INTRODUCTION
Si au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe il existait de très nombreux artisans à Nogent qui fabriquaient des couteaux pliants, ils ne sont plus qu’une poignée aujourd’hui, mais qui perpétuent la tradition à un très haut niveau de qualité.
Il ne s’agit pas ici de refaire l’historique de la coutellerie nogentaise ; le lecteur trouvera en annexe des références bibliographiques à ce sujet.
Nous voulons profiter de la présence d’une tradition coutelière sur le Plateau (qui a débuté à Langres pour se transporter ensuite sur Nogent au XVIIIe siècle) pour investiguer les couteaux pliants, ceux-ci revenant fortement à la mode au XXIe siècle, sous des formes les plus variées, comme nous allons le voir.
Les coordonnées des artisans nogentais, qui se consacrent actuellement à la fabrication des couteaux pliants, sont données à la fin de cet article.
LE COUTEAU MULTIPIECES
Bien avant que le couteau suisse devienne célèbre, la coutellerie nogentaise a dominé pendant longtemps la fabrication du couteau multipièces, c’était même l’une de ses spécialités dans le domaine du couteau pliant. Aujourd’hui, sur Nogent, ce type de fabrication est encore assuré en série par les Ets Jacques Mongin [1] et, sur commande, par Didier Marivet [2] et Adrien Vautrin [3].
Cet article ne traite pas du couteau multipièces, pour se focaliser sur le couteau pliant monolame.
POURQUOI UN COUTEAU EST-IL PLIANT ?
Si la réponse paraît évidente, il convient quand même de s’y attarder quelques instants. Un couteau est pliant pour ne pas se blesser en le mettant dans sa poche. Par conséquent, le couteau pliant est intimement lié au vêtement. L’homme a décidé d’adopter le couteau pliant, alors qu’il ne voulait plus porter un couteau à lame fixe à la ceinture.
Le couteau pliant, ou couteau fermant, est devenu ainsi un « couteau de poche », expression plus courante de notre vocabulaire.
Les anglo-saxons utilisent l’acronyme « E.D.C. » (every day carry), c’est-à-dire le couteau que l’on porte sur soi tous les jours.
Ici, une parenthèse est nécessaire. Depuis quelques années, on voit des couteaux pliants commercialisés avec un étui (en cuir ou en nylon), ou avec un clip métallique, pour le porter à la ceinture. Il s’agit d’un argument de vente correspondant à une mode très américaine, mais peu usitée en France. Depuis des lustres, les paysans aiment avoir leur couteau pliant dans la poche, et la jeune génération semble en faire autant.
Cependant, selon l’usage que l’on fait de son couteau, celui-ci peut être plus ou moins lourd ou volumineux, jusqu’à devenir carrément gênant dans une poche ; il est alors nécessaire de porter celui-ci à la ceinture. Parmi ce type d’utilisateurs on peut trouver (entre autres) les policiers, les pompiers, les chasseurs, ou bien des sportifs partant faire un bivouac de plusieurs jours en pleine nature, activité que l’on nomme « outdoor » ou « bushcraft ». Pour toutes ces utilisations « hors normes », le couteau devient un « couteau tactique ».
Dans la suite de cet article, nous n’insisterons pas sur ces usages spécifiques qui nécessitent un « couteau tactique » et nous nous attacherons plus particulièrement au « couteau de poche » ou « E.D.C. ».
A QUOI SERT UN COUTEAU DE POCHE ?
A tout ou à presque tout. Autrefois, dans la campagne française, il était de tradition de disposer dans sa poche d’un couteau et d’un morceau de ficelle, ce qui permettait de se sortir de bien des situations. Cette pratique montre bien l’universalité du couteau de poche.
De l’usage le plus facile, couper un morceau de fromage, jusqu’à couper, voire à sculpter du bois comme le faisaient les bergers, il y a une multitude d’applications que l’inventivité humaine a exploité à travers les âges. Cependant, entre couper une rondelle de saucisson, et désosser un sanglier, il y a une marge comme nous l’avons déjà expliqué, qui nécessite de passer à un couteau un peu mieux dimensionné qu’un simple couteau de poche. De même, si vous souhaitez ouvrir en deux des noix de coco, une machette sera plus appropriée pour ne pas vous blesser.
Il ne faut pas ignorer également les usages indus qu’il peut être fait d’un couteau. Qui ne s’est pas retrouvé un jour dans une situation nécessitant une trousse à outils, alors que celle-ci était inaccessible ? Le couteau devient alors le pis-aller à des situations pour lesquelles il n’a pas été conçu. Il n’en sortira pas forcément indemne mais, en dernier recours, il aura répondu à l’urgence du moment.
LES COUTEAUX PLIANTS LES PLUS ANCIENS
Préalable
Il existe une multitude de couteaux pliants anciens sous différentes appellations. L’objet, ici, n’est pas de les répertorier, mais d’expliquer les principes de base auxquels ils se rattachent.
Couteau « deux clous »
- Couteau "deux clous" de la coutellerie Cognet
- Couteau "deux clous" de la coutellerie Nogent***
Le couteau « deux clous », comme son nom l’indique, comporte deux clous dans un manche monobloc (ou plein manche) : l’un comme axe de rotation de la lame, l’autre comme arrêt de la lame à l’ouverture. On ne peut pas faire plus basique. La lame se maintient ouverte par simple friction, cependant, à l’utilisation, rien n’empêche la lame de se replier sur les doigts !
Le couteau « deux clous » est souvent désigné aussi sous le nom de « Capucin ».
- "Deux clous" type Sylvain Brunet
- "Deux clous" type coutellerie Cognet
Le clou d’arrêt de la lame peut avoir deux positions : montage type Sylvain Brunet [4] ou montage type coutellerie Cognet [5].
Dans le très haut de gamme, Jean-Paul Tisseyre [6] nous propose de très beaux Capucins.
Couteau à virole fixe
- Virole fixe
C’est également un couteau plein manche doté d’une virole métallique fixe. A l’ouverture, la lame vient buter contre la virole. Cette virole remplace, en quelque sorte, le deuxième clou du couteau « deux clous ». Mais là aussi, la lame se maintient ouverte par simple friction et peut se replier sur les doigts lors d’un faux mouvement.
- Virole fixe sur un couteau Parapluie à l’épreuve
- Virole fixe sur un Bugiste de Frédéric Maschio
Pour mémoire, les premiers Opinel et les premiers Nontron ne comportaient qu’une virole fixe.
Couteau à lentille
- Le Piémontais sur un Thiers, par Bruno Sauzedde
- Reproduction libre d’un Piémontais d’origine
C’est le premier couteau à répondre à la problématique de maintien de la lame en position ouverte. Ici, la lame dispose d’une prolongation arrière, en appui sur le plein manche, que l’on appelle « lentille » (ou loupe). Cette lentille va se trouver prisonnière sous la main de l’utilisateur, empêchant ainsi la lame de se refermer.
- Piémontais ou couteau à lentille
La lentille peut avoir différentes formes : plate, allongée [7], en boule [8], etc.
Le couteau à lentille est très souvent appelé « Piémontais », et parfois « Vernantin », du nom du village de Vernante dans le Piémont.
Les japonais possèdent un couteau équivalent appelé « Higonokami ».
Un nom à retenir pour acquérir un très beau Piémontais artisanal : Thierry Desnoix [9].
LA PROBLEMATIQUE DU MAINTIEN DE LA LAME EN POSITION OUVERTE.
Très tôt, les artisans couteliers se sont penchés sur la possibilité d’immobiliser la lame en position ouverte afin d’éviter tout accident de la main. La plupart des systèmes anciens de verrouillage de lame sont basés sur un cran d’arrêt.
Malheureusement, cette expression de « cran d’arrêt » a été dévoyée dans le temps pour arriver à un contresens désignant un couteau à ouverture automatique de la lame, ce qui n’a strictement rien à voir avec l’immobilisation de celle-ci. Un couteau avec verrouillage de la lame peut disposer, ou non, d’une ouverture automatique, c’est totalement indépendant.
Dans la suite de cet article, l’ouverture automatique n’est pas traitée. Il possible que certaines photos représentent un couteau avec verrouillage de la lame et ouverture automatique, mais cette dernière fonction est facultative et n’est bien souvent qu’une option proposée par le fabricant.
Cependant, il ne faut pas ignorer la nécessité, dans certaines situations extrêmes, de pouvoir ouvrir un couteau d’une seule main. Cette situation peut être rencontrée, par exemple, par les alpinistes ou les marins. Mais l’ouverture automatique n’est pas la seule réponse à cette situation. L’ouverture automatique est un mécanisme de plus qui risque de ne pas fonctionner au moment où on en aura le plus besoin, notamment lorsque des souillures se sont introduites dans le couteau. Sur un bateau de pêche, ce cas est à redouter. Heureusement les fabricants ont trouvé des solutions simples et efficaces. Ces solutions reposent sur une forme particulière de la lame qui permet d’actionner l’ouverture de celle-ci d’un seul doigt, soit avec le pouce, soit avec l’index. Il s’agit des systèmes suivants :
• Le pion ou bouton de pouce (thumb stud), placé au sommet de la lame.
• Le trou de lame (thumb hole), placé au sommet de la lame, permettant également une ouverture avec le pouce.
