Copie de son acte de baptême.
L’homme, sa vocation :
Né le 21 janvier 1767 à Fouvent-le-Château (aujourd’hui Fouvent-le-Haut, Haute-Saône) dans une famille bourgeoise, Nicolas Douette-Richardot voyagea beaucoup dans sa jeunesse pour apprendre l’agriculture, avant de revenir définitivement en Haute-Marne. Il se marie en 1793 à Saint-Martin-lès-Langres où le couple loge, puis à Brevoines où il mourra le 28 février 1843, après une vie très active et particulièrement bien remplie.
Si Nicolas Douette-Richardot s’est passionné très tôt pour l’agriculture, il se définit lui-même comme « cultivateur », terme qui s’applique alors à des propriétaires fonciers (pas nécessairement agriculteurs eux-mêmes) qui se passionnent « pour les choses de la terre » et qui se réunissent au sortir de la Révolution en sociétés savantes d’agriculture dans plusieurs départements, encouragés en cela par le gouvernement. En Haute-Marne, l’arrêté préfectoral du 8 mars 1801 créée la « Société d’Agriculture du Département de la Haute-Marne », afin, selon les termes des statuts, de « réunir des lumières pour faire fleurir l’agriculture, les sciences, les arts et le commerce ». Même si Douette-Richardot n’apparaît qu’en 1803 parmi les « membres correspondants » de la dite société, il avait déjà obtenu l’année précédente une médaille d’encouragement de la « Société d’Agriculture du département de la Seine » à laquelle il s’était d’abord affilié, pour ses premiers travaux d’assèchement des marais hauts-marnais, entrepris dès 1801.
Au tout début de sa carrière, à 21 ans, il avait trouvé juste avant la Révolution (1787) un protecteur à Saint-Martin-lès-Langres, en la personne de Pierre-Abel-Théophile Caroillon de Melleville (1753-1796), fermier général des portions d’apanage du comte d’Artois, qui deviendra « conseiller secrétaire du roi » en 1788. Ce dernier avait alors chargé Douette-Richardot d’assécher le marais de Melleville pour y faire construire le château actuel et participer aux embellissements de son parc. Si la première partie du plan a été réalisée avec succès et le château à peine achevé à la Révolution, le parc n’en était qu’à quelques tentatives de réalisation qui ne satisfaisaient point son créateur, et que la Révolution se chargera d’ailleurs de ruiner entièrement.
A partir de 1801, il rentre en Haute-Marne et s’installe comme marchand de bois. Etant un jour à Valpelle pour ses affaires, il décide brusquement de changer de métier en décidant le dessèchement du marais local jusqu’alors jugé irréductible. Grisé par cette réussite exceptionnelle, il va par la suite mettre en pratique son expérience acquise au cours de ses voyages, sur de nombreux terrains incultes ou peu valorisés mis à sa disposition par des propriétaires bienveillants, et travaillera même dans la Marne et la Meuse. Mais il opère surtout en Haute-Marne et plus particulièrement d’abord dans l’arrondissement de Langres dont il était tombé sous le charme. On connaît aujourd’hui l’ensemble de son œuvre haut-marnaise, grâce au soin qu’il a pris de publier les rapports qu’il envoie conjointement au ministre de l’intérieur et à la « Société libre d’Agriculture du Département de la Seine » dès 1802, et aux rapports effectués par les membres de la « Société d’Agriculture du Département de la Haute-Marne », qui lui rapporteront les plus élogieuses récompenses. Son œuvre est considérable.
Ses travaux :
MELLEVILLE (Cne de Saint-Martin-lès-Langres) :
Dans ce lieu proche de la papeterie du Chapitre de Langres sur la rivière de la Mouche, existait un terrain d’une centaine d’hectares en plusieurs parcelles, constitué essentiellement de friches, de roches sur les coteaux et surtout d’un « marais rebutant » en bordure de la rivière, avec quelques mauvaises cultures et prairies de piètre rapport.
