- Crédits: G&P Ledoux
- Martin-pêcheur
Malgré ses couleurs éclatantes, allant du bleu métallique pour le dos à l’orange vif pour le ventre, sa petite taille (il ne pèse guère plus de 40 grammes) et sa grande discrétion font que l’on ne le remarque que rarement, alors qu’il est présent partout. Sédentaire et nicheur dans notre région, son caractère farouche allié à des périodes d’activité se limitant au début de matinée et à la fin de l’après-midi font que souvent seuls les pêcheurs le remarquent. Pourtant son cri, strident et métallique ainsi que son vol tendu et rectiligne au ras de l’eau le signalent sans erreur possible au promeneur attentif. D’ailleurs, selon Buffon, c’est cette manière de voler qui est à l’origine de son nom : celui-ci vient en effet de martinet-pêcheur car son vol ressemble à celui de l’hirondelle-martinet lorsqu’elle se déplace à grande vitesse au ras du sol.
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- Martin-pêcheur : toilette
Si cet oiseau est nicheur sous nos climats, il ne fabrique pourtant pas de nid au sens classique du terme, mais creuse un terrier au bout d’une galerie dans une berge abrupte à deux mètres au-dessus de l’eau. Le couple y élève généralement deux portées dans l’année, entre mi-avril et août. La femelle qui se distingue assez peu du mâle (seule la base de son long bec acéré teintée d’orange l’en différencie) pond six à sept œufs que le couple couve en alternance pendant une vingtaine de jours. C’est pendant la période de nourrissage des petits qu’il est le plus facile à observer car il fréquente alors assidûment ses perchoirs préférés, une branche au-dessus de l’eau d’où il plonge à la verticale sur ses proies, des petits poissons ne dépassant pas 10 cm qu’il assomme ensuite énergiquement sur la branche qu’il a regagné.
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- Le Martin pêcheur et sa prise.
- Bien que, comme beaucoup d’oiseaux aquatiques se nourrissant de poissons, il puisse paraître concurrencer les amateurs de pêche à la ligne, il n’attrape en fait que les poissons les moins rapides et les moins vigoureux et contribue ainsi à une sélection naturelle positive pour tout le monde, y compris pour les poissons.
Le Martin-pêcheur s’observe plus facilement en hiver lorsque l’absence de feuilles dégage la vue sur les cours d’eau. Pourtant, lorsque des températures exceptionnellement rudes gèlent ces derniers, il peut alors migrer vers le sud, situation de moins en moins courante avec le réchauffement climatique. Plus que les hivers rigoureux, la pollution des rivières et le nettoyage à blanc des berges menacent ses populations.
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- Martin pêcheur dans les roseaux.
- Le Martin pêcheur se rencontre tout autour du lac de Villegusien : même s’il il a ses perchoirs préférés, ceux-ci fluctuent avec le niveau de l’eau et on peut le découvrir aussi bien dans les branches des arbres poussant au bord de l’eau que dans les roseaux et même sur les pierres du barrage.