• L’ergot (flipper), placé en partie basse de la lame, permettant une ouverture avec l’index.
• La molette, placée sur l’axe de rotation de la lame, permettant une ouverture avec le pouce.
A noter qu’un couteau qui ne dispose pas de l’une de ces particularités, comporte, par défaut, un onglet dans la lame (nail nick), accessible par l’ongle de la main. Mais, dans ce cas, l’ouverture du couteau nécessite l’usage des deux mains.
Nous n’approfondirons pas davantage l’ouverture d’une seule main, chacun ayant sa préférence.
SYSTEMES DE VERROUILLAGE DE LAME DES XVIIIe, XIXe SIECLES ET DE LA PREMIERE MOITIE DU XXe SIECLE
Avant-propos
En ce début du XXIe siècle, certains systèmes adoptés par le passé, pourtant très efficaces, ne sont plus que des cas d’écoles, alors que d’autres, plus récents, ont envahi le marché mondial.
Ce préambule ne signifie pas cependant que des systèmes, ayant fait leur preuve, soient maintenant abandonnés. Il existera toujours des amoureux de belles mécaniques qui vous expliqueront, avec passion, que leur mécanisme préféré est supérieur à tous les autres. Tant mieux. Et nous espérons, à travers cet article, pouvoir donner du grain à moudre à d’authentiques mécaniciens pour qu’ils puissent se faire leur propre religion sur un sujet qui fait l’objet d’innombrables blogs sur internet. Paradoxalement, si les productions grand public se limitent à une variété restreinte de systèmes de verrouillage, la créativité des fabricants n’a jamais été aussi grande, comme nous le verrons, pour proposer des systèmes plus originaux les uns que les autres, et forcément plus efficaces les uns que les autres.
Couteau à double viroles, virobloc, ring lock, collar lock
- Couteau à virole mobile
- Virole mobile sur Opinel
Ce couteau, également plein manche, est largement représenté par la marque Opinel qu’on ne présente plus. L’Opinel est bien souvent le premier couteau que possède un jeune garçon ; en cela il devient objet initiatique.
- Virole mobile sur Old Bear
- Virole mobile sur Nontron
Ce couteau est doté d’une virole fixe et d’une virole mobile. L’immobilisation de la lame s’obtient par rotation de la virole mobile.
Le Nontron reprend le même principe. Aujourd’hui, ce système est largement copié par différents couteaux régionaux. Il existe aussi une variante de ce système créée par l’italien Old Bear.
Couteau à bélière
- Le Gourmand par Éric Parmentier
- Le Morézien par Jean-Pierre Lépine
Ce système a connu plusieurs variantes, mais s’est relativement peu développé. Nous présentons ici deux modèles contemporains très différents : « le Gourmand » d’Éric Parmentier [10] et « le Morézien » de Jean-Pierre Lépine [11].
- Couteau à bélière
Contrairement aux systèmes que nous allons voir, le couteau à double viroles, ainsi que le couteau à bélière, nécessitent deux actions pour verrouiller la lame : ouvrir la lame et actionner la virole mobile ou la bélière ; alors que les autres systèmes verrouillent la lame automatiquement à l’ouverture de celle-ci.
Couteau à palme
- Couteau à palme par Jacques Mongin
- Couteau à palme par Jacques Mongin
Un ressort plat, appelé « palme », est fixé sur le dessus d’un plein manche. Ce ressort est pourvu d’une mortaise recevant le cran d’arrêt usiné dans la lame. Pour déverrouiller la lame, il faut tirer sur le ressort à l’aide d’un anneau.
Ce système est sans doute le plus vieux système de verrouillage connu, désigné également par « système à grenadière ». Dans sa version la plus populaire, ce couteau s’est longtemps appelé « cra cra », mais cette expression s’est perdue au fil du temps.
En France, ce procédé est essentiellement représenté par les Ets Jacques Mongin [12] à Nogent. Cette fabrication, vieille de plusieurs siècles, est très prisée par les chasseurs pour ses manches en bois de cerf ou en corne. Elle est aujourd’hui portée à son plus haut niveau de qualité par les Ets Jacques Mongin.
Couteau à anneau de Châtellerault
Remarque préalable.
On voit très souvent des couteaux désignés sous l’appellation « Le Châtellerault ». L’article « Le » est trompeur car la coutellerie de Châtellerault a produit une très grande variété de couteaux, notamment des couteaux avec tirage du ressort par anneau et des couteaux à pompe. Par conséquent, l’appellation « Châtellerault » devrait être réservée uniquement à la provenance géographique, comme le couteau de « Nogent » par exemple. Le présent paragraphe aborde le couteau avec tirage du ressort par anneau.
- Châtellerault à anneau par Robert Beillonnet
- Châtellerault à anneau par Alex Dubois
Ce couteau est très souvent confondu avec le couteau à palme plein manche pour sa ressemblance extérieure, alors que sa technologie est totalement différente. Le manche est ici constitué de deux ensembles platines/côtes, assemblés, entre lesquels est inséré le ressort. L’opération de déverrouillage s’effectue de la même façon que pour le couteau à palme plein manche, en tirant sur le ressort avec un anneau.
- Châtellerault à anneau par Mathieu Herréro
Ce modèle de couteau était fabriqué, à l’origine, à Châtellerault et plus tard ce modèle a été appelé sous ce nom, faute d’une autre appellation qui aurait pu désigner ce type de mécanisme. Les anglo-saxons utilisent parfois les termes « clasp lock » ou « clasp knife ». La coutellerie de Châtellerault n’existe plus, mais plusieurs couteliers d’art [13] proposent aujourd’hui des répliques très intéressantes.
On peut retrouver le concept moderne de ce mécanisme à travers des séries limitées proposées par des constructeurs contemporains [14], ou en fabrication sur demande auprès de couteliers d’art [15].
- Tirage ressort à anneau par les Forges de Laguiole
- Tirage ressort à anneau par Jésus Granda
- Tirage ressort à anneau par Robert Beillonnet
On remarquera sur les photos deux constructions possibles : ressort avec tenon pour le modèle de Jésus Granda, ou ressort avec mortaise pour le Thiers de Robert Beillonnet.
Couteau à palanquille
- Palanquille façon Albacete par Mathieu Herréro
- Palanquille façon Nogent par Robert Beillonnet
Sur le plan technique, c’est une déclinaison du couteau à platines avec tirage du ressort par anneau, sauf que l’anneau est ici remplacé par un levier dorsal appelé « Palanquille ».
Les esprits affutés noteront que la palanquille peut être montée à la façon d’Albacete ou à la façon de Nogent.
- Couteau à Palanquille par Jean-Pierre Veysseyre
- Couteau à palanquille par Fontenille-Pataud
Ce système est très apprécié par la coutellerie espagnole, notamment pour sa célèbre Navaja. En France, il est très peu utilisé. La Maison Fontenille-Pataud [16] propose « l’Antò Corse » et plusieurs couteliers d’art [17] fabriquent des modèles sur commande.
Les mille et une manières de soulever le ressort dorsal
- Levage du ressort par Claude Dozorme
Récemment, plusieurs couteliers ont travaillé dans différentes directions pour tirer le ressort sans passer par un anneau, la palanquille étant la solution la plus ancienne.
Ainsi, Claude Dozorme [18] a placé sur son modèle « Thiers », un levier articulé, doté d’une came, sur le flanc gauche du manche et actionnable par-dessous avec le pouce, afin de soulever le ressort dorsal.
- Levage du ressort par WildSteer
Dans le même esprit, mais pour un couteau plus puissant, la Sté française WildSteer [19] a créé le « W Pocket ». Le levier articulé est placé à droite du manche, et s’actionne avec l’index, à la manière d’une queue de détente.
- Préhension manuelle du ressort par Herbertz
D’autres ont fixé à l’extrémité du ressort une pièce transversale, afin de permettre la préhension du ressort à la main, comme l’a fait l’allemand Herbertz sur un « Rostefrëi 440 ».
- Préhension manuelle du ressort par Éric Parmentier
- Préhension manuelle du ressort par Buck
Plus surprenant encore, des couteliers sont revenus à la « palme » sur un couteau à platines. En effet, le couteau à platines étant moins large qu’un plein manche, la palme peut déborder facilement de chaque côté pour être saisie à la main. Avec cette architecture, Eric Parmentier [20] a créé le « Hussard » et Grant & Gavin Hawk (père et fils) ont développé le « Marksman » pour la Sté américaine Buck.
- Préhension manuelle du ressort par la coutellerie Farol
- Préhension manuelle du ressort par Spyderco
En version extrêmement épurée, la Maison Farol [21], à la Rochelle, propose un couteau plein manche où la palme est remplacée par un ressort en forme de « trombone » que l’on saisit à la main. L’américain Syderco a repris la même idée avec son modèle C35 Q.
Cran plat (slip joint), et cran forcé (notch joint)
- Le Bassignot par Robert Duxin de Nogent
- Le Balibeux par Didier Marivet de Nogent
Le « cran plat » ne date pas d’hier et c’est l’un des systèmes le plus représentés en France ; il est sans doute aussi vieux qu’un couteau de Châtellerault, mais alors que celui-ci ne se fabrique (presque) plus, le « cran plat » est toujours largement produit sur notre territoire. Chaque coutelier français possède plusieurs crans plats dans son catalogue.