Bien que sans expérience, mais ne manquant pas d’idées, il commence par procéder à des échanges de terrains afin de regrouper le domaine en un seul tenant, puis il draine le marais par de profonds fossés parallèles afin de l’assécher. Sur celui-ci, il fait construire deux vastes écuries parallèles où il place du bétail qu’il élève afin d’améliorer les races, et fait réaliser deux tours circulaires à l’extrémité des écuries afin de loger les métayers, tours qui sont toujours visibles aujourd’hui. Le propriétaire fait alors bâtir le château actuel, et couvrir les terrains de peupliers et d’arbres fruitiers pour former des allées. Enfin, il détourne le petit ruisseau du Valdonne pour nettoyer naturellement les écuries (à l’image des écuries d’Augias), afin de réaliser un engrais naturel à peu de frais. Mais la Révolution arrive, qui détruit et saccage tout le domaine ; Douette-Richardot doit abandonner Melleville.
FERME DU VALDONNE (Cne de Humes) :
Juste avant la Révolution, et bien que moins spectaculaire, Nicolas Douette-Richardot à la demande du propriétaire de la ferme du Valdonne, M. Wichard, avait entrepris pour son compte la mise en culture de la dite ferme, notamment dans ses parties montagneuses (dessouchage, enlèvement des pierres etc.) sur environ six hectares. Il réalise dans la ferme une pépinière de noyers, de robiniers-faux-acacias, de pommiers et poiriers de Normandie destinés à être transplantés sur les flancs arides des coteaux nouvellement défrichés.
Il fait également planter sur le territoire communal de Saint-Martin-lès-Langres une pépinière d’arbres fruitiers.
LE GORGEOT DE VALPELLE (Cne de Brenne) :
Nicolas Douette-Richardot s’attaque dès 1801 à ce chantier qui apparaît alors comme un des plus difficiles. Il assèche le marais à l’aide de rigoles profondes et judicieusement placées, en réunissant les vingt deux sources environnantes dans un réservoir destiné à irriguer le terrain. Il emplante immédiatement le terrain en peupliers, robiniers-faux-acacias, et en céréales.
Mais ces plantations, saccagées par l’hostilité des habitants, appellent la protection du préfet qui le prend sous sa protection et celle du gouvernement, le sous-préfet de Langres Berthot décrétant l’interdiction formelle de fréquenter les lieux de jour comme de nuit, aidé par les gardes-champêtres locaux particulièrement efficaces.
PROPRIETÉ DE M. LE BOULLEUR (Cne de Brenne) :
Appelé par M. Le Boulleur dans sa propriété de dont nous ignorons tout, Nicolas Douette-Richardot alors peu disponible, établit un atelier d’ouvriers originaires du village pour la réalisation d’une plantation d’arbres forestiers.
PROPRIETÉ DE M. ROYER (Cne de Humes) :
Dans une propriété privée aride située dans le village de Humes, qui est traversée par la Marne, Nicolas Douette-Richardot détourne le cours de la Marne pour irriguer le terrain. Il crée ainsi une belle prairie artificielle, et plante autour de celle-ci des peupliers d’Italie, des robiniers-faux-acacias et des pommiers.
LE GORGEOT DU SERVIN (Cnes d’Aprey et de Villiers-lès-Aprey) :
Nicolas Douette-Richardot est appelé à a ferme du Servin par son propriétaire, pour assainir un terrain boisé de 3 ha, envahi par les eaux de quatre-vingt fontaines formant un marais impraticable. C’est l’entreprise la plus importante qu’il aura réalisée, en travaillant à assainir le terrain selon sa méthode pendant toute une année. Puis il y fait planter huit allées de peupliers dans le fond, alors que les terrains latéraux sont plantés en vesce, avoine, orge, pommes de terre, choux et haricots.
A côté de la ferme de Servin sur un terrain divisé en deux plates-bandes, le propriétaire reçoit également quantité de plants d’arbres fruitiers, dont des pommiers, qu’il se charge de planter « selon sa méthode » sur l’une des plates-bandes, l’autre abritant un semis de robiniers-faux-acacias. Le surplus des arbres fruitiers est destiné à être planté à Villiers-lès-Aprey.
