Débonnaire et toute en rondeurs, la Foulque macroule fait partie des oiseaux aquatiques d’autant plus faciles à approcher qu’elle semble se désintéresser de nous, alors qu’elle vit et nidifie à quelques mètres des berges couvertes de roseaux. Bien que d’allure semblable à celle de la poule d’eau, qui fait partie de la même famille, celle des rallidés, elle s’en distingue aisément par la couleur de son plumage, entièrement noir ainsi que celle de son bec et de l’écusson frontal qui le surmonte, d’un blanc pur alors que chez la poule d’eau ils sont rouge vif.
Si la Foulque macroule se nourrit principalement de végétaux, plantes aquatiques ou herbes des berges, elle est quand même omnivore et ne crache pas sur les vers et les mollusques qu’elle trouve dans la vase. Il lui arrive aussi de manger le pain que lui jettent les enfants, mais il n’est pas sûr que ce régime lui convienne vraiment.
- Crédits: G & P Ledoux
- La Foulque macroule a de gros pieds !
C’est à la période des parades nuptiales puis de la nidification qu’elle est la plus intéressante à observer. Pendant la période des amours les mâles si pacifiques habituellement deviennent agressifs et défendent âprement leur territoire. Les bagarres et les courses poursuites dans de grandes éclaboussures d’eau se succèdent. Quand cela se calme, le mâle offre des tiges végétales à la femelle pour l’inciter symboliquement à construire un nid, car les deux participent à cette tâche en se répartissant le travail : monsieur apporte les matériaux, des branches, tiges et autres débris végétaux que madame assemble avec goût pour façonner un nid volumineux mais douillet.
Le couple se relaie pour couver de 5 à 10 œufs gris mouchetés de brun pendant 21 à 24 jours. Puis, vu l’importance de la couvée, le couple en prend chacun moitié sous son aile, madame gardant le nid alors que monsieur s’installe dans les parages sur un abri de fortune. Cette situation inconfortable pour monsieur dure à peu près deux mois : si les oisillons acquièrent leur autonomie alimentaire au bout d’un seul mois, il en faut un second pour qu’ils soient capables de voler et deviennent indépendants.