- Le Nogentais par Philippe Bernard
- Le Corrèze par l’Atelier des Couteaux
Ce n’est pas un système de verrouillage de la lame au sens strict, car il est réversible. Il serait plus juste de parler de maintien de la lame en position ouverte. Comme son nom l’indique, il faut forcer à l’ouverture pour contraindre un ressort plat à se positionner au-dessus du talon de la lame. A la fermeture, il suffit de forcer en sens inverse.
- Le Laguiole par Honoré Durand
- Le Thiers par la coutellerie Chambriard
Certains fabricants font la différence entre « cran plat » et « cran forcé » ; dans ce dernier cas, le talon présente une encoche arrondie recevant une forme équivalente sur le ressort, ainsi la fermeture s’en trouve plus ferme. Mais là encore, chacun a sa préférence.
- Le Commingeois de Richard Lacanal
- L’Arconsat de Jean-Claude Laforet
Comme Monsieur Jourdain, on a tous eu un « cran plat » entre les mains sans le savoir. Ce couteau de poche est très souvent doté d’un tire-bouchon. En petite dimension, il est parfois appelé « canif ».
Pour mémoire, un couteau multipièces appartient aussi à la catégorie des « crans plats ».
- Le Lou Paloumayre du girondin Lyonel Lataste
- L’Aurillac de Gérard Destannes
Le cran plat est à la base des productions de Nogent [22], Thiers [23], Laguiole [24] et de plusieurs couteaux régionaux.
Nous présentons ici quelques couteaux régionaux d’artisans, en cran plat ou cran forcé, avec leur origine.
- L’Issingeaux de Jacques Cortial et Gilles Steinberg
- Le Sanflorain par Brunot Coupat de Saint-Flour
- Le Sauveterre de Rouergue par Guy Vialis
- Le Mizpira des basques Rachel & Pascal Exposito
- Le Morta par le breton Jean-Marie Pagnon
- Le Nîmois de Jérôme Domingo
- Le Bugiste de Frédéric Maschio du Bugey
- L’Ariégeois de Marie-Thérèse Savignac
- L’Aubusson par David Baldensperger
- Le Périgord de François Devige
Cependant, le cran plat ne se cantonne pas aux couteaux régionaux, il est même une excellente base de travail pour les artisans d’art. On peut citer notamment Raphaël Durand [25] et David Brenière [26] qui donnent toutes ses lettres de noblesse au « cran plat ».
Couteaux à pompe, back lock, lock back, spine lock, spine back
- Châtellerault à pompe par Adrien Vautrin
- Châtellerault à pompe par Alex Dubois
Ce couteau est constitué de deux platines/côtes, entre lesquelles se positionne une bascule rigide appelée « pompe », maintenue en position par un ressort. Ici, la lame n’est plus en contact direct avec le ressort, mais avec la pompe. La pompe comprend, un tenon (partie mâle) venant s’insérer dans le cran d’arrêt (partie femelle) de la lame. Pour déverrouiller, il faut appuyer sur la partie arrière de la pompe pour la faire basculer, et ainsi libérer le cran d’arrêt de la lame. Ce système très robuste apparaît plus ergonomique que le déverrouillage par tirage à anneau.
A l’origine, on trouve ce couteau également dans les productions de Châtellerault, coutellerie aujourd’hui disparue, mais plusieurs couteliers d’art [27] proposent aujourd’hui de très belles reproductions.
- Couteau à pompe Puma Packer
- Couteau à pompe Buck 110 Hunter
Dans sa version moderne, le couteau à pompe a été repris par l’américain Buck en 1963. Par la suite, la plupart des fabricants ont inclus un modèle dans leur catalogue, dont l’allemand Puma de Solingen qui s’est positionné comme un challenger de Buck, mais sans le dépasser.
Il existe aujourd’hui de nombreuses variantes du couteau à pompe, notamment au niveau de la position de la pompe dans le manche, on peut trouver ainsi le « mid lock » et le « front lock ».
Un peu d’histoire
Buck a créé en 1963 l’emblématique Buck 110. Ce couteau est devenu une véritable légende, dans le sens où il a initié le premier couteau de poche moderne avec verrouillage de lame. S’il fallait jalonner l’histoire du couteau pliant, il y a l’avant et l’après Buck 110. L’année 1963 marque donc un tournant dans l’histoire du couteau de poche. Dès sa sortie ce couteau a connu un succès fulgurant ; soixante ans plus tard il est toujours en production, après avoir été fabriqué en plusieurs millions d’exemplaires et après avoir été le couteau le plus copié à travers le monde. Pendant des décennies, un couteau de poche ne pouvait être qu’un Buck 110, jusqu’à ce que le système « liner lock » (voir paragraphe correspondant) vienne le supplanter commercialement à la fin du XXe siècle, mais sans jamais le remplacer.
Si vous voulez acquérir un Buck 110, attention aux très nombreuses contrefaçons. N’achetez ce couteau que chez un revendeur spécialisé qui a « pignon sur rue » [28].
Variantes du couteau à pompe
- Couteau à pompe par Claude Dozorme
Claude Dozorme maintient la pompe, non pas avec un ressort, mais avec un levier qu’il faut actionner à la main, à l’arrière du manche. Ce levier sert en même temps au blocage de la lame en position fermée.
Ce n’est pas un système automatique de verrouillage de lame puisqu’il faut enchaîner deux actions : ouvrir la lame et verrouiller ensuite celle-ci manuellement.
- L’Alios de Robert Beillonnet et Jacques Boussarie
L’Alios [29] de Robert Beillonnet et Jacques Boussarie utilise un mécanisme amélioré avec un verrouillage automatique à l’ouverture. Le levier arrière est toujours utilisé pour le blocage de la lame en position fermée.
Système NIRK ou Klecker lock
- Système Klecker lock de CRKT
Il s’agit d’une déclinaison récente du couteau à pompe. Système conçu par Glenn Klecker pour le NIRK Tighe de l’américain CRKT (Columbia River Knive & Tool). Ici, il n’y a pas de pièce mobile, c’est l’arrière du manche monobloc qui est flexible et qui fait office de « pompe ».
PREOCCUPATION NOUVELLE DU RATTRAPAGE DE JEU
Les systèmes que nous venons de voir, basés sur le principe « cran d’arrêt » ou « tenon/mortaise », sont des systèmes très fiables sur le plan de la sécurité, mais à l’usage, ils peuvent prendre un peu de jeu, à cause de l’usure inévitable lorsque deux pièces métalliques sont en mouvement l’une contre l’autre. Ceci étant, si vous n’êtes qu’un « utilisateur du dimanche », vous ne risquez pas de sitôt de voir apparaître du jeu sur un couteau de qualité ; et quand bien même, il y a peu de chance que vous vous en aperceviez avec un usage « EDC ». Néanmoins, avant la fin du XXe siècle, les couteliers ont cherché des systèmes mécaniques capables de rattraper le jeu. Il s’agit donc d’une préoccupation tout à fait récente. Dans le chapitre suivant, nous regarderons comment les fabricants ont traité cette question à partir de la deuxième moitié du XXe siècle.
SYSTEMES DE VERROUILLAGE A PARTIR DE LA DEUXIEME MOITIE DU XXe SIECLE
Avant-propos
Jusqu’à la première moitié du XXe siècle, les couteaux pliants étaient équipés des systèmes que nous venons de voir. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, est apparu le système « liner lock » qui a littéralement envahi le marché mondial. Et, paradoxalement, depuis la fin du XXe siècle, les couteliers font preuve d’une extraordinaire créativité, liée au regain de popularité que connaît actuellement le couteau pliant. Il ne se passe pas une année sans qu’un nouveau système apparaisse sur le marché, à tel point qu’il est pratiquement impossible de prétendre en dresser une liste exhaustive. Nous allons essayer, dans la suite de cet article, de vous faire connaître ceux qui remportent un certain succès commercial.
Système tri-ad-lock
- Système tri-ad-lock de Cold Steel
- Système Tri ad lock de Cold Steel
Le système « tri-ad-lock » a été inventé récemment par Andrew Demko pour l’américain Cold Steel. En vue extérieure, rien ne distingue ce couteau d’un couteau à pompe traditionnel, cependant sa conception repose sur deux avancées mécaniques majeures :
• A l’ouverture, la lame ne s’arrête plus contre la pompe, mais contre une goupille (top pin) solidaire des platines.
• L’alésage dans la pompe, recevant l’axe de rotation, n’est plus rond mais oblong. Ainsi, la pompe devient flottante, ce qui lui permet de s’auto-centrer dans le cran d’arrêt de la lame, et d’éliminer tout jeu.
Couteau à platine-verrou, liner lock, Walker lock, side lock
Ce système existait au début du XXe siècle aux USA, mais sans grand développement. C’est véritablement Mikael Walker qui l’a perfectionné dans les années 1980 dans la version que nous connaissons aujourd’hui. C’est peu de dire que le « liner lock » a envahi le marché. On le trouve absolument partout, dans une large gamme de prix allant de 15 € à 1500 €, voire plus. Rares sont les couteliers qui ne l’ont pas adopté ou, pour le moins, n’ont pas un exemplaire dans leur catalogue. Il se décline en couteau d’art avec une infinité de formes et de matériaux.