TERRAIN DES DOMINICAINS (OU DES JACOBINS) À LANGRES :
Nicolas Douette-Richardot est appelé à Langres sur les instances du marchand de bois qui avait acquis comme Bien national, le terrain intra-muros de 1,50 ha. occupé jadis par le couvent des Dominicains, et actuellement en friches. Il commence par le défricher, puis crée un atelier afin de faire enterrer les décombres des anciens bâtiments pour faire combler les caves. Il fait planter sur plus de la moitié du terrain de jeunes arbres d’une belle venue, à l’origine du parc de la sous-préfecture actuelle.
PROPRIETÉ DE M. RICHARDOT PÈRE (Cne de Bourg) :
Nicolas Douette-Richardot travaille également dans une propriété appartenant à son beau-père dans le bas du village de Bourg, constituée d’un jardin et de quelques vignes. Il réaménage complètement le domaine, en plantant dans le haut du terrain des arbres fruitiers, et une pépinière de pommiers, poiriers et noyers. Dans le bas du terrain jusqu’alors en jardin, il réalise quelques prairies artificielles.
Dans un bois appelé « Le Parc » appartenant également à son beau-père, à l’ouest du village, il plante dans les espaces libres « différentes graines d’arbres forestiers indigènes et exotiques » en pleine terre, et des sauvageons pour être greffés ou écussonnés. Bien plus tard, c’est dans ce même bois qu’il réalisera pour la première fois devant témoins et en grandeur nature, sa théorie dite de « la coupe entre deux terres (c.à.d. en coupant les essences 14 cm en dessous du niveau du sol), afin d’optimiser les rejets. Il démontrera ici, que le rendement des coupes par cette méthode peut être amélioré considérablement.
PROPRIETÉ DE M. RICHARDOT FILS (Cne de Bourg) :
Sur une autre une propriété en nature de jardin, appartenant à son beau-frère, dans le bas du village de Bourg, il crée une plantation de cerisiers.
PROPRIETÉ DE M. BARILLOT (Cne de Hortes) :
Nicolas Douette-Richardot est appelé à Hortes, à la demande de M. Barillot cultivateur, afin de valoriser un terrain que son propriétaire a préparé pour y recevoir des robiniers-faux-acacias, ainsi qu’une plantation de peupliers.
PROPRIETÉ DE M. ÉTIENNE (Cne de Marac) :
Nicolas Douette-Richardot est également appelé à Marac, en vue d’améliorer un terrain pierreux très aride et ingrat de 10 ha appartenant à un cultivateur, qui ne pouvait rien en faire. Sur les conseils de notre agronome, le propriétaire travaille lui-même le terrain, et y plante des arbres fruitiers et du sainfoin.
PROPRIETÉ DE M. SAUVAGE (Cne de Marnay) :
Il intervient également dans une propriété privée à Marnay qui servait jadis de carrière pour les routes. Nicolas Douette-Richardot défriche le terrain, fait extraire la pierre affleurante pour clôturer le terrain, puis fait recouvrir l’ensemble par de la bonne terre végétale, afin d’y planter des arbres fruitiers, des plantes potagères, des légumes et des prairies artificielles.
« COMMUNE DE PROGNEY » (Cne de Perrogney) :
Les habitants possédaient des communaux constitués de 25 ha de prairies en marais de très faible rapport. Instruits des résultats qu’il avait obtenus au marais de Valpelle (Cne de Brenne), les habitants de Perrogney lui demandent conseil, dessèchent et brûlent leur marais eux-mêmes, et y plantent du chanvre et du froment .
PROPRIETÉ PERSONNELLE DE M. NICOLAS DOUETTE-RICHARDOT À VOISINES :
Au centre d’un bois situé dans un vallon profond (à « La Peute Combe »), Nicolas Douette-Richardot qui avait acheté un marais abandonné, le dessèche en utilisant des moyens « différents dans leur espèce et leur distribution » de ceux utilisés aux marais du Servin.
PROPRIETÉ DE M. VERNISY À LA MARNOTTE (Cne de Balesmes) :
A la demande du propriétaire d’un terrain situé « vers la source de la Marne », Douette-Richardot intervient ici uniquement pour le conseiller dans ses choix de plantations.
