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Le canal de Champagne en Bourgogne

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Initialement publié le 21 janvier 2015, mis à jour le 8 février 2015 , par Bertrand Degoy, DOUCET Annick, DROUOT Emmanuel dans Le canal de Champagne en Bourgogne

Le canal de Champagne en Bourgogne (anciennement de la Marne à la Saône), d’une longueur de 224 km, passe par cinq départements : Marne, Meuse (quelques km), Haute-Marne, Côte D’Or.

Au XVIII° siècle, le creusement d’un canal apparaît déjà comme une nécessité économique.

Le premier projet de Roger de Fontenay date de 1781, il présentait un tracé où il trouvait les ressources en eau nécessaires sur le plateau de langres surnommé « le Château d’eau de la France ». Les détracteurs parlent de coûts exorbitants, le projet n’avance pas. Il refait surface en 1835 et c’est celui conçu par Brière de Montidour, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées qui fut retenu.

Le premier tronçon Vitry-le-François à Chamouilley est en service en 1866. En 1870 les 72 premiers kilomètres du canal sont construits et permettent de rejoindre Donjeux. Suivront ensuite les 152 kilomètres les plus difficiles et les plus coûteux. Finalement achevé en 1907, il est déjà trop tard : les hauts-fourneaux s’éteignent les uns après les autres. Un espoir renait aujourd’hui avec le développement du tourisme fluvial.


(Annick Doucet et E.D.)

Le canal de Champagne en Bourgogne

Crédits: VNF
Canal entre Champagne et Bourgogne

Dès 1770, un maître de forges publie un mémoire sur la nécessité d’un canal Nord-Sud. A l’époque, pour transporter la production de fer et de fonte du Nord de la Haute Marne vers Lyon, il fallait transporter de lourdes charges par charrois jusqu’au port de Gray.

Au XIX° siècle, le Nord de la Haute-Marne s’industrialise fortement et la technique dans la production de fer et de fonte est alors bien maîtrisée. Les maîtres de forges établis dans la vallée de la Marne recherchent la possibilité d’expédier aux meilleurs coûts leur production et ne cessent de réclamer à l’administration des moyens de transport plus économiques que celui par attelage. Les expéditions de ces industries sont relativement faciles dans le Nord du département vers la région parisienne, grâce au port de Saint Dizier ; il n’en est pas de même lorsqu’on se tourne vers le Sud pour une expédition vers la région Lyonnaise.

En 1845, la chambre des députés adopte le tracé conçu par Brière de Montdétour passant par la vallée de la Vingeanne.

En 1852, le gouvernement privilégie alors la voie ferrée et concède la construction d’une ligne de chemin de fer qui traverse le département du Nord au Sud.

En 1860, la France signe un traité ouvrant nos frontières au commerce franco-anglais. Celui-ci impacte rapidement l’économie locale. La chambre de commerce et d’industrie déclare indispensable d’augmenter les voies de communication par la construction d’un canal qui permet de réduire les coûts de transport et de lutter contre la concurrence étrangère.

Le projet le plus naturel et économique consiste à réaliser une jonction de la Marne à la Saône soit 224 km de canaux. Celle-ci va longer la rivière la Marne du Nord au Sud dans le département de Haute-Marne avec un tunnel de 4km800 afin de traverser le plateau de Langres.

En 1861 le décret tant attendu déclare d’utilité publique la première section du canal dans le Nord du département ; d’autres décrets et sections suivront. Le premier tronçon Vitry-le-François à Chamouilley est en service en 1866. En 1870 les 72 kms du canal sont construits et permettent de rejoindre Donjeux. Reste à réaliser les 152 kms les plus difficiles et les plus coûteux.

Les travaux débutent en 1881, et en 1895 le canal fonctionne du Nord à Heuilley-Cotton. Le versant Saône sera repris en 1899 jusqu’à l’inauguration le 1° février 1907. (Annick Doucet, B.D. et E.D.)

Deux versants, au Nord et au Sud de la ligne de séparation des eaux

L’altitude du bief supérieur, à la ligne de partage des eaux, est de 340,60 m. C’est ce tronçon qui a coûté le plus cher car il a fallu creuser le tunnel de Balesmes, long de 4,8 km, pour passer du versant de la Marne à celui de la Saône.

Le versant Marne, d’une longueur de 152 km débouche sur la Marne navigable à Vitry-le-François (altitude 104m). Il compte 71 écluses pour une une dénivellation de 237 m.

Sur le versant Saône, qui débouche sur la Saône à Maxilly-sur-Saône (altitude 187 m) on compte 43 écluses pour un dénivelé de 154 m. La dénivellation est très importante à proximité de Heuilley-Cotton, où 8 écluses d’une dénivellation de 5,25 m (au lieu de 3 m à 3,5 m habituellement) se succèdent tous les 400 m. (B.D.)


