- Crédits: G & P Ledoux
- La Grande Aigrette : quelques critères d’identification.
- Pour peu que l’on parvienne à l’observer d’assez près, ce qui n’est pas aisé, la Grande Aigrette avec ses pieds noirs et son bec jaune, est assez facile à distinguer de sa cousine l’Aigrette Garzette.
C’est justement pour attirer l’attention sur sa nette différence de taille avec l’Aigrette Garzette qu’elle est qualifiée de « grande ». Ce n’est pourtant pas la seule différence : la couleur du bec et des pattes diffèrent nettement. Bec jaune à pointe sombre chez la Grande Aigrette, bec totalement noir chez L’Aigrette Garzette. Pattes, pieds et doigts noirs chez la Grande Aigrette, pieds jaunes chez l’Aigrette Garzette. Il est vrai que ces critères d’identification caractéristiques restent d’un usage limité tant elles sont farouches et gardent une distance de sécurité importante par rapport aux humains. Il faut dire que la Grande Aigrette n’est totalement protégée en France que depuis 1981 et qu’elle fut abondamment chassée pour son extraordinaire plumage nuptial qui était revendu aux maisons de couture pour orner les chapeaux des élégantes jusqu’au début du XX° siècle, au point qu’elle faillit carrément disparaître. Si elle n’arbore ni crête ni huppe en période nuptiale, son dos se couvre d’étonnantes grandes plumes ébouriffées, les aigrettes, d’une longueur telle qu’elles dépassent sa queue. Une trop grande beauté peut quelquefois devenir une malédiction…
- Crédits: G & P Ledoux
- Le vol de l’ange.
- Le vol de l’ange est si étrange qu’il peut parfois en perdre la tête, l’espace fugace d’un instant…
Très présente en colonies jusqu’à une grosse vingtaine d’individus sur nos plans d’eau durant l’automne et l’hiver, elle n’est pas nicheuse dans notre région, préférant toute la façade atlantique ainsi que la Camargue pour se reproduire au printemps. Pourtant elle fréquente rarement les habitats marins, préférant pour se nourrir les zones arrière-littorales et continentales, dont les plans d’eau aux bordures peu profondes, les rives des cours d’eau, les prairies alluviales lui conviennent parfaitement. Si on l’observe ici régulièrement ses colonies en queue de lac, il est aussi fréquent de la trouver dans les champs, son régime alimentaire comportant indifféremment poissons, grenouilles et autres amphibiens, mulots et tous micromammifères, serpents et reptiles variés, bref tout ce qui se trouve d’une taille adéquate pour être avalé et a le malheur de passer à portée de son bec acéré.
- Crédits: G & P Ledoux
- La Grande Aigrette en phase d’approche.
- La Grande Aigrette se perche volontiers avec ses consœurs, pour passer la nuit en sécurité, sur les plus hautes branches des arbres, malgré son volume imposant.
La grande Aigrette se perche volontiers tout en haut des arbres, ce qui est surprenant de la part d’un oiseau de ce poids, même s’il n’excède pas un kilo, et surtout de cette taille, que l’on s’attendrait à trouver plus à l’aise au sol que sur de minces rameaux. Même si cela nécessite de bonnes et puissantes jumelles pour l’observer efficacement, ce magnifique oiseau est toujours captivant et mérite amplement que l’on déploie des ruses de sioux pour tenter de l’approcher afin de l’observer tout son soûl.