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Plateau de Langres - Versant Seine - Marne - Liez

Le lac de la Liez au printemps et en été dans son environnement

Lecey (52)
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Publié le 25 juin 2017 , par BOCHATON Jacques dans Flore et faune

Les quatre lacs font partie des aménités environnementales les plus fortes du Pays de Langres. Je m’intéresse ici plus particulièrement à celui de la Liez. Le paysage que l’on peut admirer du haut des remparts de la cité des Lingons n’est pas commun. L’étendue d’eau bleue (285 ha) ceinturée par des arbres et arbustes ravit le regard des Langrois et des touristes.


Sur le plan historique, la présence du barrage (459 m de long) et du déversoir nous rappelle les travaux impressionnants réalisés à la fin du 19ème s. afin d’alimenter le canal situé en dessous reliant la Marne à la Saône. Les interventions récentes de consolidation de la digue montrent l’intérêt pérenne d’une telle structure. Au fil du temps des espèces végétales et animales ont colonisé ce lieu et un véritable écosystème lacustre s’est mis en place. A l’arrière de la ceinture boisée on découvre une zone propice au système de polyculture-élevage. De nombreuses espèces sauvages y trouvent un biotope   intéressant. L’Homme a compris que ce lieu initialement réservé au bon fonctionnement du canal pouvait être exploité à d’autres fins. Il a ainsi créé des zones d’habitat, de pêche et d’activités touristiques. L’attraction grandissante de ce lieu a un impact sur le bon équilibre écologique  . Je vous présente ma recherche portant sur des observations « in situ » de la flore   et de la faune   du lac et des ses environs immédiats : bois, prairies, vergers, haies, champs. J’ai exclu les analyses pédologiques   et hydriques   (ions, métaux lourds  , MES (Matières En Suspension), pH  ) ainsi que les observations microscopiques du phytoplancton   et du zooplancton  .

Vue du lac de la Liez depuis les remparts de la ville de Langres.

Vue aérienne du lac de la Liez et de ses environs immédiats (Geoportail).

Habitat et Installations :

Une partie de la bordure Nord du lac a été lotie en habitations individuelles et un terrain de camping aménagé sur les hauteurs. Des boutiques, restaurants, école de voile, quais, plage et structure pour le ski nautique se sont implantés offrant aux habitants locaux et touristes des services appréciables mais qui ont petit à petit gagné sur les espaces naturels.

Sports et Loisirs :
Les jeunes apprennent à diriger un petit voilier. Durant l’été, des structures gonflables créent une animation près de la plage. Marche, course à pied, déplacement à vélo autour du lac attirent bon nombre de sportifs. Le ski nautique est également pratiqué.

La réglementation des activités sur le lac :
Un zonage a été défini selon les différents types d’activités. On constate que la portion réservée à la nature sauvage n’a pas été bien prise en compte. Il en va pourtant de la bonne santé de l’écosystème de ce lac. Concilier les activités humaines et la nature sauvage doit être une démarche incontournable pour les responsables. Citons les principaux intéressés : les maires des 5 communes (Peigney, Orbigny-au-Val, Lecey, Saint-Maurice, Chatenay-Mâcheron), Agence de l’eau (Bassin Seine-Normandie), Associations de pêche, gendarmerie nationale et la police française, MISEN (Mission Inter-services de l’Eau et de la Nature, pôle de coordination), ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune   Sauvage), ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques), Police de l’eau DDT (Direction Départementale des Territoires), Préfecture, SMIPEP (Syndicat Mixte de Production d’Eau Potable du Sud Haute-Marne),Veolia partenaire de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature),VNF (Voies Navigables de France)...

Fonctionnement de l’écosystème lacustre :

