« Bussières-les-Belmont : station balnéaire au début du siècle », Pierre AUBRIET nous contait la malheureuse histoire de la Fontaine Salée.
- Crédits: Carte postale.
- La Fontaine salée. Bussières-les-Belmont.
Fontaine Salée
L’eau de cette source qui n’était plus une fontaine (puisque envasée depuis longtemps) fut réaménagée au cours du siècle dernier.
L’attraction de cet ancien captage par les animaux domestiques et sauvages pour son goût salé, attira l’attention de deux savants. (Dr Thilberge et M. Lacordaire)
On eut alors la pensée de faire analyser cette eau par les meilleurs chimistes, et les résultats se trouvant très favorables, et de qualité égales aux eaux froides de Bourbonne, le gouvernement accorda l’autorisation d’exploitation.
C’est l’ingénieur Auscher qui donnera l’explication géologique de la source.
Celui-ci, dirigea les travaux de réaménagement de la nouvelle fontaine avec les matériaux les plus sophistiqués de l’époque, et disponibles aux alentours, le tout chapeauté d’une cabane en dur d’une banale esthétique !
La constance des analyses successives de cette eau donnera l’idée d’entamer des travaux de dégagement. Après le déblaiement, on pu constater l’aménagement d’une ancienne fontaine dont les matériaux qui la constituaient, ne laissaient aucun doute sur l’ancienneté lointaine de ce premier captage, (qui pourrait remonter aux Romains).
Cette source dite aussi du Paradis ou des Ages ne put être captée par des moines, car ceux-ci ne sont arrivés dans notre village qu’en 1230.
Malgré l’autorisation de l’Académie de Médecine du 10 juillet 1900, d’utiliser cette eau « ferrugineuse » à des fins thérapeutiques, les espoirs de voir le thermalisme s’installer à Bussières furent anéantis suite à l’achat de la concession par la Société des Eaux de Vittel.
Le village possédait heureusement de nombreuses autres sources, et les aïeux avaient depuis très longtemps compris l’intérêt de cet élément vital, l’eau, que l’on captait et que l’on utilisait alors avec parcimonie et à bon escient.
Mares, marais ou marécages ainsi que plusieurs étangs (six au cours des siècles) ont fait partie du paysage Bussièrois.
- Crédits: Carte postale
- L’ancien étang. Bussières-les-Belmont.
Routoirs ou rouissoirs utilisés autrefois pour le chanvre furent « chez nous », reconvertis en « trous de saules » pour entreposer l’osier brut afin de faciliter la montée en sève avant le pelage (cirement).
- Rouissoirs.Bussières-les-Belmont.
- Rouissoirs.Bussières-les-Belmont.
Cinq lavoirs (parlottes) étaient alimentés, soit par les sources, par des cours d’eau ou par la concession.
- Lavoir et source. Bussières-les-Belmont.
- Crédits: Carte postale.
- Fontaine au centre. Bussières-les-Belmont.
De nombreux abreuvoirs isolés comme celui de la Fontaine aux Prêtres de la rue de Loutre ou d’autres associés aux lavoirs, ou aux fontaines, étaient aussi utilisés par les vanniers pour y tremper l’osier blanc.
- Route de Gennevrières. Bussières-les-Belmont.
Il ne reste malheureusement plus guère de puisards ou de puits, ils sont eux aussi à l’abandon.
Un puits communal existait encore en 1957 à proximité du mur supérieur de l’église.
Nos ruisseaux, rivières et ponts
- Crédits: G. Fourtier
- Un pont. Bussières-les-Belmont.
- Crédits: Carte postale.
- L’eau à Bussières-les-Belmont
- Le pont sur le ruisseau du Fayl, dit pont de la Louvière.
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Pour connaître les nombreux points d’eau de Bussières-les-belmont, ses rivières, ses sources thermales, ses fontaines, ses rouissoirs, se reporter à l’article :
L’eau à Bussières-les-Belmont
ainsi que des biefs ont servi à alimenter nos moulins « à farine » (cinq ou six ?), l’usine à plâtre et à chaux de Magny ,
- Usine à plâtre. Bussières-les-Belmont.
ainsi qu’un moulin à scier au lieu-dit la « Scie à l’eau » (R. MEURET).
- Crédits: G. Fourtier
- Ancienne scierie. Bussières-les-Belmont.
Deux cascades, celle de la Belle Marguet, située à proximité du château, et celle de l’Eduit, sont en mauvais état et peu accessibles actuellement.
- Crédits: G Fourtier
- Cascade de l’Eduit. Bussières-les-Belmont.
