Henri Noirot, meunier à Baissey, naquit dans son moulin en 1867, y travailla toute sa vie, y acquérant par la qualité de son travail et sa compétence une aisance financière et un statut social qui l’amenèrent à être élu maire de son village, puis y mourut en 1931. Sous sa maîtrise, le moulin atteint l’apogée de sa production, puis, des temps nouveaux étant arrivés, périclita lentement pour finir par quasiment tomber en ruine.
- Crédits: G & P Ledoux
- Portraits d’Henri Noirot et de son épouse née Berthe Cardinal.
- Henri Noirot est le descendant de plusieurs générations de meuniers, ce qui explique qu’il soit né dans le moulin où il passa toute sa vie. Son costume et son apparence en général montrent qu’il n’était pas un simple ouvrier mais faisait partie de la bourgeoisie. (document illustrant l’article « Le moulin de Baissey : une journée dans la vie d’un meunier »)
En visitant le moulin, on peut, à travers une petite exposition au 1° étage, parcourir le détail de la vie d’un meunier de son lever à 5 heures du matin jusqu’à son coucher tardif, quelquefois à côté de ses meules sur des sacs, pour mieux en surveiller le fonctionnement.
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- Une journée dans la vie d’Henri Noirot, meunier à Baissey.
- Cette exposition, grâce à des reproductions de photos et de gravures du 19° siècle, permet de découvrir les différentes facettes du métier de meunier.(document illustrant l’article « Le moulin de Baissey : une journée dans la vie d’un meunier »)
Comme dans beaucoup de métiers à la campagne, le meunier commençait sa journée aux aurores, c’est-à-dire à 5 heures du matin :
"Sur un bassin de faïence, une brève toilette avec l’eau fraîche d’une cruche. Henri s’habille : un pantalon couleur farine, une chemise, un gilet, des souliers ferrés, un bonnet contre les poussières. Pas de blouse pour les meuniers : elle risquerait de se prendre dans les engrenages et les mécanismes en mouvements".
A 6 heures, "Berthe réveille les enfants et le feu dans l’âtre de la cuisine. Henri s’assied devant la grande table de la salle. Repas du matin : soupe au lait et aux œufs où mijote du pain. Un reste de potée de la veille, un fromage séché. De quoi tenir le ventre les premières heures de la journée. Louis Hupont, le garçon meunier vient d’entrer. Il a dormi sur une paillasse à côté de l’écurie. Henri lui donne les directives : aujourd’hui il fera la tournée des clients"
Il est maintenant 6h30. Louis harnache les 3 chevaux du moulin, Tonnerre, Pompon et Flambard et les atelle à un chariot.
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- La tournée des clients par le garçon meunier.
- Non seulement le garçon meunier va chercher et livrer les sacs de grain, mais il peut faire aussi office sur son chemin de transporteur de diverses marchandises lourdes ou encombrantes. (document illustrant l’article « Le moulin de Baissey : une journée dans la vie d’un meunier »)
Les trajets sont établis pour la semaine en fonction des commandes et des clients habituels. Le client a préparé le sac de grain à moudre, l’a pesé et déposé dans le chariot. Parfois il transporte aussi un meuble, un tonneau de vin pour une auberge, un colis qu’il déposera en chemin. Tous les clients ne sont pas livrés. Certains préfèrent venir au moulin.
Vers 8 heures, les premiers clients arrivent au moulin.
« Les quantités de grain sont variables. On fait moudre selon les besoins. Les farines se conservent difficilement. On vient régulièrement au moulin. La notoriété d’un meunier est liée à la qualité de son travail, sa rapidité et son caractère. Un meunier doit être aimable…et la meunière aussi ! Le sourire et l’assiette de la meunière font ou défont la réputation d’un moulin.
Tenir table ouverte est une règle. Dès le matin : saindoux sur du pain avec gros sel, crêpes ou gaufres, lard, omelette, fromage viennent soutenir les estomacs creusés par la route et les conversations. Pour humecter cela, un verre de rouge, un petit blanc exhumé de la fraîcheur du cellier ou une rasade d’eau de vie : la goutte. »
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- L’église de Baissey et le moulin à ses pieds.
- Le moulin est aussi un lieu important de vie sociale et de diffusion des idées nouvelles. (document illustrant l’article « Le moulin de Baissey : une journée dans la vie d’un meunier »)
Vers 19 heures, l’angélus annonce la fin du travail. « Henri, Berthe, les enfants se retrouvent avec Louis pour dîner : une soupe épaisse de légumes ou surnagent des croûtons. Du lard froid sur du pain et une salade, le tout arrosé de vin de pays. »
Après le dîner le meunier s’attelle aux comptes avant de retourner au travail car le moulin continue à tourner pendant la nuit pour aller livrer les clients aux aurores. « Henri dormira quelques heures sur des sacs dans un coin du moulin prêt à recharger de grain la trémie au signal de la clochette".
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- Minuit, fin de la journée pour le meunier ?
- Le meunier peut être amener à dormir à côté des meules car le moulin tourne même la nuit en période d’activité intense, et il faut veiller à ce qu’il y ait toujours du grain à moudre entre les meules. (document illustrant l’article « Le moulin de Baissey : une journée dans la vie d’un meunier »)
(Les textes entre guillemets reprennent ceux qui accompagnent les panneaux de l’exposition. Nous remercions chaleureusement les membres de l’association des Amis du moulin de Baissey qui le restaurent et le maintiennent en vie pour l’amabilité de leur accueil et en particulier son président l’abbé Paul Houdart.)