- Bourbonne-les-Bains (1885-1887) Souvenirs d’un baigneur
- Réédition Le Livre d’histoire, collect. Monographies des villes et villages de France, 197 pages. 28,78 euros.
Et de rappeler que le docteur Cabrol « n’a pas adressé un seul rapport au ministère de la guerre sans demander que la station de Bourbonne fut ouverte toute l’année. Il disait […] que surtout les militaires blessés, les scrofuleux, les paralysés se trouvaient à merveille d’une saison hivernale. »
Pour situer cet auteur, celui-ci se réclame beaucoup des soins et de ses contacts amicaux avec le docteur Bougard, érudit d’histoire locale, M. Prechey, chargé du régime des eaux thermales de l’Établissement, le commandant Ganglof, puis un certain Sylvestre, loueur de voitures.
Après quelques préliminaires sur ses installations dans la station, l’auteur particulièrement choyé lors de sa cure se lance en fait dans une sorte de guide du baigneur comme il s’en est écrit au fil des décennies de ce XIXe siècle où le thermalisme est à la fois thérapie, mode et divertissement de certaines classes sociales. Alors, ce baigneur attentif à sa forme passe en revue les sources thermales et différents forages, affiche avec détail l’importance que les thermes connurent à la suite des grandes batailles. Il relate les travaux de son époque, évoque les découvertes archéologiques en ces occasions. Diderot, le mal aimé des Bourbonnais, reste pour lui une référence quant aux écrits du XVIIIe siècle sur la ville thermale.
La cure exigeant divertissements et offrant la disponibilité pour s’y adonner, notre baigneur du XIXe siècle livre aussi à ses lecteurs des pistes de randonnées, de promenades à travers les villages des alentours. Ce sont : la source de Maynard, les deux Coiffy et les restes de leur histoire, les ruines de Morimond, les églises du Bassigny, une échappée à Châtillon-sur-Saône…
Détente plus insolite dans les chaumes des environs de Bourbonne : le tir de l’alouette au miroir : « Pendant plusieurs heures, on se croirait au milieu d’une attaque de tirailleurs. C’est un feu roulant continu ; et l’on revient au logis avec ses trois douzaines d’alouettes. »
L’écrit n’est pas sans intérêt historique et évocateur d’une époque, même s’il s’inscrit plus dans un mode parlé et descriptif que dans une expression littéraire. Plus de faits que de souvenirs, plus d’informations que d’évocations ! Cela dit, c’est un document qui tient sa place dans la bibliographie de Bourbonne-la-Thermale !
Michel Thénard
Voix de la Haute-Marne, 23/8/2013.
Bourbonne-les-Bains (1885-1887) Souvenirs d’un baigneur. Réédition Le Livre d’histoire, collect. Monographies des villes et villages de France, 197 pages. 28,78 euros.