Au point de départ nous trouvons dans l’eau du phytoplancton   et sur les rives d’autres plantes chlorophylliennes. Elles produisent du dioxygène et de la matière organique consommés en partie par les animaux phytophages  . Elles absorbent des sels minéraux et le dioxyde de carbone (d’où leur rôle important dans la dépollution). Des chaînes alimentaires   forment un réseau trophique   complexe. Des petits prédateurs puis des plus gros interviennent : omnivores, carnassiers. L’équilibre se maintient naturellement selon la pyramide des biomasses   : 1 tonne de plantes nourrit 100 kg de phytophages   qui permettent la croissance de 50 kg de zoophages  . Cette biomasse   assure la vie à 1 kg de super prédateurs : brochet, rapaces. Ce système fonctionne tant que tous les acteurs sont présents en ces proportions. Les individus morts sont transformés par les décomposeurs en matières minérales. Des facteurs naturels peuvent déséquilibrer ce système : température de l’eau, son pH  , sa profondeur, ses concentrations en sels minéraux. Ainsi la vitalité de cet écosystème reste fragile. Il suffit qu’un maillon cède pour que l’ensemble soit perturbé. L’Homme a donc un rôle important à jouer pour le maintenir en équilibre. S’il occupe trop les rives, il fait disparaître les herbiers qui sont les premiers maillons de la chaîne alimentaire  . S’il coupe de façon trop intense les arbres qui ceinturent le lac, il empêche les oiseaux nicheurs de s’installer. S’il apporte trop d’effluents chargés de nitrates  , de phosphates   ou de métaux lourds  , il perture l’équilibre hydrique   source de l’eutrophisation   et de divers dysfonctionnements   physiologiques   des espèces présentes.

Illustration du réseau trophique   (simplifié) que l’on observe sur le lac de la Liez.

Recensement des principales espèces rencontrées autour du lac de la Liez :

La flore   :

a) Les macrophytes :
Se composent des hydrophytes (végétaux immergés et flottants) et des hélophytes (végétaux émergés supportant une immersion partielle).
Principaux hydrophytes rencontrés :
Lemnacées : Lemna polyrrhiza (Lentille d’eau).
Utriculacées : Utricularia (Utriculaire).
Polygonées : Polygonum amphibium (Renouée amphibie).
Renonculacées : Ranunculus aquatilis ( Renoncule aquatique).
Potamées : Potamogeton natans (Potamot nageant), Potamogeton pectinatus (Potamot à feuilles pectinées)..
Hottonia : Hottonia palustris (Hottonie des marais).
Myriophyllum : Myriophyllum aquaticum (Myriophylle des marais).

Principaux hélophytes rencontrés. J’ai ajouté les espèces occupant des sols frais à bonnes réserves en eau peu éloignées du lac (plantes hygrophiles).

Acoracées : Acorus calamus (Jonc odorant).
Apiacées : Heracleum sphondylium (Berce commune), Oenanthe aquatica (Fenouil aquatique).

Aspidiacées : Dryopteris filix-mas (Fougère mâle).
Astéracées : Cirsium arvense (Cirse des champs), Cirsium oleraceum (Cirse maraîcher), Cirsium palustre (Cirse des marais), Crepis paludosa (Crépis des marais), Eupatorium cannabinum (Eupatoire à feuilles de chanvre).

Boraginacées : Knautia arvensis (Scabieuse des champs). Myosotis scorpioides (Myosotis des marais), Symphytum officinale (Consoude officinale), Publicaria dysenterica (Publicaire dysentérique).

Brassicacées : Cardamine pratensis (Cardamine des prés).
Butomacées : Butomus umbellatus (Jonc fleuri).
Campanulacées : Campanula glomerata (Campanule agglomérée).

Caryophyllacées : Dianthus superbus (Oeillet superbe), Lychnis flos-cuculi (Oeillet des prés), Myosoton aquaticum (Céraiste d’eau), Silene dioica (Compagnon rouge), Myosoton aquaticum (stellaire aquatique), Silene latifolia (Compagnon blanc).

Composées : Achillea millefolium (Achillée millefeuille), Centaurea scabiosa (Centaurée scabieuse), Cirsium oleraceum (Cirse faux épinard), Hieracium pilosella (Epervière piloselle), Taraxacum officinale (Pissenlit), Senecio paludosus (Séneçon des marais).

Crucifères : Cardamine pratensis (Cardamine des prés).

Cypéracées : Carex pendula (Laîche à épis pendants), Carex riparia (Laîche des rives), Carex sylvatica (Laîche des bois), Eleocaris palustris (Scirpe des étangs).
Dipsacacées : Dipsacus pilosus (Cardère velue).

Equisetacées : Equisetum arvense (Prêle des champs), Equisetum telmateia (Prêle très élevée).

Gentianacées : Centaurium erythraea (Petite Centaurée commune).

