Une position hydrographique éminente au cœur de l’Europe
Le plateau de Langres est le toit du monde occidental avec de grandes sources : la Marne, la Seine, l’Aube, la Meuse et la Saône. Ce plateau de l’Est apparaît comme un centre de dispersion des eaux sur l’ensemble de la France du nord est. Bourbonne-les-Bains est sur la limite de partage des eaux entre la Méditerranée avec la Saône et la Mer du Nord avec la Meuse.
La source de la Meuse est non loin d’ici à une douzaine de km, avant le village de Pouilly-en-Bassigny. Un monument présente les 950 km qu’elle parcourt pour rejoindre la mer du Nord à Rotterdam. La Saône (480 km), elle, est représentée par le ru de Borne un peu plus loin. Lui, va rejoindre l’Apance et celle-ci la Saône à Châtillon-sur-Saône (à 13 km). La Saône prend sa source à Vioménil dans les Vosges (43 km de Bourbonne).
Les origines du thermalisme
Au Parc des Sources, nous sommes en plein quartier thermal fréquenté depuis la Haute Antiquité. Ici, ce fut au commencement un marécage. Comme le dit la légende rapportée par Diderot, des cochons lépreux de Laneuvelle qui venaient s’y tremper ont attiré l’attention par leur remise en forme. La période gallo-romaine fut sans doute la plus fastueuse de l’endroit : grands thermes avec piscines, temples aux colonnes massives. Chaque entreprise de travaux (captages, constructions ou agrandissements) au fil des siècles donnera lieu à des découvertes archéologiques : piliers, colonnes, monnaies, médailles, silex taillés, statuettes… Nous en verrons un certain nombre au musée de la ville. Tout porte à imaginer que les Romains fréquentèrent les bains de Bourbonne en grand nombre.
Est venue ensuite l’ère des Vandales qui vont tout anéantir, la christianisation qui va détruire les oratoires dédiés aux cultes païens dont celui des eaux avec Borvo (dieu des eaux bouillonnantes) et Damona (gardienne des eaux chaudes). Au Moyen-Age, les constructions romaines ont en partie disparu et le thermalisme reste discret. En 1304, Jean de Choiseul fait créer l’hôpital St-Antoine pour faire face aux épidémies. Après la découverte de l’imprimerie, deux écrits vont conduire à s’interroger sur les bienfaits des eaux, l’un d’Hubert Jacob (1570) et l’autre de Jean Le Bon (1590).
Les deux statues très symboliques de la "Fontaine aux deux femmes" datent du XVIIIe s. comme les bornes kilométriques de cette allée et le portail qui se trouve à l’extrémité de ce parc pour rejoindre le parc d’Orfeuil avec son golf miniature. Ces deux femmes, qui se tournent le dos, représentent : d’un côté la Meuse, de l’autre la Saône.
Datée de 1865, la "Fontaine chaude" se donne des allures de kiosques. Elle est construite sur l’emplacement d’une plus ancienne qui, elle, avait alors plutôt des allures de temple antique. Elle fut l’objet de buvette d’eau et l’on venait y faire provision d’eau à emporter.
Les caractéristiques des eaux de Bourbonne
Si les eaux de Bourbonne-les-Bains se caractérisent par une minéralisation et une radioactivité forte, leur spécificité porte sur le fait qu’elles soient chaudes. En effet, elles jaillissent à 66°4. Les eaux minérales du bassin de Bourbonne proviennent d’eaux de pluie qui se sont infiltrées au nord-est de la station et dans leur lente descente à des profondeurs de 2 000 m se sont chargées de minéraux et ont acquis de nombreuses propriétés physiques et chimiques. Elles resurgissent après une quarantaine d’années.
Les thermes
Le premier établissement date de la fin du XVIIIe. Il fut édifié avec des pierres du château féodal que fit démolir le comte d’Avaux. En 1812, Napoléon Ier acheta l’ensemble des sources et installations. Un nouvel établissement se construisit de 1877 à 1883.
L’établissement thermal actuel fut terminé en 1979. Sur 4000 m2, l’infrastructure de Bourbonne-les-Bains comporte : six bassins d’eau thermale, une centaine de baignoires individuelles d’hydromassage ou traditionnelles, de cabines de douches, de cabines d’application locale de boue, un hammam et quatre salles de repos.
Les indications thérapeutiques
Orientation rhumatologie et séquelles de traumatisme : Affections rhumatismales - Rhumatismes articulaires, tendinites, périarthrites - Sciatiques, névralgies cervico-brachiales et cruralgies – Rhumatismes inflammatoires, spondylarthrites ankylosantes – Séquelles de traumatisme et de fractures, retard de consolidation – Algodystrophies, entorses, luxations de la hanche ou de l’épaule, ruptures musculaires ou tendineuses – Ostéoporose. Orientation voies respiratoires, ORL : Rhinites, rhinites muco-purulentes récidivantes et prolongées de l’adulte et de l’enfant - Sinusites de caractère récidivant - Pharyngites muco-purulentes récidivantes de l’adulte - Rhinopharyngites chroniques de l’enfant - Otites chroniques - Laryngites catarrhales chroniques - Amygdalites chroniques et angines à répétition - Bronchites aiguës récidivantes - Bronchites chroniques et asthme - Affections buccales, parodonthopathies.
Lectures :
Michel Jaltel : Bourbonne-les-Bains - Plus de deux mille ans de médecine thermale
J.-J. Ballard : les Eaux de Bourbonne et leurs effets sur les malades, guide utile aux baigneurs. (Ed. 1869)
Bourbonne-les-Bains (1885-1887) Souvenirs d’un baigneur
Sur le Web :
- Site officiel de l’Office de Tourisme de Bourbonne les Bains
- Bourbonne Thermes : cure thermale Bourbonne-les-Bains
- ValVital Bourbonne-les-Bains
- Eau minérale, eau médicale : parcours au fil du livre ancien : Bourbonne-les-Bains
- Mémoires et observations sur les effets des eaux de Bourbonne-les-Bains, en Champagne, dans les maladies hystériques & chroniques (1772)
- Bibliothèque historique de la France - Jacques Le Long, ..., Bibliothèque nationale de France - Google Livres