1) La fixation de palplanches :
On fixe dans le pied de berge des palplanches ou tôles d’acier jointives afin de former un mur de soutènement solide et imperméable. On utilise modérément cette technique qui s’avère complexe et coûteuse.
Les palplanches sont bien visibles lors de la vidande du canal.
2) L’enrochement :
On dépose des blocs de roches sur le pied de berge particulièrement vulnérable.
3) La technique végétale :
Elle consiste à repeupler les berges par des espèces hélophytes. Leur système racinaire va favoriser une végétalisation et un renforcement durable des berges. Après avoir effectué une recharge et un reprofilage, on dépose des géotextiles biodégradables (treillis de jute ou fibres de coco) en pied de berge et sur la partie médiane. Ils protègent le sol contre le ruissellement, les effets des vagues de batillage et favorisent la croissance des jeunes pousses. On plante des Joncacées, Iridacées, Salicacées (saules), Cypéracées (carex , laîches), Poaceae (phragmites) qui s’épanouissent rapidement à proximité de l’eau. En absorbant celle-ci, ces plantes rendent le sol moins fragile et jouent un rôle d’amortissement sur les vagues de batillage. Avec le temps, leur prolifération accroît la résistance mécanique des berges.
Mise en place des pieux de bois et des géotextiles.
A gauche, la technique végétale et à droite la technique de pose de palplanches.
Le passage des péniches crée des vagues de batillage.
Berge réaménagée par la technique végétale à droite et en palplanches à gauche.
Ces plantes attirent une faune sauvage très intéressante : insectes, amphibiens, reptiles, poissons, oiseaux et petites mammifères. Un écosystème se met en place et va enrichir la biodiversité locale. Tout le monde y gagne !
Cet amphibien, Rana esculenta, affectionne les lieux humides tel que les berges ou les fossés du canal. La femelle pond plusieurs centaines d’oeufs qui donneront quelques mois plus tard des têtards. Proies faciles pour de nombreux prédateurs, ils ne seront que quelques uns à atteindre le stade adulte.
La couleuvre verte et jaune ou Hierophis viridiflavus occupe ce biotope . Elle se nourrit de lézards, de grenouilles et d’oisillons.
Le rat musqué (Ondatra zibethicus) s’installe bien souvent dans les berges en y creusant des terriers ! Il se nourrit de végétaux mais aussi de mollusques tel que des anodontes.
Le canard Colvert (Anas platyrhynchos) peuple le canal et s’abrite dans les hautes herbes. Son régime omnivore le conduit à capturer des graines, grenouilles, insectes, vers et petits poissons.
Au printemps, il n’est pas rare de rencontrer des canetons barbotant dans la voie d’eau. Méfiants toutefois, ils se réfugient sous les branchages des berges.
Les chrysomèles sont des insectes inféodés pour la plupart d’entre eux à des plantes hélophytes. On les rencontre donc très souvent sur les berges du canal.
Les demoiselles et les libellules sont de frêles insectes qui vivent dans les zones humides. Les femelles pondent sur des tiges ou feuilles de plantes aquatiques. Les larves ou naïades se développent dans l’eau et après une quinzaine de mues se métamorphosent en adultes. Elles se nourrissent de petits insectes : éphémères, mouches, trichoptères...
Les carpes peuplent le canal. On peut observer de beaux spécimens dont la taille dépasse le mètre et le poids les 40 kg ! Bien adaptées à ce milieu, elles peuvent vivre plusieurs dizaines d’années. Omnivores, elles se nourrissent de vers, larves, insectes, écrevisses, anodontes et de nombreux débris végétaux.
Ce canard de Barbarie a trouvé là un lieu de passage accueillant.
Conclusion : le renforcement des berges du canal est un investissement financier important. La technique végétale réduit les coûts et s’avère efficace contre l’érosion. Esthétique et écologique, elle favorise le développement d’un écosystème qui participe à l’enrichissement du patrimoine floristique et faunistique de notre région.
Crédits photos Jacques BOCHATON
Mis en ligne par James GONCALVES