- Liner lock par Fällkniven
- Liner lock par Antretoise
C’est un système simple, fiable, facile à mettre en œuvre. Une partie de la platine est découpée pour servir de ressort venant se positionner sur l’arrière du talon de la lame. On pousse latéralement avec le pouce cette partie de la platine pour dégager le talon. Le rattrapage de jeu est automatique : au fur et à mesure de l’usure des pièces en contact, la platine-ressort s’enfonce un peu plus sur le talon de la lame.
Sur un « liner lock » la forme de la lame est généralement étudiée pour une ouverture d’une main.
Dans le très haut de gamme, il faut mentionner les français Jean-Pierre Martin [30], Thierry Chevron [31] et Claude Giraud [32], qui ont poussé le système liner lock à son plus haut niveau d’excellence.
- Liner lock par J-P Martin
Jean-Pierre Martin, pour améliorer l’ergonomie du système, a placé un bouton sur le côté du manche permettant de pousser la platine-ressort, ainsi le pouce n’est plus en contact direct avec la platine-ressort. Ce principe est utilisé pour son modèle « Le City ».
Attention à l’apparence de ce mécanisme qui ne doit pas être confondu avec un « button lock » (Cf. paragraphe correspondant).
Julien Baillon [33], quant à lui, associe sur un modèle « Hubert », le système « Liner lock » avec un « cran forcé ».
Il existe une variante au système liner lock, appelée « side lock ». Si la lame-ressort est découpée dans la platine, on utilise généralement le terme « liner lock » ; si la lame-ressort est une pièce rapportée, on utilise plutôt le terme « side lock ». Ce système est nécessaire en l’absence de platine ; par exemple, avec une côte en fibre de carbone.
Couteau à cadre-verrou, frame lock, integral-lock, Reeve integral lock
- Frame lock par Artisan Cutlery
- Frame lock par Artisan Cutlery
Ici, le manche du couteau n’est pas constitué de l’assemblage traditionnel platine/côte, mais par des « platines » d’une épaisseur suffisante pour constituer à elles seules le manche du couteau.
La lame-ressort est donc découpée directement dans la partie droite du manche et devient donc visible.
Le fonctionnement d’un « frame lock » est identique à celui d’un « liner lock ».
Si ces platines monolithiques étaient en acier, le poids du couteau serait prohibitif ; aussi, la plupart des couteaux « frame lock » sont en titane. Pour alléger encore plus le « frame lock », certains fabricants proposent un mix de matériaux : le titane pour le côté ressort, la fibre de carbone pour le côté opposé.
- Système Rotoblock par Lion Steel
- Système Safe locker par Kevin John
Un point à noter pour les puristes : en cas d’utilisation du titane pour le côté ressort, matériau plus léger que l’acier, mais aussi plus tendre, certains fabricants placent, à l’extrémité de la partie-ressort, une petite pièce en acier qui viendra en contact avec le talon de la lame, de façon à limiter l’usure dans le temps, bien que le rattrapage de jeu soit automatique.
Afin d’éviter un déverrouillage accidentel de la lame, quelques constructeurs [34] proposent un verrou de sûreté dans la partie ressort.
Comme pour le « liner-lock », la forme de la lame est généralement étudiée pour une ouverture d’une seule main.
- Frame lock par Sacha Thiel
- Le Sebenza de Chris Reeve
Le système « frame lock » a été inventé par Chris Reeve avec son célèbre Sebenza, souvent égalé mais jamais dépassé. Si les américains [35] restent encore leaders dans ce domaine, on trouve aujourd’hui de très beaux modèles en Italie [36], Russie [37] et Chine [38].
A retenir cependant, Sacha Thiel [39], coutelier alsacien qui relève avec succès le défi du couteau « frame lock » de haute technologie.
Système Levitator
- Syst. Levitator par Benchmade
Système créé par l’américain Benchmade pour le Benchmade 310 Benchmite, et le Benchmade Harley-Davidson. Il s’agit d’une déclinaison du « frame lock ». Ici, le cadre verrou n’est plus à droite du manche mais à gauche. Pour déverrouiller, on appuie sur l’arrière du manche pour faire basculer le cadre verrou, la découpe du manche étant conçue à cet effet.
Système verrou par axe transversal, axis lock, ultra lock, ABLE lock, XR lock, slide lock
- Axis lock par Benchmade
- Axis lock par Benchmade
Le système « axis lock » a été conçu par Bill McHenry & James Williams pour l’américain Benchmade. Il s’agit d’un axe transversal venant immobiliser le talon de la lame par le dessus. Pour déverrouiller, on recule cet axe longitudinalement vers l’arrière. L’axe est maintenu en position par deux ressorts en épingle de chaque côté. Ce système présente l’avantage d’être ambidextre. Le premier couteau équipé de ce système reste le fameux « Benchmade 710 ». Le rattrapage de jeu est automatique : en fonction de l’usure, l’axe transversal monte un peu plus sur la rampe du talon.
On trouve plusieurs variantes à « l’axis lock ».
• Cold Steel propose le « ultra lock ».
• Hogue a développé le « ABLE lock » (Ambidextrous Bar Lock Enhanced)
• SOG a sorti récemment le « XR lock ». Dans ce couteau, les extrémités de l’axe transversal sont recouvertes par un cache de forme oblongue, mais le mécanisme est semblable à un « axis lock », avec un déplacement longitudinal de l’axe transversal.
• We Knife, pour son modèle « Double Helix », a fait breveter le système « slide lock ». On retrouve l’axe transversal se déplaçant longitudinalement, mais les ressorts de maintien sont à l’extérieur, de chaque côté du manche, en forme de spirale, d’où appellation « Double Helix ».
Système arc lock
- Arc lock par SOG
Le système « arc lock » a été développé par l’américain SOG. C’est le même principe que pour « l’axis lock », sauf qu’ici l’axe transversal est suspendu à un axe de rotation, d’où son mouvement en arc de cercle.
Système verrou par bille, ball bearing lock
- Ball bearing lock par Spydreco
Le système « ball bearing lock » a été développé par Éric Glesser pour l’américain Spyderco et son modèle Poliwog. C’est un système semblable à « l’axis lock », où l’axe transversal est remplacé par une bille prisonnière entre les deux platines et poussée par un ressort hélicoïdal.
Système piston lock
- Piston lock par SOG
Système propre à SOG, souvent confondu avec « l’arc lock » pour sa ressemblance extérieure. Il s’agit en fait d’un levier latéral articulé qui n’est pas en contact avec la lame, mais qui actionne un « piston » venant se positionner au-dessus du talon, poussé par un ressort hélicoïdal. On peut distinguer le « piston lock » de « l’arc lock » par le fait que le levier n’existe que d’un seul côté du manche.
SOG réserve ce système pour des couteaux sans platine, à manche synthétique ou composite, comme le Tini Aegis, le Flash II, ou le Flar.
Système verrou à pêne, bolt action lock
- Bolt action lock de Spyderco
Système inventé par Blackie Collins pour le Sage 3 de Spyderco. C’est un peu le même principe que le « piston lock » de SOG, où il faut faire preuve de créativité pour mettre un système de verrouillage dans un manche synthétique. Une goupille transversale mobile actionne un piston, poussé par un ressort hélicoïdal, à l’extrémité duquel est usinée une boule. Celle-ci vient se positionner entre le dessus du talon et une enclume métallique prisonnière du manche synthétique.
Attention à ne pas confondre ce système avec un « axis lock ».
Système verrou par bouton, button lock, push button, plunge lock
- Button lock par Actilam
- Button lock par Actilam
Système conçu à l’origine pour être associé à une ouverture automatique, mais de nombreux fabricants l’ont adopté pour une ouverture purement manuelle, c’est le cas par exemple pour le californien William Henry [40] et pour Jean-Pierre Sucheras et Pascal Jodas [41] qui ont créé « l’Actilam S4 ».
- Buttom lock par William Henry
- Button lock par Rat Worx
Le « button lock » consiste en un bouton poussoir sur le côté du manche. Ce bouton est constitué d’un petit cylindre évidé. Quand on pousse sur ce bouton, l’évidement vient se placer en vis-à-vis du talon de la lame, permettant la rotation de celle-ci.
Certains fabricants, comme l’américain Gerber, utilisent le terme de « plunge lock », mais le principe reste le même.
Système verrou par levier latéral, lever lock, bolster lock
- Lever lock par Mikov
- Lever lock par Hubertus
Il s’agit du même principe mécanique que le « button lock », mais en sens inverse : il ne faut plus pousser le bouton, mais le tirer. Comme il est impossible de tirer ce bouton à la main, le mécanisme comprend un levier sur lequel on va appuyer pour soulever le « bouton ».
Paradoxalement, ce système « lever lock » est beaucoup plus ancien que le « button lock » et remonte au XIXe siècle, issu de la coutellerie allemande de Solingen sous l’appellation « Switchblade ». Aujourd’hui, la Maison Hubertus perpétue la tradition avec son célèbre « Springer ».
On retrouve le même principe avec le tchèque Mikov.
