Depuis des temps immémoriaux l’énergie de ses eaux a permis l’installation de nombreux moulins.
Sur la carte qu’il établit dans les années 1758, le géographe Cassini relève la présence de plus de quinze moulins sur les quinze kilomètres du cours de la Mouche. Seules dix de ces usines reçoivent une appellation « Moulin de Varoche - Foulon de Noidant - Papeterie de Melleville - Moulin Dangrave etc... » Pour les autres on peut supposer que chacun des ressauts de la rivière n’avaient reçu qu’un équipement sommaire.
La nature de l’utilisation et de la production de ces moulins changera au cours du temps.
Ce sont d’abord pour la plupart des moulins à foulons, ( Gros marteaux de bois actionnés par un arbre à cames réalisé a partir d’un tronc d’arbre muni de palettes servant de cames et mu par une roue à aubes).
Ces foulons écrasent la laine de moutons pour la fabrication d’étoffes de feutre ou de bure. Ces moulins appartiendront au clergé, ordres religieux et commanderies jusqu’à la révolution française.
Plus tard les mêmes foulons écraseront la pâte à papier et certains de ces moulins deviendront alors papèteries.
Enfin dans le courant du IXXème siècle, dans les moulins encore existants, des meules de pierre remplaceront les foulons afin de produire de la farine de blé pour répondre à un fort besoin alimentaire. Par exemple, en 1851, au moulin de Montaubant à Perrançey, Nicolas Carteret fabricant de papier cesse son activité ; son gendre Nicolas Decollogne transforme alors le moulin pour produire de la farine et son frère, de l‘huile).
A partir des années 1920 les roues à aubes qui transmettaient l’énergie de la rivière aux moulins sont remplacées par des turbines hydrauliques d’un rendement bien supérieur.
C’est-ce que l’on appellera alors dans les manuels de géographie des écoliers « La houille blanche ».
Après la deuxième guerre mondiale alors que tous les moulins situés en amont du réservoir de Saint-Ciergues ont cessé toute activité seules trois usines en aval, deux moulins et une papèterie, auront encore une activité industrielle et marchande.
Aujourd’hui ces établissements ne fonctionnent plus mais la rivière coule toujours et son énergie que l’on dit renouvelable est toujours là aussi.
Jacques Pollet
Voir aussi :
La digue de Saint-Ciergues
L’alimentation en eau du canal de Champagne en Bourgogne
Sur le Web :
- Tourisme Haute-Marne en Champagne
- Lac de la Mouche — Wikipédia