Géraniacées : Geranium molle (Géranium à feuilles molles), Geranium palustre (Géranium des marais), Geranium robertianum (Géranium Herbe à Robert).

Iridacées : Iris pseudacorus (Iris des marais).

Juncacées : Joncacées. Luzules.
Lamaciées : Lamium album (Ortie blanche), Lamium galeobdolon (Ortie jaune), Lamium purpureum (Ortie rouge), Mentha aquatica (Menthe aquatique), Mentha arvensis (Menthe des champs), Mentha rotundifolia (Menthe à feuilles rondes), Origanum vulgare (Origan commun).

Liliacées : Convallaria majalis (Muguet de mai). Paris quadrifolia (Parisette).

Lythracées : Lythtrum salicaria (Salicaire commune).

Myrsinacées : Lysimachia nummularia (Lysimaque nummulaire), Lysimachia thyrsiflora (Lysimaque à grappes), Lysimachia vulgaris (Lysimaque commune).

Onagracées : Epilobium hirsutum (Epilobe à grandes fleurs).

Osmondacées : Osmunda regalis (Osmonde royale).
Orobanchacées : Melampyrum arvense (Mélampyre des champs).

Oxalidacées : Oxalis acetosella (Oxalis petite oseille).
Papavéracées : Chelidonium majus (Chélidoine).

Poacées : Baldingera arundinacea (Baldingère), Phragmites communis (Roseau des marais).
Renonculacées : Anemone nemerosa (Anémone sylvie), Caltha palustris (Populage des marais), Ranunculus aquatilis (Renoncule aquatique ou Grenouillette).

Rosacées : Crataegus (Aubépine), Filipendula ulmaria (Reine des prés), Fragaria vesca (Fraisier des bois).

Cette biodiversité est un atout important pour les espèces animales. Certaines sont inféodées à une espèce particulière de plante (la Chrysomèle de la menthe, la Chrysomèle du peuplier, le Clytre des saules par exemple).
Rubiacées : Galium odoratum (Aspérule odorante), Galium palustre (Gaillet des marais), Galium aparine (Gaillet gratteron), Galium verum (Gaillet jaune).

Saxifragacées :Chrysosplenium oppositifolium (Dorine à feuilles opposées).
Solanacées : Solanum dulcamara (Morelle douce-amère).

Typhacées : Sparganium erectum (Rubanier), Typha angustifolia (Massète à feuilles étroites), Typha latifolia ( Masette à feuilles larges)
Urticacées : Urtica dioica (Grande Ortie), Urtica urens (Ortie brûlante).

Ces plantes couvrent une petite surface de l’eau et peuplent les rives. Elles exercent plusieurs fonctions. Elles oxygénisent l’eau, servent de nourriture aux herbivores aquatiques (photosynthèse), épurent l’eau en décomposant les matières organiques et en oxydant l’azote ammoniacal, abritent de nombreux micro-organismes également épurateurs (bactéries), offrent des supports pour certaines espèces d’oiseaux nicheurs (Cygne tuberculé, Grèbe huppé, Foulque macroule...) ainsi que pour une multitude d’insectes, mollusques, amphibiens, poissons qui y déposent leurs œufs.

Quant aux arbrisseaux et buissonnants, on trouve :
Caprifoliacées : Viburnum opulus (Viorne obier).
Célastracées : Euonymus europaeus (Fusain d’Europe).
Rosacées : Prunus spinosa (Prunellier), Rosa canina (Rosier des chiens), Rubus caesius (Ronce bleuâtre), Rubus fruticosus (Ronce des bois).
Cornacées : Cornus sanguinea (Cornouiller sanguin).

b) La zone arbustive se compose :
Acéracées : Acer campestre (Erable champêtre), Acer pseudoplatanus (Erable sycomore).
Bétulacées : Alnus glutinosa (Aulne glutineux).
Corylacées : Carpinus betulus (Charme).
Fabacées : Robinia pseudacacia (Robinier faux acacia).
Fagacées : Quercus robur (Chêne pédonculé).
Oléacées : Fraxinus excelsior (Frêne commun), Ligustrum vulgare (Troène).
Salicacées : Populus nigra (Peuplier noir), Salix alba (Saule blanc), Salix caprea (Saule marsault), Salix cinerea (Saule cendré).