Système E lock
- E lock par CRKT
Ce système est représenté par CRKT avec sa série Elishewitz, conçue par Allen Elishewitz. Ce mécanisme est doté d’une bascule (ou culbuteur) latérale, se manipulant à la façon d’un interrupteur électrique, d’où l’appellation « E lock ».
Système hawk lock
- Hawk lock par Kershaw
Du nom de ses concepteurs Grant & Gavin Hawk pour un couteau de l’américain Kershaw. Il s’agit d’un verrou positionné sur le côté du manche. Ce verrou est constitué d’une barrette avec une échancrure, venant immobiliser un pion fixé sur la lame. Pour déverrouiller, on déplace la barrette longitudinalement vers l’arrière.
Système Descy lock
- Descy lock par Alain Descy
Du nom de son concepteur Alain Descy. Il s’agit d’un verrou positionné au-dessus du manche, bloquant ainsi le talon de la lame.
Système ram safe lock
- Ram safe lock de Cold Steel
Système de Cold Steel pour son modèle Pocket Bushman. Il s’agit d’un « piston » plat (de l’épaisseur de la lame), prisonnier du manche, venant se positionner au-dessus du talon. Pour déverrouiller la lame, il suffit de tirer le piston à l’arrière du manche, à l’aide d’un cordon. Ce n’est pas un « EDC » ; ce couteau est à réserver pour une utilisation « bushcraft ».
Systèmes deadbolt lock, axial lock, Paul Axiel
- Deadbolt lock de CRKT
Flavio Ikoma de chez CRKT nous propose le « deadbolt lock », système qui intègre le verrouillage dans le pivot du couteau. Le déverrouillage s’obtient par pression au droit du pivot.
Benchmade a développé dans le même esprit son « Lone Wolf Defender » avec le système « Paul Axiel » de son concepteur Paul Poehlmann. Celui-ci a également conçu le « PAUL » pour Gerber ainsi que le « Paul Perfecto Knife » et le « Paul Prankster » pour Lone Wolf Knives.
On trouve une autre variante avec le « Warlock » de Paragon Knives d’Asheville.
Système compression lock, top lock
- Top liner lock de Spyderco
- Top frame lock de Spyderco
Système inventé par Sal Glesser, fondateur de Spyderco. La « compression lock » ou « top lock » est souvent confondue avec le « liner lock » et le « frame lock ». Il y a toujours une platine, ou une partie du cadre, qui se déplace latéralement, mais pour une finalité totalement différente. La platine ou la partie du cadre ne se positionne plus à l’arrière du talon, mais au-dessus du talon, plus exactement entre le dessus du talon et la goupille d’arrêt de la lame (stop pin), elle se retrouve donc en compression entre ces deux éléments. Spyderco a plusieurs modèles phares avec cette technologie, dont le Paramilitary 2, le Para 3, le Sage 5, et l’A.T.R. 2 C70GP2 (At The Ready), en version « Top liner lock », ainsi que l’A.T.R. C70TI, en configuration « Top frame lock ».
- Système Smock de Spyderco
Toujours pour Syderco, Kevin Smock propose une amélioration ergonomique de la « compression lock » en plaçant un bouton côté gauche du manche afin de pousser la lame ressort. On trouve ce mécanisme sur le modèle « Smock » C240 FP.
Attention à l’apparence de ce mécanisme qui ne doit pas être confondu avec un « button lock » (Cf. paragraphe correspondant).
Système power lock
- Power lock de Spyderco
- Power lock de Spyderco
C’est une variante du couteau à pompe développée par Spyderco. Ici la pompe n’est pas en contact direct avec la lame, mais agit sur une came rotative qui vient bloquer le talon de la lame. Spyderco réserve ce système pour les couteaux de grande dimension comme le Tatanka.
Système stop lock
- Stop lock de Spyderco
Système breveté par Spyderco pour son modèle Parata dessiné par Paul Alexander. Il s’agit d’un petit levier rotatif doté d’une came à son extrémité venant bloquer le talon de la lame. La lame est déverrouillée en soulevant le levier. Ce système est ambidextre.
Système rolling lock
- Rolling lock de Benchmade
- Rolling lock de Benchmade
D’apparence trompeuse, ce système pourrait-être confondu avec un « axis lock », alors qu’il s’agit d’un mécanisme totalement différent. On le distinguera facilement d’un « axis lock » par le fait que le levier de manœuvre n’apparait que d’un seul côté du manche.
Ce système a été conçu par Mel Pardue pour le Benchmade 10200 Ambush. De façon non visible, à l’intérieur du manche, ce mécanisme dispose d’une goupille rotative pourvue d’une échancrure ou méplat, et solidaire d’un levier qui assure le mouvement de rotation. La lame peut pivoter lorsque le méplat se trouve en vis-à-vis du talon.
Système avec ressort dorsal à déplacement transversal
- Ressort dorsal à déplacement transversal par Actilam
C’est un ressort dorsal qui se déplace transversalement (ou latéralement).
Jean-Pierre Sucheras et Pascal Jodas [42] ont créé « l’Actilam T3 », avec un ressort comprenant la partie femelle.
- Ressort dorsal à déplacement transversal par Lou Creuse
Une autre construction, avec la partie mâle dans le ressort, est proposée par Alain Grangette [43] avec son « Lou Creuse Origine » et son « Lou Creuse 23210 ».
Système scorpion lock
- Scorpion lock par Cold Steel
Andrew Demko, de la Sté Cold Steel, a mis au point un système appelé « scorpion lock » pour le modèle AD15. Il s’agit d’une bascule dorsale (lockbar) que l’on soulève par l’avant pour déverrouiller la lame.
Système de blocage par cavalier
- Système par cavalier d’Éric Parmentier
Système créé par Éric Parmentier [44] pour son « Craplica ». Un cavalier, à la fois prisonnier des platines et de la lame, empêche celle-ci de pivoter. Pour déverrouiller, il suffit de soulever le cavalier.
Système phantom lock
- Phantom lock par Spyderco
Développé par Spyderco pour son modèle « Meerkat ». Le déverrouillage s’effectue en déplaçant vers le bas l’arrière de la côte du côté gauche. Système très simple et ergonomique.
SYSTEMES DE VERROUILLAGE DANS LA LAME
Ces systèmes prennent le contrepied des systèmes précédents, en mettant le verrouillage, non plus dans le manche, mais sur la lame.
Le couteau « deux clous » n’a pas dit son dernier mot
- Mécanisme de Jean-Paul Tisseyre
Jean-Paul Tisseyre [45] a développé un système très original, logé dans l’épaisseur de la lame et venant se crocheter sur le clou d’arrêt de lame. La photo ci-contre montre l’ingéniosité du système. Le couteau « deux clous » devient ainsi beaucoup plus sûr.
Système blade lock
- Blade lock par CRKT
Système imaginé par Mikael Walker (l’inventeur du liner lock) pour CRKT.
Un levier, qui fait bascule, est logé dans une rainure usinée dans la lame. Une rainure identique se trouve en vis-à-vis dans la platine gauche. Lorsque les deux rainures sont alignées, le levier s’encastre dans la rainure de la platine et la lame est bloquée. Le levier est maintenu en position par un petit ressort hélicoïdal.
Système stud lock
- Stud lock par Kershaw
Système crée par Kershaw. C’est « un axis lock à l’envers ». Un axe transversal logé dans la lame, poussé par un petit ressort hélicoïdal, vient se placer dans un logement prévu dans le manche. Pour déverrouiller, il suffit de tirer cet axe vers l’avant de la lame.
Système Radius
- Syst. Radius de FOX
Le Radius de l’italien FOX a été conçu par Denis Simonutti. Il fallait y penser. Il s’agit d’un « button lock inversé » ; le bouton poussoir appartient à la lame et se déplace dans une lumière semi-circulaire usinée dans le manche.
Système ti lock
- Ti lock de Chris Reeve
Système crée par Chris Reeve (l’inventeur du frame lock). Il s’agit d’une découpe du ressort sur le dos de la lame, ou de l’ajout d’une lame ressort sur le dos de la lame. Le système « ti lock » est utilisé sur un couteau dessiné par Grant & Gavin Hawk.
En fait, c’est l’inverse du « Rostefrëi 440 » de Herbertz. Le ressort, au lieu d’être sur le dos du manche et de se crocheter sur la lame, est ici sur le dos de la lame et se crochète sur le manche. Dans les deux cas la préhension du ressort se fait à la main.
Couteaux Bastide
- Couteau Bastide
Sous cette appellation générique on trouve plusieurs systèmes originaux créés par Yves et Pierre Neveux [46]. Ici, nous présentons un système de ressort dans la lame sur « L’Aubrac 48 – 2015 Bastide ».
Ce système a une certaine similitude avec le « ti lock » que nous venons de voir. Le dos de la lame est découpé au laser pour générer un ressort venant se crocheter sur un pion inséré dans les platines, mais la comparaison s’arrête là. En effet, la découpe de la lame est relativement complexe, pour dégager une prolongation du ressort passant entre les deux platines et débordant en partie inférieure du manche. Le déverrouillage s’effectue, en exerçant une pression inférieure, de bas en haut, sur la partie débordante du ressort sous le manche.
