’extension de la production. Il faut noter la réalisation d’un jet d’eau comme le montre la photo 2 : entre les pierres de roches l’eau s’élevait naturellement selon le principe du puits artésien ; cette eau canalisée descendait du plateau calcaire et s’écoulait dans la vallée à proximité de la Bonnelle pour parvenir jusqu’au parc. Le débit était régularisé par une vanne et le trop-plein alimentait un autre bassin circulaire délimitant une petite île à laquelle on accède par une passerelle, avant de rejoindre la Bonnelle.
- Brasserie de Humes, vue d’artiste
- Vue d’artiste de la "Brasserie & Malterie de Humes" (Humes-Jorquenay 52200 Haute-Marne).
A la fin du XIXème siècle, la brasserie s’agrandit d’une nouvelle cave et d’une glacière. L’utilisation du groupe SULZER à vapeur permet la fabrication de pains de glace de grandes dimensions et en grande quantité. En 1893 la glacière est construite avec un mur de doublage en briques rouges assurant l’isolation ( photo 4).
Dans les années 1900 l’industrie de la bière est alors en pleine expansion, les expositions fleurissent et la bière de Humes a souvent été primée : exposition universelle à Paris en 1900, à Troyes en 1928, à Langres ... On retrouve aujourd’hui encore de magnifiques affiches de cette “ belle époque “ ! ( photos 7 –8 –9 -10 ).
Après la guerre de 1914 –1918, il semblerait que le marché se complique : les brasseries privées comme Humes se regroupent. En 1920 l’usine était encore dirigée par Messieurs Albrecht et Richert.
- Grandes brasseries réunies de Humes et des Carmes - Facture
En 1924 -1925 on trouve des factures et cartes de visite mentionnant : Brasserie de Humes et des Carmes (document ci-contre) faisant suite à la Brasserie et Malterie de Humes. En 1930, c’est la Brasserie de Vézelize-Saint Nicolas dirigée par la famille Moreau qui rachète HUMES et confie la gérance à Léon Drouot qui travaillait déjà à Vézelize.
Il n’y aura plus de bière fabriquée à Humes dorénavant ; la bière viendra alors en fûts ou en bouteilles par le train puis par camion depuis Vézelize. On fabriquera toujours l’eau de Seltz jusqu’à la vulgarisation des eaux minérales en bouteilles - d’où les magnifiques siphons multicolores en provenance de multiples brasseries ! – ( photo 11 ) et bien sûr les sodas variés, la limonade et autres sirops. En 1972 c’est Vézelize qui est racheté par Stella Artois.
Stella Artois fermera Humes en 1975 et le matériel sera liquidé en 1976 par le dernier directeur Maurice Drouot.
L’eau de la “Fontaine au Bassin" provenant de la filtration de l’eau à travers les calcaires fissurés et les marnes sableuses du jurassique moyen (ère secondaire 170 millions d’années) a donc joué un rôle considérable dans la vie de cette Brasserie. En 1975 le bail en cours de 99 ans pour cette source a été cédé par la Brasserie à la commune de Humes , le jet d’eau devant toujours rester la pièce maitresse du parc. Les bâtiments de la Brasserie ont été démolis en 1983 (photo 16) ; il ne reste que la maison d’habitation avec la tonnellerie et l’atelier.
Odile Drouot