Une source « repérée » en 1972 en bordure de la route forestière des Coteaux et dont l’eau ayant fait l’objet d’une analyse biologique a été reconnue d’une grande pureté. Cette fontaine dite du Coucou, car le nom lui a été attribué au moment précis où l’oiseau migrateur lançait son chant annonciateur du printemps, mérite le détour.
- Crédits: G. Fourtier
- Fontaine du Coucou. Bussières-les-Belmont.
En 1969, alors que j’étais chargé (Pierre Jossinet), en tant qu’ingénieur des Eaux et Forêts, de la gestion forestière des massifs sud-haut-marnais, j’avais remarqué qu’un filet d’eau limpide s’écoulait dans un lieu broussailleux pour aboutir dans le fossé bordant la route forestière desservant la forêt domaniale de Bussières.
Après prélèvement de l’eau dans un flacon stérilisé à cet effet, l’eau a été analysée par un laboratoire spécialisé.
Résultat : - Calcaire : O, – Lipides et pesticides : O
Conclusion du laboratoire : eau d’une grande pureté.
Alors que l’eau de nos régions présente, généralement, un taux élevé de calcaire, l’eau dite « du coucou » prend son origine sous une nappe granitique connue des géologues, et explique sa pureté.
La décision est prise pour le captage de cette source en profondeur et l’installation d’une petite fontaine pour la recevoir est construite par le personnel forestier local.
L’ensemble a été inauguré en 1970, en présence du sous-préfet de Langres et du personnel forestier, au moment où l’oiseau, appelé : Coucou perché dans la futaie, s’est mis à pousser son joli cri : Coucou ! Coucou !
Le nom de l’installation était ainsi trouvé : « Fontaine du coucou »
- Crédits: Michèle Bidaut
- Fontaine du Coucou. Route forestière des coteaux. Bussières-les-Belmont.
Depuis cette date, grâce à plusieurs analyses concluantes, et dont le débit est suivi par un ancien agent forestier retraité, elle est très fréquentée par de nombreuses familles venant faire le plein de bouteilles ou autres récipients, pour leur consommation journalière de l’eau qualifiée par M.GARNIER, comme un don de la nature, permettant de se refaire une santé. C’est peut-être mon cas personnel :
Toujours jeune, après 45 années de consommation : 1970-2015.
En 1891, six bornes fontaines furent installées dans la commune : une rue du Châtelet, une rue de la Loutre, deux rue de Meuge et une rue de l’Appeneau. Deux autres de la rue du Ruadel furent remplacées en 1899.
En 1930, outre les fontaines-abreuvoirs et les lavoirs, la partie haute de Bussières comporte sept bornes fontaines à jet discontinu. La partie basse, elle, n’en eut que cinq. Ces éléments ont été enlevés ou neutralisés au cours des années 1950, afin d’obliger nos concitoyens à se faire installer l’eau courante (Y.CHARNOTET).
Suite à cette suppression, madame Marie BORNET, a vu arriver l’eau sur son évier en 1956, elle avait alors 78 ans.
Terminons cette « balade aquatique » par le bassin cernant le poilu. L’eau qui alimente cet ouvrage provient d’une source du Ruadel, celle-ci alimentait auparavant (en 1792) l’auditoire qui fut ensuite transformé partiellement en mairie-école (R. MEURET).
Quelques années de crues 1792, 1833, 1926, 194_ , 198_ , 2013.
Documentation Gilles et Jean-Claude Fourtier.
Ruisseau de Caubry issu du vallon des Milleris
(Jean-yves Bidaut)
, vallon ayant la particularité géologique exceptionnelle en Haute-Marne d’avoir un affleurement cristallin (de 2 hectares) composé de granit rose, de cornéenne, et de quartz. le granit fut partiellement exploité. Une des anciennes carrières ou ce granit est le plus visible, se situe vers l’aval du ruisseau, mais encore dans les bois, en limite de la forêt domaniale. Cette géologie particulière, rend le ruisseau très glissant. Accès par le chemin qui coupe le gué, au Nord du village.
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Crédits: Jean-Yves Bidaut
- Le ruisseau de Caubry. Bussières-les-Belmont.
- Le ruisseau de Caubry. Son lit traverse en partie une zone très particulière géologiquement.
- Crédits: J-Y Bidaut. Géoportail
- Topographie. Accès détaillé. Bussières-les-Belmont.
- Crédits: Académie de Reins. J-Y.Bidaut.
- Carte géologique affleurement cristallin. Bussières-les-Belmont.
Le ruisseau de la Vallée des Pierres.
(Jean-yves Bidaut)
- Crédits: Michèle Bidaut
- Ruisseau de la Vallée des Pierres. Bussières-les-Belmont.
Article mis en ligne par Jean-Yves Bidaut et Jean-Claude Fourtier.
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