La faune   :

Les vertébrés :
a) L’avifaune :
Cette végétation permet à de nombreuses espèces d’oiseaux de nicher et de trouver leur nourriture. Ainsi on peut observer sur le plan d’eau et les berges : Alcedo atthis (Martin pêcheur), Anas platyrhynchos (Canard Colvert), Ardea cinerea (Héron cendré), Aythya ferina (Fuligule milouin) et et Aythya fuligula (Fuligule milouin) (de passage en hiver jusqu’au début du printemps), Chroicocephalus ridibundus (Mouette rieuse), Ciconia ciconia (Cigogne blanche) (rare et de passage), Corvus corone (Corneille noire), Cygnus olor (Cygne tuberculé), Egretta garzetta (Aigrette garzette) et Egretta thula (Aigrette blanche), Fulica atra (Foulque macroule), Hirundo rustica (Hirondelle des granges), Motacilla alba (Bergeronnette grise), Pandion haliaetus (Balbuzard pêcheur) (rare), Phalacrocorax carbo (Grand Cormoran) (de passage), Podiceps cristatus (Grèbe huppé), Vanellus vanellus (Vanneau huppé) (de passage).

Dans la zone arbustive on rencontre de nombreuses autres espèces :
Les rapaces volent aussi bien au-dessus du plan d’eau que de la zone arbustive et prairiale. On trouve : Buteo buteo (Buse variable), Circus aeruginosus (Busard, Epervier), Falco subbuteo (Faucon hobereau), Falco tinnunculus (Faucon crécerelle), Milvus migrans (Milan noir), Milvus milvus (Milan royal).

Des oiseaux granivores, insectivores, frugivores et omnivores peuplent ces lieux : Chloris chloris (Verdier d’Europe), Coccothraustes coccothraustes (Grosbec casse-noyaux), Columba palumbus (Pigeon Ramier), Cuculus canorus (Coucou gris), Cyanistes caeruleus (Mésange bleue), Dendrocopos major (Pic épeiche), Erithacus rubecula (Rougegorge), Fringilla coelebs (Pinson des arbres), Garrulus glandarius (Geai des chênes), Motacilla flava (Bergeronnette printanière), Oriolus oriolus (Loriot d’Europe), Parus major (Mésange charbonnière), Picus viridis (Pic vert), Piriparus ater (Mésange noire), Sitta europaea (Sittelle torchepot), Troglotydes troglotydes (Troglodyte), Turdus merula (Merle noir).

b) La piscifaune : Lucien Gallion dans son excellent ouvrage « Le canal et quatre lacs au Pays de Langres » a retrouvé un texte relatif à l’empoissonnement de ce lac : « En 1889, Monsieur Jousset de Belesme, dépose dans le réservoir de la Liez 200 jeunes saumons de Californie... » Ces poissons se sont bien développés car un pêcheur en prit un quelques années plus tard qui mesurait 63 cm et pesait 3,7 kg. Depuis, d’autres espèces les ont remplacés :
Des carnassiers :
Esocidés : Esox lucius (Brochet),
Percidés : Perca fluviatilis (Perche commune), Sander lucioperca (Sandre).
Siluridés : Silurus (Silure) (rare).
Des omnivores (du phyto et zooplancton  , vers, petits mollusques, larves d’insectes).
Cyprinidés : Abramis-brama (Grande Brème), Blicca bjoerkno (Brème bordelière), Cyprinus carpio (Carpe commune), Cyprinus carpio carpio (Carpe miroir), (Carpe cuir), Leuciscus cephalus (Chevaine), Rutilus rutilus (Gardon), Scardinus erythrophtalmus (Rotengle),Tinca Tinca (Tanche commune).

Ces différentes espèces occupent une niche écologique spécifique dans cet écosystème lacustre. Ainsi le brochet occupera la zone des macrophytes riche en petits poissons. Les carpes occuperont de préférence les profondeurs du lac.

Les périodes de frai varient d’une espèce à l’autre.

