L’ensemble de l’ouvrage a très bien été décrit par Philippe Marcacci dans magazine du dimanche 22 juillet 2007. Située dans un quartier de Chaumont, la glacière est complètement absorbée par la pente. Rien de très visible, à peine une ouverture (aujourd’hui bouchée) à même le sol. Pourtant, il s’agit d’un énorme œuf en maçonnerie de 6,50 m de haut et de 3,13 m de diamètre. Au total, près de 20 mètres cubes enterrés.
L’ensemble, qui fonctionna jusqu’au début du XXe siècle, a été réalisé en 1873. Auguste Petit, entrepreneur ayant fait fortune lors de la construction du tunnel de Balesmes, s’installe à Chaumont. Ce riche bourgeois fait bâtir une maison cossue dans un parc. Et, chasseur, il commande la construction d’une glacière où il pourra entreposer sa venaison. Il n’existait à l’époque aucun moyen de produire du frais. L’hiver, paysans et employés du domaine vont chercher la glace là où elle se trouve, et cassent le manteau gelé des rivières, étangs et autres lacs... Leur récolte était ensuite péniblement remontée, dans des brouettes, à dos d’ânes ou sur des charrettes jusqu’aux hauteurs de Chaumont-le-Bois. Une fois le fond de la glacière recouvert d’une épaisse couche de glace isolante, les chargements sont déversés dans le puits grâce à l’orifice d’alimentation aménagé au sommet de la coupole. Ils s’écrasent avec fracas. Tous les soirs, il faut descendre au fond du puits pour "caver" la glace. Concassée, arrosée, celle-ci se transforme en un énorme glaçon.
La conception de l’équipement est ingénieuse. Le fond a la forme d’un entonnoir. Le trou placé en son centre permet l’évacuation de la glace fondue. La construction ayant été effectuée en haut d’un bord de falaise, l’écoulement se fait rapidement.
A l’intérieur, la température, voisine de zéro degré, permet d’accueillir les viandes d’animaux domestiques ou celles du gibier tué durant l’hiver.
La glacière fonctionnait jusqu’au mois d’août, souligne Guy Page. Après, il ne restait plus qu’à attendre les frimas de l’hiver et à se remettre au travail. La fée électricité abolit les servitudes des saisons.