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Monastère des Annonciades Célestes de Langres

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Publié le 16 avril 2020 , par FOURTIER Jean-Claude , VIARD Georges dans Pays de Langres

1) Monastère des Annonciades Célestes de Langres :


Cette congrégation fut fondée à Gênes en 1604 par Maria-Vittoria Fornari (1562-1617),
veuve d’Angelo Strata et mère de 9 enfants (dont 5 seulement atteignirent l’âge adulte :
2 filles devenues chanoinesses et 3 garçons entrés chez les Minimes). Elle regroupait des
religieuses cloîtrées, consacrées à la contemplation et à la méditation des mystères de la vie de Marie en particulier l’Annonciation. Les constitutions, rédigées par le père Zanoni, Jésuite, furent approuvées par Rome le 15 mars 1604. Maria-Vittoria prit le voile le 5 août 1604 et fit profession le 7 septembre 1605. Cette nouvelle famille religieuse connut une expansion rapide à travers l’Europe, grâce à l’action des Jésuites : Pontarlier (1612), Vesoul
(1613), Nancy (1616). La maison de Nancy fille de Vesoul, essaima elle-même à Saint-Mihiel (1619), à Joinville (1621) et Paris (1622).

C’est de Paris qu’arrivèrent le 23 octobre 1623 à Langres les premières religieuses ;
elles étaient en réalité originaires de Lorraine, en particulier la prieure Marie-Marguerite
Chopin et la sous-prieure Marie-Nicole-Bernard Caffrelay. Elles répondaient à l’appel lancé dès 1616-1620 par plusieurs jeunes Langroises (dont une sœur de Jeanne Mance, Marguerite, qui renonça en fait à suivre cette vocation), désireuses d’entrer dans une congrégation consacrée à la Vierge. L’évêque de langres Sébastien Zamet songeait lui-même à installer à Langres une telle congrégation. Le 21 juin 1623, un brevet royal accordait l’autorisation et, le 10 août suivant, des lettres patentes invitaient les autorités locales à faciliter une telle fondation.
Les religieuses s’installèrent chez Edme Bourrelier, rue de l’Homme Sauvage (Barbier d’Aucourt) ; la fille de ce dernier fut admise comme postulante le 12 novembre suivant. Peu après, les Annonciades acquirent un ensemble de maisons et de jardins en haut de la rue Longe-Porte, puis entreprirent la construction de leur église (achevée en 1684), suivie de celle de leur couvent (1704-1708).Elles devaient y rester jusqu’à la Révolution, qui transforma la chapelle en huilerie, puis en brasserie. Elles purent y revenir dès 1805 et y vivre selon leurs constitutions jusqu’à leur départ en1984 pour Saint-Loup que les dernières Annonciades de France quittèrent en 2002 (une seule de ces religieuses * vit encore aujourd’hui dans une maison de retraite médicalisée à Dijon).

Visitant en 1734 le couvent de leurs voisines, les Dominicaines l’avaient trouvé « spacieux, d’une propreté charmante ; tout y était marqué au coin de la simplicité religieuse ». Rien ne peut mieux définir la vie des Annonciades au long des trois siècles et demi de leur existence, centrée sur la prière et la méditation, et menée à l’abri d’une clôture très strictement respectée. Beaucoup de religieuses étaient d’origine langroise, plutôt citadines avant 1789, plutôt rurales aux XIXe-XXe siècles. Loin d’être en marge de la cité, elles vivaient en partie des générosités des fidèles, distribuaient des aumônes aux familles pauvres et aux prisonniers, priaient au long des jours pour tous ceux qui les sollicitaient. Leur église resta jusqu’à leur départ ouverte à tous, et bien des neuvaines ou des cérémonies liturgiques attirèrent vers elle de nombreux fidèles.

Leur départ en 1984, devenu inéluctable par suite de la diminution des vocations, posait la question du devenir des bâtiments, qui avaient conservé en grande partie leur configuration originelle et se trouvaient protégés en qualité de monuments historiques. Le couvent lui-même fut vendu à l’hôpital de Langres, pour en faire une maison de retraite, aujourd’hui transférée et transformée en bureaux administratifs. La chapelle et ses annexes, conservées par le diocèse, abritent depuis lors un dépôt d’art sacré, géré par l’Association de Sauvegarde de l’Art sacré en Haute-Marne (ASAS 52), destiné à la conservation et à la mise en valeur des objets d’art provenant des maisons religieuses et des églises, ainsi qu’à la sauvegarde des objets liturgiques devenus obsolètes après le Concile, mais qui demeurent des témoins authentiques de la piété de nos pères.

Georges Viard

*[Elle est décédée en janvier 2019]

2) Alimentation en eau du monastère :

Avant 1920, le monastère était alimenté par un puits et 5 citernes.
Sur le plan : le point bleu indique la position du puits ; les points verts positionnent les citernes

Crédits: J.C. Fourtier
Dessus de la citerne, dans la cour

L’eau de pluie descendait dans cette cavité.