LE MARAIS DE CHÉZEAUX (Cne de Chézeaux) :
Il existe à Chézeaux, un marais d’une superficie d’environ 20 ha, considéré comme le plus grand et le plus dangereux qui existe dans le département. Un tiers appartient à la commune et le reste à l’ancien seigneur du lieu et un autre particulier. Ce marais, où les bêtes s’enfonçaient souvent jusqu’au ventre, est considéré comme une calamité publique. Le Conseil général de la Haute-Marne prend alors les choses en main, et prie le Gouvernement de prendre en compte cette opération de salut public en sollicitant l’intervention de « l’ingénieur en chef ». Aussitôt, le sous-préfet de Langres, M. Berthot, prie Nicolas Douette-Richardot d’intervenir sur place, afin de juger de la faisabilité des opérations, et estimer les moyens nécessaires à l’assèchement du marais.
Ce dernier établit son rapport d’expertise, et le préfet fait publier le projet détaillé de Nicolas Douette-Richardot dans les « Annales de l’Agriculture », invitant la commune à prendre un parti définitif. Mais pendant que la commune se fait tirer l’oreille, le sieur Perrignon-Chevalier propriétaire à Bourbonne-les-Bains assèche la partie privée du marais (soit les 2/3) et exploite la tourbe.
LA MONTAGNE DU COGNELOT (Cnes de Chalindrey, du Pailly et de Balesmes) :
Une des premières préoccupations de la « Société d’Agriculture du Département de la Haute-Marne », en 1801, a été de rendre à l’agriculture le sommet aride et sec du Cognelot. Ces observations furent publiées et transmises au préfet Jerphanion, qui prie le sous-préfet Berthot de Langres de prendre avis auprès de Nicolas Douette-Richardot, pour savoir quel genre de plantations pourrait réellement valoriser ce site stérile, ainsi que les moyens et les difficultés inhérents à sa réussite.
Celui-ci lui remets un rapport préconisant l’introduction sur le sommet de plantations de bois de hêtres, chênes, ormes, charmes, et surtout cerisiers et merisiers bien adaptés, mais plus encore des robiniers-faux-acacias à la croissance rapide.
PROPRIETÉ DE M. RICHARDOT, DANS LA MONTAGNE DE REIMS (Cne de Thuisy) :
Il fait planter chez son beaux-frère établi à Verzy, près de Reims environ 20 ares en arbres fruitiers, et à Thuily des noyers et peupliers.
MARAIS DE M. RICHARDOT, DANS LA MONTAGNE DE REIMS (Cne de Chenneseaux) :
En 1806, Nicolas Douette-Richardot a encore asséché et assaini un marais appartenant à son beau-frère dans les bois de la commune de Chenneseaux (Marne), grâce à trois fossés principaux. Il le soumet au brûlis et à l’incinération, en vue de plantations à venir.
AUTRES PLANTATIONS DANS LA MARNE :
Nicolas Douette-Richardot a globalement planté dans ce département qu’il n’a fait que survoler, 2 000 pommiers, et 400 robiniers-faux-acacias à Verzy .
PROPRIETÉ DE M. PRIOZET EN HAUTE-SAÔNE (Cne de Richecourt) :
Dans cette propriété dont on ignore tout, Nicolas Douette-Richardot a fait planter des arbres fruitiers.
Travaux réalisés dans les faubourgs de Langres par Nicolas Douette-Richardot :
LA FERME DU MOULIN DES URSULINES :
C’est un vaste domaine situé à l’ouest et au bas de la ville de Langres, traversé par le ruisseau de la Bonnelle avec des parties marécageuses, que Nicolas Douette-Richardot prend à bail. Il l’assainit aussitôt en redressant la rivière, puis détourne une partie du grand canal des eaux de ruissellement de la ville de Langres pour l’irriguer, et procède de même sur l’autre versant. Il y plante des arbres fruitiers, des peuplier d’Italie et des légumes entres les arbres, et sème différentes parties en trèfle, avoine, orge et blé, avec succès.
