La Marne haute
La Marne coule, désormais assagie
entre deux lignes capricieuses de chênes jeunes
dont nous troublons les reflets altiers
par les ricochets de nos cailloux lassés.
Elle avait, ce printemps,
débordé de son cours
détrempé les champs
alentours
que les cris mouillés de nos pieds
ont éveillés dans le brouillard de l’eau évaporée
de bon matin.
Nous avons franchi, chevaliers d’une table ronde
imaginaire
pataugeant dans nos bottes de sept lieues
des douves vertigineuses,
courant rejoindre le chêne attristé
sur un monticule de terre émergée
comme un palmier vieilli sur son île sans joie
où nous avions trouvé une Excalibur
si légère à brandir
Delphine Popovic.
1966-1994