Un cheminement inédit
Ces fontaines continuent de ceinturer l’éperon, à quelques dizaines de mètres en contrebas des remparts, à la limite géologique entre le socle calcaire (faillé et perméable) et les couches d’argile (imperméables).
- Crédits: Ville de Langres
- Le circuit touristique des fontaines et lavoirs de Langres
Si elles n’ont plus les mêmes fonctions utilitaires, elles constituent néanmoins un patrimoine original et de grande qualité. Depuis quelques années, elles font l’objet d’un entretien et de chantiers de restauration réguliers. Toutes différentes dans leurs mises en œuvre et leur traitement architectural, elles scandent le « chemin des fontaines » qui est également un « chemin sous remparts » permettant d’apprécier des vues inédites sur les fortifications et l’écrin vert de leurs anciens glacis.
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Une topographie à double tranchant
L’éperon de Langres s’est formé par la lente érosion des deux vallées de la Marne (à l’est) et de la Bonnelle (à l’ouest).
Les premières implantations humaines y trouvent l’opportunité d’une protection naturelle qui ne se démentira jamais et qui constitue une constante élevée presque au rang de « patrimoine génétique » local.
En revanche, cette protection a un coût : celui de l’absence totale de point d’eau naturel sur le plateau. Epaisse de 20 à 25 mètres, la couche calcaire supportant la cité interdit toute conservation des eaux de ruissellement. S’infiltrant dans les failles naturelles, celles-ci ne jaillissent qu’au contact des couches d’argile constituant l’assise du plateau. Après avoir alimenté des réservoirs naturels (les nappes phréatiques), ces eaux finit par ressortir sous forme de sources naturelles s’écoulant dès lors à l’air libre en direction de la Marne ou de la Bonnelle.
Du haut de leur éperon salvateur mais aride, les Langrois seront donc confronté au délicat défi du contrôle de l’eau. Trois solutions seront mises en œuvre : les citernes, les puits et les fontaines.
Les premières, creusées dans le sol et rendues étanches par un mortier imperméable (le « mortier fontainier ») équipaient la plupart des demeures intra-muros. Souvent placées dans les cours intérieures, elles récupéraient les eaux de ruissellement des toitures.
Les seconds, très coûteux à réaliser en raison de l’épaisseur de la couche calcaire, permettaient d’atteindre les nappes phréatiques. Ils étaient essentiellement l’apanage de l’administration communale qui se chargeait de leur percement et de leur entretien régulier. On comptait 17 puits publics en 1648 répartis sur l’ensemble du territoire de la cité. Deux d’entre eux ont été creusés en même temps que la construction des tours de Navarre et d’Orval et de la tour du Petit-Sault, au début du XVIe siècle. Les sommes importantes engagées dans la construction de tels ouvrages permettaient également de financer ces équipements publics à moindre coût.
L’or bleu des fontaines
La plupart des sources jaillissant au pied de la ville sont connues depuis l’Antiquité. Du matériel archéologique a été retrouvé à proximité de quelques unes d’entre elles.
Si les fontaines font l’objet d’un entretien régulier durant l’époque médiévale, c’est véritablement aux XVIIe et XVIIIe siècles qu’elles seront mises en valeur. A cette époque, sans doute libérés de l’entretien des fortifications, les Langrois réparent ou reconstruisent la plupart des fontaines. C’est le cas à la fontaine de la Grenouille où des travaux sont engagés dès l’année 1657. La fontaine Saint-Didier semble avoir connu une restauration importante en 1716 ou 1717. La fontaine Saint-Antoine est réédifiée en 1773 par Claude Forgeot, architecte de la façade de l’église Saint-Martin. C’est ce même architecte qui donna à la fontaine de la Grenouille sa forme actuelle entre 1755 et 1758. La fontaine du Président et son lavoir ont, quant à eux, bénéficié de travaux d’aménagement terminés en 1782. La fontaine Saint-Nicolas, pour sa part, est reconstruite en 1785. L’entretien régulier de ces fontaines était assuré par des « gardes-fontaines ». Au XIXe siècle enfin, la préservation de la qualité de l’eau était assurée par des règlements de police.
Vaincre le plateau
Au début du XIXe siècle, la population de la ville aspire à bénéficier de fontaines intra-muros plus pratiques. Ce vieux rêve allait plusieurs fois être prêt de se réaliser : déjà en 1761 un projet d’acheminement des eaux de Blanchefontaine jusqu’à la cité avait vu le jour sans être concrétisé.
En 1839, afin de répondre aux demandes de plus en plus fortes de la population, un concours est organisé par la municipalité. A la suite des résultats, dès 1840, le député Pauwels bataille durant 4 ans en présentant des propositions au conseil. Malheureusement l’arrivée d’un autre projet, celui du collège royal, vient anéantir ses efforts. Au bout du compte il n’y aura ni collège royal, ni fontaines à Langres. Mais ce n’est que partie remise !
Nouveau projet en 1858 d’après les plans de M. Hubert. Là encore la décision est abandonnée en 1866, en grande partie pour des raisons budgétaires.
L’idée resurgit alors en 1875, le projet est adopté et l’entreprise qui doit assurer la maîtrise d’œuvre a signé le contrat. Cependant les modifications apportées au projet, la faillite de l’entreprise et les difficiles négociations avec l’armée viennent ralentir l’avancée du projet. A la fin de l’année 1880 les installations sont enfin inaugurées. Elles avaient nécessité plusieurs équipements indispensables à leur bon fonctionnement. En plus des dispositifs de captage de l’eau aux sources, une usine élévatoire à vapeur avait été construite à Brevoines. De là, l’eau était acheminée sur le plateau, dans un château d’eau construit au nord de la place Bel’Air. Cet ouvrage en brique et pierre devait alimenter la citadelle et la ville grâce à un réseau urbain et des bornes-fontaines publiques.
Afin de répondre à la demande suscitée par la construction des quartiers neufs, il fallut moderniser progressivement les équipements. En 1962, un nouveau château d’eau est construit sur la place du Centenaire en remplacement de celui de la place Bel’Air. Il restera en fonction jusqu’à l’aménagement d’une station de surpression à l’est de la citadelle, au début des années 1990. Sa démolition en 1996 a permis le dégagement de la perspective sur le musée d’art et d’histoire.
Sur le Web :
- Tourisme Haute-Marne en Champagne
- FONTAINES ET LAVOIRS DE LANGRES, randonnée à pied
- Laissez-vous conter les fontaines
- Pays de Langres et des 4 lacs en Champagne Ardenne
- Langres