Système à élastique
- Syst. à élastique de Jean-Louis Piérard
Non, ce n’est pas l’élastique qui tient la lame ! Jean-Louis Piérard [47], sur son modèle « Le Béglais », a doté la lame d’un petit levier qui vient se crocheter dans une échancrure pratiquée dans la platine gauche, empêchant ainsi le repli de la lame. Un joint torique en caoutchouc fait office de ressort et maintient le levier en place. Pour déverrouiller, il suffit de soulever le levier avec le pouce.
SYSTEMES DE VERROUILLAGE ATYPIQUES
Présentation
Comme expliqué au chapitre précédent, il est impossible de dresser une liste exhaustive des systèmes de verrouillage, et encore moins des systèmes atypiques.
Le lecteur trouvera 15 mécanismes particuliers dans le document ci-joint.
https://blog.knife-depot.com/15-kni...
Quelques précisions à propos des couteaux atypiques présentés ci-dessus.
• Le Kershaw E.T. (External Toggle ) a été conçu par Grant & Gavin Hawk. Ceux-ci ont reconduit un mécanisme similaire avec le Böker Griploc et le G&G Hawk Beetle.
• Trois constructeurs proposent des couteaux à ouverture latérale : CRKT avec le Hole in One et le Snap Lock, Schrade avec le Viper Side Opening, et FOX avec l’aX-Dobolock.
• Le Power Glide de Smith & Wesson est un couteau de type Rajasthan de fabrication traditionnelle indienne. En France, on désigne ce type de couteau par le terme de « pantographe », comme « l’OPI – Pantographe » d’Opinel.
• Le couteau Shapeshifter de l’allemand ScorpioDesign a été développé par Gunther Löbach
On peut rajouter sur cette liste non limitative les couteaux qui suivent.
Black rock hunter
- Black rock hunter de Cold Steel
Le « Black rock hunter » de Cold Steel est un couteau inspiré du « Balisong » ou « couteau papillon ». Mais alors que ce dernier est interdit dans la plupart des pays pour son ouverture une main, le « Black rock hunter » nécessite l’usage des deux mains afin d’effectuer les quatre mouvements distincts nécessaires pour faire pivoter les deux poignées à 180 degrés de la fermeture à l’ouverture.
Couteau XYZ
- Couteau XYZ par Robert Losson
Le couteau « XYZ » de Robert Losson [48] est à la fois simple et très original, il est néanmoins difficile de décrire son fonctionnement sans l’avoir en main. En regardant attentivement la photo ci-contre, vous devriez découvrir le principe de ce mécanisme.
Système Glide lock
- Glide lock par CRKT
Le système « Glide lock » de CRKT a été conçu pour ses modèles « Gallagher » et « Psych ». L’ouverture de la lame et son verrouillage se font en déplaçant d’avant en arrière la mitre gauche.
Br@bançon à secret
- Le « Br@bançon à secret » de Laurent Cordier
Le « Br@bançon à secret » est la création de Laurent Cordier [49]. Le couteau à secret était très à la mode au XVIIIe siècle. Laurent Cordier en propose une version moderne dans le style « gentleman folder ». Bien entendu, nous ne dévoilons pas son mécanisme !
Morutier
- Morutier par Jean-Michel Remaud
Le couteau tonneau dit « Morutier » a été popularisé par Jakob Walfried Engström à la fin du XIXe siècle. Il était utilisé par les morutiers suédois. Cette fabrication est aujourd’hui reprise par Jean-Michel Remaud [50]. Voir le fonctionnement de ce couteau sur la vidéo ci-jointe.
https://www.youtube.com/watch?v=KCP...
LES MODES DE FABRICATION D’UN COUTEAU
Ici, il faut revenir sur une idée reçue comme quoi la qualité d’un couteau serait liée à son mode de fabrication. Sous-entendu : un couteau « industriel » serait de moins bonne qualité qu’un couteau fait « à la main » !
Dans la réalité, quel que soit le mode de fabrication, on peut faire des bons et des mauvais couteaux.
On distingue 3 modes de fabrication des couteaux :
• Le couteau « custom »
• Le couteau « mid tech » ou « semi custom »
• Le couteau de « production »
Le couteau « custom » est généralement fait à l’unité, ou/et sur commande d’un client. Dans cette catégorie, on trouve bien évidemment les couteliers d’art, et il est facile de comprendre que tout le monde ne peut pas s’improviser coutelier d’art, d’autant que la réciproque n’est pas vraie : ce n’est pas parce qu’un couteau est fabriqué à l’unité qu’il est un couteau d’art ! Pour comprendre le niveau d’exigence attaché au couteau « custom », se reporter au chapitre suivant « Le couteau d’art ».
Le couteau de « production » est fabriqué en série, comme la production des automobiles. Cette comparaison montre bien le haut niveau de maîtrise technique qui est nécessaire pour assurer la reproductibilité de la qualité. En achetant une voiture d’une grande marque, personne ne mettrait en doute sa qualité par rapport à une automobile qui serait fabriquée à la main…
Il en va de même pour un couteau de « production », pour lequel il existe aussi des grandes marques qui jouissent d’une réputation incontestée. Pour prendre une autre comparaison, une montre se définit prioritairement par sa marque qui se perçoit comme un label de performance et de qualité. Comme pour une automobile ou une montre, la réputation de la marque est la meilleure garantie de qualité pour un couteau de « production ».
Le couteau « mid tech » se situe entre les deux catégories précitées. Les éléments de base du couteau sont fabriqués en série, mais à l’assemblage le couteau peut être personnalisé avec des configurations et des matériaux différents. A titre d’exemple, le français Sacha Thiel [51], que nous avons déjà cité, propose des couteaux « frame lock » en mode « mid tech ». Ce mode de production permet à l’acheteur d’acquérir un très beau couteau à un prix inférieur à un couteau « custom ».
LE COUTEAU D’ART
Nous quittons la fonctionnalité pure pour entrer dans le domaine de l’art. Le couteau ne doit plus seulement répondre à son usage, il doit aussi être beau et raffiné. S’il fallait prendre une comparaison, le couteau pliant a suivi, au cours de ces quarante dernières années, la même évolution que la montre. Celle-ci n’a plus seulement vocation à donner l’heure, mais aussi à se montrer. Ces deux objets suscitent aujourd’hui le même engouement grandissant.
Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, le couteau d’art est un couteau « custom ».
La notion de couteau d’art peut recouvrir plusieurs domaines :
• La reproduction plus ou moins personnalisée de couteaux anciens, notamment du XVIIIe siècle, en utilisant des matériaux nobles comme : l’argent, l’or, le vermeil, la nacre, l’ivoire, l’écaille, des essences de bois rares, etc. Tous ces matériaux peuvent être combinés par un travail de marqueterie. On se rapproche ici de l’orfèvrerie. La gravure et le guillochage sont aussi largement utilisés.
• Un travail technique de haut niveau, et de haute précision, pouvant se rapporter à un travail d’horlogerie. Aucun jeu ne peut être perceptible, et la douceur du mécanisme doit rester incomparable. Dans ce domaine, on peut rester dans la technologie pure avec des matériaux modernes comme le titane et les matériaux composites, mais on peut aussi utiliser les matériaux nobles que nous avons déjà cités.
• La réalisation à la demande, et sur cahier des charges, d’un client. Bien évidemment cette réalisation peut concerner les deux domaines précités, mais ici la pièce restera unique, ce qui ne fera qu’ajouter à la valeur du couteau.
- Couteau d’art de Charles Bennica - Guild Knives Collection
- Couteau d’art de Warren Osborne - Guild Knives Collection
On aurait grand tort de penser que le couteau d’art ne représente aujourd’hui qu’une « niche » commerciale réservée à une élite. En réalité, le couteau d’art tire toute la production coutelière vers le haut, en apportant des idées innovantes en matière de design et en montrant l’infinie possibilité des matériaux utilisables. Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder le succès grandissant des salons de coutellerie. Il n’est pas rare également qu’un couteau custom se décline en couteau de production, avec des partenariats entre designers et industriels.
LE COUTEAU DE COLLECTION
Le couteau de collection est plus difficile à cerner, dans la mesure où on peut tout collectionner !
Cependant, on peut imaginer les directions suivantes en matière de collection :
• Les couteaux d’art bien sûr, qui n’ont pas de limite, si ce n’est financière pour le collectionneur.
• Les couteaux régionaux ou/et nationaux
• Les mécanismes de verrouillage de lame
• Les différentes variantes d’un même mécanisme
• Les couteaux atypiques
• Etc.
Le lecteur aura compris qu’il est impossible de collectionner tous les couteaux pliants dont la variété instantanée atteint plusieurs milliers, avec un renouvellement croissant de la part des fabricants.
EPILOGUE
Comme nous l’avons déjà expliqué, nous sommes dans la quasi-impossibilité de montrer au lecteur la totalité des systèmes de verrouillage de lame, tant la créativité des couteliers a littéralement explosé au cours de ces dernières années, et ce phénomène n’est pas prêt de s’arrêter !
Le lecteur pourra également être déçu que nous n’ayons pas donné d’avis technique sur les différents systèmes présentés. Ce n’est pas une lacune de notre part, et c’est tout à fait volontaire pour deux raisons :
• Pour un système de verrouillage donné, il y a, malheureusement, de très bons et de très mauvais couteaux. La qualité de réalisation est ici primordiale, avant même la typologie du mécanisme retenu, tant du point de vue de la sécurité de l’utilisateur, que de la durée de vie du couteau.