PROPRIETÉ DE M. POINSOT :
Sous la ville de Langres, en bas du « Chemin des Romains » contre la Bonnelle, un terrain argileux et humide contenant des routoirs et couvert de rochers, préoccupe Nicolas Douette-Richardot. Il fait d’abord combler les routoirs avec les rochers, puis détourne les eaux de ruissellement. Puis il fait passer une charrue très solide attelée à un vigoureux attelage, afin d’ouvrir la terre, et fait confectionner de fortes broches en fer recourbées, que les planteurs enfoncent d’un pied (env. 30 cm) avant d’y placer la bouture de peuplier.
PROPRIETÉ DE M. DAGUIN :
A deux kilomètres de la ville au nord, est un pré de 26 ha baigné par la Marne, que le propriétaire voulait valoriser. Nicolas Douette-Richardot laisse le terrain en nature de pré, se contentant ici de planter à l’intérieur et tout le long de son périmètre, deux files d’arbres formant une allée majestueuse d’environ 4 m de largeur, chacune d’elles étant composée en alternance de peupliers et de saules du meilleur rapport.
PROPRIETÉ DE M. POTHIER À HUMES :
Sur un terrain privé situé à Humes alors en nature de pré, au beau milieu du vallon de la Marne, Nicolas Douette-Richardot fait réaliser une vaste pépinière de peupliers d’Italie sur une surface de 9,50 ha, étalée sur près de 600 m de longueur. Il conseille au propriétaire de planter des saules sans racines, pour stabiliser les rives exondées de la Marne.
PROPRIETÉ DE M. BRAYER :
Douette-Richardot intervient encore dans un terrain situé très probablement en bordure de la Bonnelle en bas de Langres, appartenant à un certain M. Brayer. Après avoir fait défoncer le terrain à la bêche, il plante des peupliers d’Italie en un massif entouré de saules, d’osier, ainsi que des légumes entre les arbres.
Autres travaux réalisés par Nicolas Douette-Richardot :
Si la plupart des chantiers cités jusqu’ici ont été réalisés en 1801 et 1802, Nicolas Douette-Richardot s’est aussi intéressé à l’introduction en Haute-Marne de plusieurs espèces d’arbres comme le robinier-faux-accacia, le peuplier d’Italie, le noyer, le cerisier et le prunier qu’il conseille dans les clairières culturales au sein des forêts.
Il expérimente la technique de la « coupe entre deux bois », s’intéresse à la préservation des arbres le long des grandes routes, des ruisseaux et des rivières, et conseille d’emplanter les pâtis communaux en robiniers-faux-acacias.
Parallèlement, il fait des essais de plantation de la vesce blanche en fourrage et en foin, introduit la pomme de terre dite « anglaise » et les pommiers « Filets de Normandie » dans la région de Langres. Il fait également diverses observations sur l’élevage et les maladies des animaux.
Conclusion :
Nicolas Douette-Richardot, qui semble avoir eu du mal à se faire accepter de ses contemporains, n’a eu, en réalité, que le moyen de la démonstration opérative pour les convaincre de sa valeur. C’est pourquoi il s’est lancé à corps perdu dans l’art de ce qu’on appellera plus tard l’agronomie, et en publiera les résultats.
On conviendra pourtant, que si le personnage a marqué l’histoire en son temps et encore plus le paysage sud-haut-marnais, il ne reste aujourd’hui plus aucune trace de ses différents chantiers qui lui ait survécu sur le terrain, ni aucune trace dans les mémoires, contrairement aux vœux de postérité réclamés par les commissaires. C’est sans doute parce que ses efforts, n’ont en réalité fait progresser la pratique agricole que chez des propriétaires fonciers suffisamment ouverts et fortunés dans la valorisation de leurs terrains incultes ; et qu’ils n’a pas participé à l’amélioration d’une agriculture profondément figée dans ses traditions, laquelle lui a été hostile.
Emile Jolibois qui lui consacre une notice, l’explique simplement : « c’est le premier, dans notre département, qui a lutté par la science et par la pratique contre la routine. Ses travaux ont été encouragés par la Société d’Agriculture, mais personne après lui n’a continué la lutte ».
« Ainsi passe la gloire du monde ».
Alain CATHERINET
Document paru dans le Catalogue Remp-Arts 2013.
Texte intégral publié dans les Cahiers Haut-Marnais n°268
adresse : B.P.2039 52902 Chaumont Cedex 9.
Mis en ligne par Annita Fourtier