Crédits: J.C. Fourtier
Façade intérieure du bâtiment

Les deux citernes sur la cour, côté jardin, alimentaient les lavoirs situés au niveau du sol dallé.
La citerne, au coin de la salle de travail (rez-de- chaussée à gauche du bâtiment), avait une pompe en cuivre. L’eau pouvait être utilisée pour arroser le jardin.

Dans la buanderie du sous-sol, il existait un lavoir dont l’eau arrivait pratiquement au niveau du sol. Il a disparu depuis la vente du bâtiment.
Il subsiste toujours des cuves en pierre dans lesquelles la religieuse faisait tremper le linge..

Crédits: J.C. FOURTIER
Cuves restantes
Crédits: J.C. Fourtier
Bac de trempage
Crédits: J.C. Fourtier
Autres cuves de trempage

Pour faire sécher le linge dans la buanderie, ce n’était pas des fils mais des planches en bois, ce qui évitaient les marques sur le linge.

DOCUMENTS ARCHIVES DES ANNONCIADES. Me Julie Piront

Alimentation en eau du monastère des annonciades célestes de Langres

Ancien Régime

La première mention de la « lavanderie » remonte à 1705, lorsqu’un incendie s’y déclara (1) . Cette lavanderie était donc probablement dotée d’une cheminée pour faire bouillir l’eau. Elle se trouvait dans les caves du grand bâtiment en U.  Elle pourrait correspondre à la photo ci-dessous (légende : Langres, ancien couvent des annonciades céleste, lavoir en sous-sols, milieu du XXe siècle. Langres, dépôt d’art sacré, archives des annonciades célestes, en cours de classement).

Crédits: J. Piront
Buanderie . Archives Annonciades

Deux tours de latrines furent érigées en 1704-1708, même si elles n’étaient pas vraiment prévues au devis. Elles étaient placées aux extrémités des ailes latérales du bâtiment principal et étaient hautes de deux niveaux. Des cloisons en bois séparaient les sièges (2) .

En 1706, la prieure conclut l’achat de « la maison du noviciat » pour le prix de 800 livres. Pendant la construction, elle fit faire un nouvel enduit du pignon (de ?), une nouvelle citerne et d’autres réparations nécessaires (3) .

Un prêtre de l’oratoire de Jésus offrit entre 1728 et 1731 : 30 livres pour « obtenir du soulagement aux sœurs converses en faisant faire des conduites de la citerne à la lavanderie, et de plus 120 livres qu’il a ajouté depuis pour faire un passage plus commode pour l’infirmerie » (4) .

XIXe-XXe siècles

Au printemps 1911, le poulailler érigé vers 1880 par les sœurs converses fut reconstruit entièrement avec les réserves de matériaux du couvent. La citerne de la cuisine sur le jardin fut vidée pour arroser le jardin durant la sécheresse de l’été. Les sœurs en profitèrent pour la faire cimenter de neuf (5).

Entre 1919 et 1921, les citernes du couvent furent vidées pour leur entretien (6).

L’architecte Méot, adjoint, fit en 1923 la visite complète des bâtiments des annonciades célestes et le trouva en bon état, grâce à son entretien et à la qualité de sa charpente. Il faut dire que la chapelle venait d’être restaurée peu avant 1922, avec la salle du travail. L’architecte conseilla de ne plus tirer l’eau dans la citerne de la "cour des poules", mais d’installer une pompe dans la citerne du jardin. Ce qui fut fait en 1923 (7).

 [1]

Notes :

[11& Langres, dépôt d’art sacré, archives des annonciades célestes, en cours de classement : Annales de notre monastère. Premier volume, p. 160.
2& Langres, dépôt d’art sacré, archives des annonciades célestes, en cours de classement : Copie du rapport des experts Antoine Parisot, architecte, du maître charpentier Pierre Ferry et du maçon Pierre Logerot, après la construction du nouveau couvent des annonciades célestes de Langres (14-22 décembre 1707).
3& Cette maison fut démolie sous la révolution. Ses ouvertures sur la rue étaient encore apparentes au début du XXe siècle, entre la chapelle et la porte d’entrée des voitures à l’angle de la rue Morimond. Langres, dépôt d’art sacré, archives des annonciades célestes, en cours de classement : Annales de notre monastère. Premier volume, p. 162-163. – Langres, dépôt d’art sacré : Livre où est rapporte le temps de la fondation, p. 225.
4& Langres, dépôt d’art sacré, archives des annonciades célestes, en cours de classement : Annales de notre monastère. Premier volume, p. 205-206 et 211.
5& Idem, p. 432-433.
6& Idem, p. 63-65.
7& Idem. p.84 ct 102-103.

Dans le glossaire :
potentiel hydrogène

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