• Il existe de très nombreux sites sur internet avec des spécialistes qui testent les couteaux pour vous. Ils sont de bon conseil d’autant qu’ils testent les couteaux dans les conditions réelles d’utilisation, ce qui n’est pas le cas de cet article dont la finalité se limite seulement à faire connaître les différents modes de verrouillage de lame.
FORUM
Si vous avez des questions ou suggestions à propos de cet article, n’hésitez pas à aller sur le FORUM à la fin de ce document.
BIBLIOGRAPHIE SUR LA COUTELLERIE DE NOGENT
NOGENT ET LA COUTELLERIE DANS LA HAUTE-MARNE – Arthur Daguin 1878 – Réimpression Res Universis, dans la collection « Monographies des villes et villages de France », Paris 1993.
ENQUETE INDUSTRIELLE ET SOCIALE – LA COUTELLERIE DE NOGENT-EN-BASSIGNY – A. Petit - Manuscrit inédit rédigé à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900 (consultable à l’Espace Pelletier à Nogent).
METIERS ET TERROIR DE HAUTE-MARNE – Jean-Marie Curien – Marcellin Bachalard – Editions Hermè 1982 - Pages 51-87.
LA COUTELLERIE NOGENTAISE AU XIXe SIECLE – Philippe Savouret – Dominique Guéniot Editeur 1983.
DU FER AU TITANE DANS LE BASSIN NOGENTAIS – Cyril Dumontet - Coll. Patrimoine et innovation, éditions Dominique Guéniot 1990.
METIERS D’ART N° 56-57 LA COUTELLERIE – CEMA , Paris 1992 – Pages 6-7, 50-52, 74-76, 81, 84-85, 87-88, 95, 106.
LES MEILLEURS OUVRIERS DE FRANCE EN COUTELLERIE – Une famille : Quatre Générations – Florence Vidonne – Editions Crépin-Leblond 2002.
COUTEAUX D’HIER ET D’AUJOURD’HUI - Florence Vidonne - La Maison Rustique, Flammarion 2005.
L’HISTOIRE SOCIO-ECONOMIQUE DU BASSIN COUTELIER NOGENTAIS AUX XIXe ET XXe SIECLES – Entre industrialisation et désindustrialisation – Mémoire de Master, Romain Granjean, 2007.
LA COUTELLERIE NOGENTAISE DE 1880 A NOS JOURS – La patrimonialisation d’une industrie et d’un artisanat en déclin - Mémoire de Master, Johannie Closs 2010.
SOLIDE COMME LE FER – Marie-Pierre Madéo Bicheler - Editions 7 écrit, 2017
LA COUTELLERIE DE NOGENT
LA CISELLERIE DE NOGENT
COUTELLERIE FERMANTE ET DE TABLE
DAMAS ET COUTELLERIE CONTEMPORAINE
INSTRUMENTATION DE TOILETTE ET DE CHIRURGIE
COUTELLERIE DE METIER ET OUTILLAGE
ARTISANS-ARTISTES et Meilleurs Ouvriers de France
Lauriane Grosset – Editions Crépin-Leblond, dans la collection du Musée de la coutellerie de Nogent, 2017.
LES COUTELIERS DE NOGENT PRODUISANT DES COUTEAUX FERMANTS
D’après la Confrérie du Bassin Coutelier Nogentais.
https://www.decouverte-nogent-en-ch...
Philippe BERNARD – LAME NOGENTAISE 32, Rue de la Population, 52800 Poulangy Tél. 06 33 32 07 11 lenogentais52@gmail.com
Robert DUXIN – 19, rue des Pâquerettes 88000 ÉPINAL – Tél. 07.85.66.68.30 /
06.89.26.04.27 E-mail : robert.duxin@orange.fr
Didier MARIVET – 18, rue Bernard Dimey 52800 NOGENT Tél. 03.25.31.78.05 E-mail : didier.marivet@sfr.fr
https://didiermarivet.wixsite.com
Adrien VAUTRIN – 6, rue de l’Eglise 52240 Longchamp – Tél. 03 25 02 40 22 / 06 25 46 91 82 - astragale.adrien@gmail.com
Pascal HÉMONNOT - 6, Impasse du 8 Mai 52340 Biesles Tél. 03.25.31.98.17 / 06.95.77.36.64 p.hemonnot@aliceadsl.fr https://pascalhemonnot.fr/
Jacques MONGIN - MONGIN JACQUES SARL 48, Rue de Chaumont, 52340 Biesles – Tél. 03 25 31 94 45
NOGENT*** - NOGENT 3 ETOILES SAS 11, rue Louis André, 52340, Biesles Tél. 03 25 31 92 12 - https://www.nogent3etoiles.com/
LES COUTELIERS DE LAGUIOLE PRODUISANT LE « LAGUIOLE »
D’après le syndicat des fabricants aveyronnais du couteau de Laguiole.
http://ig-couteaudelaguiole.fr/adhe...
Benoît MIJOULE - BENOIT L’ARTISAN - SARL ABC MIJOULE : 21 Allée de l’Amicale & 4, Place du Toural, 12210 Laguiole. Tél. +33(0) 5 65 51 55 80. Mél : contact@benoit-artisan.com. Site web (URL) : www.laguiole-benoit.com.
Honoré DURAND – LAGUIOLE HONORÉ DURAND - SARL LA COUTELLERIE DE LAGUIOLE HONORÉ DURAND : Route d’Aubrac & Espace Les Cayres 12210 Laguiole. Tél. +33(0) 5 65 51 50 14. Mél : info@layole.com. Site web (URL) : www.layole.com
Thierry MOYSSET – SARL FORGE DE LAGUIOLE : Route de l’Aubrac, BP 9, 12210 Laguiole. Tél. +33(0) 5 65 48 43 34. Mél : contact@forge-de-laguiole.com. Site web (URL) : www.forge-de-laguiole.com
Thierry MOYSSET - SARL LE COUTEAU DE LAGUIOLE : 23, Allée de l’Amicale, 12210 Laguiole. Tél. +33(0) 5 65 48 48 50. Mél : le-couteau-de-laguiole@orange.fr. Site web (URL) : https://www.lecouteaudelaguiole.com/
Christophe LACAZE – SARL LAGUIOLE AVEYRON Place du quai 12190 Estaing (France)
Tél - Fax ( 33 ) 05.65.48.03.09 Estaing contact@laguiole-aveyron.fr http://www.laguiole-aveyron.fr/ ; 18, rue Maurice Lagriffoul 12500 ESPALION
Christian VALAT - LAGUIOLE EN AUBRAC – SARL LAGUIOLE TRADITION 2, rue Eugène Salettes 12500 ESPALION Tél. 33 (0)5 65 44 78 55 Site web (URL) : http://www.laguiole-en-aubrac.fr/ accueil@laguiole-en-aubrac.fr
LES COUTELIERS DE THIERS PRODUISANT LE « THIERS »
D’après la Confrérie du Couteau LE THIERS.