Le gabarit Freycinet

Plans de peniche Freycinet

PeterpanLe canal est au gabarit Freycinet, les péniches ayant pour caractéristiques : Longueur 38 m 50, Largeur 5,06 m, tirant d’eau 1,80 m à 2,20 m, volume de la cale 405 m3, Déplacement (tonnage) de 240 t à 350 t ou même plus.
A droite, Peterpan, péniche de servitudes de VNF.

Un sas d’écluse mesure 39 m de long ( à quoi il faut ajouter l’espace de manœuvre des portes, soit finalement 45m ) pour 5,20 m de large. Le tirant d’eau autorisé ou "mouillage théorique" est de 2,20 m, le tirant d’air de 2m70. Données indicatives, consultez la documentation officielle. (B.D.)

Marques péniche Josianne
Marques de la péniche Josianne au gabarit Freycinet : Longueur 38m80, bau 5m05, Tonnage brut 394t. Sur la gauche de la photo, les marques de franc-bord.

L’alimentation du canal

Le canal a besoin d’une alimentation en eau pour la manoeuvre des écluses et pour compenser les pertes inévitables.

Les rivières ont un débit très variable selon la saison. Les concepteurs du canal ont donc prévu des lacs-réservoirs, formés artificiellement en barrant les rivières. Pour le versant Marne (Nord) ce sont Saint-Ciergues (sur La Mouche), Charmes (sur le Val de Gris) et La Liez (sur la Suane et la Liez). Pour le versant Saône (Sud), c’est le lac de Villegusien (sur La Vingeanne). C’est ce qui vaut au pays de Langres le surnom de "Pays des 4 lacs". (B.D.)

Pour en savoir plus : L’alimentation en eau du canal de Champagne en Bourgogne

Aspects humains de la construction

La réalisation de ces ouvrages - c’est-à-dire le canal et les quatre lacs réservoirs - construits au pic, à la pioche et à la pelle, engage d’immenses travaux auxquels la main d’œuvre locale ne peut suffire. Il est nécessaire de faire appel à une main d’œuvre étrangère venant principalement d’Italie ; celle-ci représente deux tiers du personnel. Certains villages proches des chantiers voient leur population plus que doubler. Les ouvriers sont logés dans des baraquements de fortune. L’existence de tous ces ouvriers est misérable. Les conditions de travail sont très difficiles avec des nombreux accidents mortels sur les chantiers. Les premières lois concernant les accidents du travail n’arriveront qu’en 1898, avant cette date tout accident n’est pas couvert. (Annick Doucet et E.D.)

L’impact écologique du canal

La construction du canal et des réservoirs a induit de fortes transformations des cours d’eau : Marne à l’aval de Balesmes, Liez, Mouche et Val de Gris à l’aval des réservoirs. Une réhabilitation physique est nécessaire.

Mais de nombreux affluents de la Marne restent en bonne santé écologique : Vingeanne et Mouche amont, Morgon, Vaubrien, Sincéron, Trimeule et Combe Veulet.

De plus, les lacs et les bordures du canal constituent un nouvel espace écologique où s’abritent de nombreuses espèces. (Annick Doucet et E.D.)

Sur le Web

Tourisme Haute-Marne en Champagne
Canal entre Champagne et Bourgogne — Wikipédia
Voies Navigables - Fluviacarte
CANAL ENTRE CHAMPAGNE ET BOURGOGNE, randonnée cyclo
Canal entre Champagne et Bourgogne - La vie à vélo d’Albert
Présentation du Canal Entre Champagne et Bourgogne - DREAL Champagne-Ardenne
Arrêté du 22 décembre 1974 Fixant le règlement particulier de police de la navigation sur le canal de la Marne à la Saône.
Voies navigables de France
Voie Verte du canal “Entre Champagne et Bourgogne”
Revue Fluvial voies navigables est Canal entre Champagne et Bourgogne (ancien canal de la Marne à la Saône)

Dans le glossaire :
potentiel hydrogène

Documents :
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Canal entre Champagne et Bourgogne

Schéma du canal de la Marne à la Saône.  

Prise d’eau sur la Marne à Chanoy (amont)

Un ensemble de ventelles de hauteur réglable permet de renvoyer l’eau dans le canal.  

Prise d’eau sur la Marne à Rolampont

Au premier plan, la retenue sur la Marne. Au fond, le canal de Champagne en Bourgogne, en amont de Rolampont. Un siphon sous le canal permet de communiquer avec le Val de Gris, ce dernier acheminant l’eau jusqu’à l’écluse de Rolampont où (...)  


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Lat: 47° 56' 33.06" N
Lon: 5° 17' 39.09" E
Prise d’eau sur la Marne à Rolampont




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