https://lethiers.fr/
LES COMPAGNONS COUTELIERS
Michel SEYCHAL – ETS ALGREY – Le Moulin du Puy, 63250 CELLES-SUR-DUROL – Tél. 33 (0)4 73 51 89 33 michel.seychal@laposte.net http://www.coutelier-michel-seychal.fr/environnement.html
Pierre Édouard MORIN – ARBALETE GENES DAVID SARL – BP 3 – ZI Le Plot, 63550 SAINT-RÉMY-SUR-DUROLLE – Tél. 33 (0)4 73 94 36 11 direction@laguiole-arbalete.com - www.laguiole-arbalete.com
Cyril GANIVET – ETS ARTO – ZA Chailas, 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL – Tél. 33 (0)4 73 51 92 92 – artoknife@orange.fr – http://arto1937.blogspot.com/
La famille SAUZEDDE – Coutellerie AU SABOT – ZA de Racine, 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL – Tél. 33 (0)4 73 51 48 28 – info@ausabot.com – www.ausabot.com
David BEAUVOIR – ETS JEAN BEAUVOIR-GARMY – 67,rue Victor Hugo BP 55 63301 THIERS Cedex – Tél.33 (0)4 73 80 07 22 beauvoir.garmy@orange.fr https://www.jean-beauvoir-coutellerie.fr/
Marc BLETTERY – Coutellerie BJB – Bèche, 63250 ARCONSAT – Tél. 33 (0)4 73 94 20 94 sarl.coutellerie-blettery@orange.fr https://www.bjb-couteaux-thiers.com/
La famille CHAMBRIARD – Coutellerie CHAMBRIARD – 2 et 3, place Antonin Chastel, 6300 THIERS – Tél. 33 (0)4 73 80 06 90 – coutellerie-chambriard@wanadoo.fr - https://www.coutellerie-chambriard.com/
La famille CHAZEAU – Couteau R. CHAZEAU - CHAZEAU-HONORÉ – Chaylas, 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL – Tél. 33 (0)4 73 51 42 08 – chazeau.honore@orange.fr - http://www.chazeau-honore.com/
La famille CHEVALÉRIAS – Coutellerie ALAIN CHEVALÉRIAS – Le Mas, 63550 PALLADUC – Tél. 33 (0)4 73 51 43 43 contact@chevalerias.fr https://www.chevalerias.fr/fr.html
Pierre COGNET – MANUFACTURE DE COUTELLERIE COGNET – 54, rue des Horts, 63300 THIERS – Tél. 33 (0)4 73 80 02 89 mccognet@cegetel.net www.douk-douk.com https://www.coutellerie-cognet.com/
Jean-Marc COUPERIER – Couteau COURSOLLE - Coutellerie COUPERIER-COURSOLLE – 32, rue Jean-Jaurès, 63550 SAINT-RÉMY-SUR-DUROLLE - Tél. 33 (0)4 73 94 30 93 couperier.coursolle@wanadoo.fr – https://www.couperier-coursolle.com/
Caroline BROSSARD – ETS ROBERT DAVID – 94, avenue des États-Unis, 63300 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 80 07 77 info@robert-david.com www.robert-david.com
Solange & Serge COMBRONDE – ETS DOURIS CHASTEL – 14, rue du 11 novembre 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL – 4 Place Antonin Chastel, 63300 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 51 42 30 - douris.chastel@wanadoo.fr
Alexandre DUBOST – JEAN DUBOST – Le Bourg 63250 VISCOMTAT - Tél. 33 (0)4 73 51 91 91 – contact@jeandubost.com www.jeandubost.com
Pierre DUGOURD – ETS PIERRE DUGOURD – Les Charmes 63920 PESCHADOIRES - Tél. 33 (0)4 73 80 47 03
Claudine DOZORME –DOZORME CLAUDE SARL – Z.I. de Racine BP 19, 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL - Tél. 33 (0)4 73 51 41 06 – www.dozorme-claude.frb info@dozorme-claude.fr
Bruno SAUZEDDE – Coutellerie FACOSA - Z.I. de Racine 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL Tél. 33 (0)4 73 51 76 00 – facosa@wanadoo.fr – www.coutellerie-facosa.com
David MOREL – Coutellerie FLORINOX – Zone de la Pérelle, 63550 SAINT-RÉMY-SUR-DUROLLE Tél. 33 (0)4 73 94 31 65 florinox@wanadoo.fr – www.florinox.fr
Gilles STEINBERG – STÉ FONTENILLE PATAUD – 8, avenue Ernest-Grange, 63300 THIERS – Tél. 33 (0)4 73 80 18 34 – sales@fontenille-pataud.com https://www.fontenille-pataud.com/fr/
Bénédicte LOUBIERE – FORGES FOREZIENNES – 2, rue du Vimont – 42440 NOIRÉTABLE - Tél. 33 (0)4 77 24 71 22 – forges.loubiere@orange.fr https://www.forges-foreziennes.com/
Mateo GALLUD – ETS GALLUD MATEO – Puy Rodde, 63550 SAINT-RÉMY-SUR-DUROLLE Tél. 33 (0)4 73 94 04 55 – mateo.gallud@wanadoo.fr
La famille GOYON – Coutellerie GOYON CHAZEAU – Chailas, 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL Tél. 33 (0)4 73 51 44 86 goyon-chazeau@wanadoo.fr https://www.goyon-chazeau.com/fr/
Philippe BIERVOYE – Coutellerie artisanale de L’HOMME DES BOIS – SARL CAP 63 – 18, rue François Mitterrand BP 153 63302 THIERS CEDEX Tél. 33 (0)4 73 80 07 15 contact@couteaux-hommedesbois.com – www.hommedesbois.fr
Louis CAU – LOCAU BP 31 – Z.I. de Racine, 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL Tél. 33 (0)4 73 51 78 28 – louis.cau@locau.com – www.louis-cau.fr
Thomas BOITEL – Coutellerie LE FIDELE – Z.I. Les Hautes 63190 LEZOUX - Tél. 33 (0)4 73 73 22 22 – laguiole-le-fidele@wanadoo.fr http://le-fidele.com/
Catherine NÉRON – SARL COUTELLERIE JEAN NÉRON – Rue du Marais, 63250 CHABRELOCHE - Tél. 33 (0)4 73 94 20 29 – coutellerie.neron@wanadoo.fr https://www.coutellerie-jean-neron.fr/
Frank PITELET – Coutellerie PITELET – 2, rue Conchette 63300 THIERS – Tél. 33 (0)4 73 80 45 38 – franck@franckcoutelier.com https://www.coutellerie-pitelet.com/
Timothée AVOT – Couteau Jean Philip Orfèvre - ETS RIMBERT STEEL – Z.I. de Racine BP 1, 63550 PALLADUC – Tél. 33 (0)4 73 94 38 38 – contact@rimbertsteel.com https://6couteaux.com/CouteauxLeThiers/Coffret6CouteauxLeThiers-JeanPhilip-BoisDivers.php
Philippe SOZEDDE – ETS ROGER ORFÉVRE – Usine de la Plaine, 63300 ESCOUTOUX – Tél. 33 (0)4 73 80 47 10 – contacts@roger-orfevre.com www.roger-orfevre.com
Gilles REYNEWAETER – Couteau G « couronne » R - SNETI, ETS THIERS ISSARD – Z.I. de Felet, 63300 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 80 41 41 – thiers-issard@wanadoo.fr www.thiers-issard.fr
Bruno NAKACHE – Couteau Henri SANNAJUST – Coutellerie S.C.I.P. – BP 13 23, Z.I. La Varenne, 63306 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 80 08 38 – info@scip.tm.fr
Les frères TEYMEN – ETS TEYMEN KADIR – 9, rue de Chantelauze, 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL Port. 33 (0)6 58 94 55 63 – Port. (0)6 59 57 36 50 – contact@mmka-teymen.com www.mmka-teymen.com
Guillaume THÉRIAS – Couteau « parapluie » - ETS THÉRIAS & L’ÉCONOME – Le Besset BP 119 63308 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 80 41 73 – g.therias@wanadoo.fr
François VACHON – Coutellerie VACHON FILS – 15, rue des Vignes 63650 LA MONNERIE-LE-MONTEL Tél. 33 (0)4 73 51 40 71 – coutellerievachonfils@wanadoo.fr
Aubry & Ronan VERDIER – COUTELLERIE ANDRÉ VERDIER (ETS) 3, route de Martignat 63250 CELLES-SUR-DUROLLE - Tél. 33 (0)4 73 51 50 22 – coutellerie.verdier@wanadoo.fr www.andre-verdier.fr www.laguiole.fr www.scof.fr www.delarboulas.com
Frédéric VERDIER – ETS FRÉDÉRIC VERDIER – Le Pont de Celles 63250 CELLES-SUR-DUROLLE - Tél. 33 (0)4 73 51 89 03 Port. 33 (0)6 63 69 47 76 – verdierf@wanadoo.fr www.couteauthiers.com
LES COMPAGNONS ARTISANTS D’ART
Julien BAILLON – Artisan coutelier – 65 - 69, avenue Joseph Claussat 63300 THIERS – Port. 33 (0)6 62 03 99 48 – julien.baillon@orange.fr www.julienbailloncoutelierart.com
Robert BEILLONNET - Chez Bonhomme, 63290 PUY-GUILLAUME – Tèl.33 (0)4 73 94 10 20 – couteauxdartrb@wanadoo.fr – www.robert-beillonet.com
Dominique CHAMBRIARD – 2 et 3, place Antonin-Chastel 63300 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 80 06 90 – coutellerie-chambriard@wanadoo.fr https://www.coutellerie-chambriard.com/couteaux_d_art/le-thiers-par-chambriard-2/
Raphaël DURAND – Le Bout du Monde 5, rue de l’industrie 63300 THIERS – Port. 33 (0)6 20 54 05 17 – rdcleboutdumonde@orange.fr www.raphael-durand.com
Jean-Jacques MEUNIER – Sagnes 63590 CUNLHAT - Tél. 33 (0)4 73 72 24 42 – meunierjj@yaho.fr www.jjmeunier.blogspot.com
Franck PITELET – Coutellerie PITELET – 2, rue Conchette 63300 THIERS – Tél. 33 (0)4 73 80 45 38 – franck@franckcoutelier.com https://www.coutellerie-pitelet.com/franck-pitelet/
David PONSON – Lévigne 63300 ESCOUTOUX - Port. 33 (0)6 21 73 84 22 – contact@david-ponson.com https://www.couteaux-ponson.com/
Jean-Pierre VEYSSEYRE – BP 52 Les Fichardies 63301 THIERS – Tél. 33 (0)4 73 80 64 71 – jean-pierre.veysseyre@neuf.fr
Henri VIALLON – L’Usine - Rue Anna Chabrol 63300 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 80 24 03 – henri.viallon@wanadoo.fr
Philippe VOISSIÈRE – 23, rue Rouget-de-l’Isle 63300 THIERS - Tél. 33 (0)4 73 80 46 14 – philippe.voissiere@nef.fr www.philippe-voissiere.com
Jean-Luc YTOURNEL – La Grande Bergère, 63250 CELLES-SUR-DUROLLE - Tél. 33 (0)4 73 51 53 47 – ytournel.jeanluc@orange.fr