On comprend mieux l’importance des herbiers qui bordent les rives et la nécessité de les protéger. Une vigilance particulière doit être exercée sur les installations des « carpistes » sur les berges notamment à proximité des roselières. La relative bonne santé piscicole du lac nous amène à quelques remarques : la concentration en oxygène dissous est supérieure à 4mg/l, limite en dessous de laquelle les poissons meurent par asphyxie. La quantité de matière organique rejetée à l’origine de la consommation de l’oxygène est supportable. L’absence d’une importante eutrophisation   causée par l’excès de nitrates   et de phosphates   nous indique que les taux de ces sels minéraux sont relativement corrects. Il en va de même des matières en suspension, des métaux lourds   qui au delà d’un certain seuil nuisent à une bonne gestion halieutique. Notons que l’eau de ce lac est utilisée pour alimenter une partie non négligeable de la population (le circuit de distribution s’étend jusque dans les Vosges). Plus elle sera polluée et donc plus elle devra subir des traitements coûteux pour la rendre potable !

c) Reptiles : Natrix natrix (Couleuvre à collier), Hierophis viridiflavus (Couleuvre verte et jaune), Podarcis muralis (Lézard des murailles).

d) Amphibiens : Rana esculenta (Grenouille verte), Bufo bufo (Crapaud commun), Triturus cristatus (Triton crêté).

Un véritable concert de coassements stridents envahit les zones herbacées du lac au printemps. Les mâles cherchent de cette manière à attirer les femelles. Celles-ci pondent plusieurs milliers d’oeufs qui rapidement donneront des têtards. Ils sont la proie de nombreux prédateurs.
e) Mammifères :
Canidés : Vulpes vulpes (Renard roux).
Cervidés : Capreolus capreolus (Chevreuil), Cervus elaphus (Cerf, Biche).
Chiroptères : Chauves-souris.
Vespertilionidés : Barbastella barbastellus (Barbastelle), Pipistrellus pipistrellus (Pipistrelle), Myotis Daubentoni (Vespertilion de Daubenton), Nyctalus noctula (Noctule).
Erinacéidés : Erinaceus europaeus (Hérisson commun).
Léporidés : Lepus europaeus (Lièvre d’Europe).
Muridés : Apodemus sylvaticus (Mulot sylvestre).
Mustélidés : Martes foina (Fouine), Meles meles (Blaireau européen).
Cricétidés : Ondatra zibethicus (Rat musqué).
Sciuridés : Sciurus vulgaris (Ecureuil d’Europe).
Suidés : Sus scrofa (Sanglier d’Europe).
Talpidés : Talpa europaea (Taupe commune).

Les effectifs des mammifères sauvages sont relativement faibles en ces lieux mais ces animaux participent à l’équilibre de la nature. Les chauves-souris et les hérissons sont des indicateurs de la qualité d’un écosystème. Leur diminution marque une dégradation nette de l’environnement.

Les invertébrés :
a) Entomofaune : Les ptérygotes forment une sous-classe d’insectes comprenant 25 ordres d’insectes. Certains sont mieux pourvus que d’autres en effectifs. Concernant le lac de la Liez et ses environs immédiats (zone boisée, zone prairiale), je ne vous donne pas une liste exhaustive mais simplement quelques noms des insectes que j’ai observés.

a1) Coléoptères :
Cantharides : Cantharis rustica (Moine), Rhagonycha fulva (Téléphore fauve).

Capricornes : Agapanthea villosoviridescens (Agapanthie à pilosité verdâtre), Cerambyx cerdo (Grand capricorne du chêne), Clytus arietis (Clyte bélier), Corymbia rubra (Lepture rouge), Pachytodes, Raghium mordax (Raghie mordante), Strangalia maculata (Lepture tacheté).

Charançons : Caenorhinus aequatus (Rhynchite rouge du pommier), Cryptorhynchidius lapathi(Charançon du saule), Otiorhynchus clavipes (Otiorhynques), Phyllobius viridearis, Polydrusus tereticollis, Phyllobius urticae (Charançon de l’ortie).

Chrysomèles : Donacia vulgaris (Donacie commune), Chrysolina herbacea (Chrysomèle de la Menthe), Chrysolina hyperici (Chrysomèle du Millepertuis), Chrysolina polita (Chrysomèle polie), Chrysomela populi (Chrysomèle du Peuplier), Clytra laeviuscula (Clytre des saules), Clytra quadripunctata (Clytre à quatre points), Cryptocephalus hypochaeridis (Cryptocéphale modeste), Gastrophysa viridula (Chrysomèle de l’Oseille), Leptura aurulenta (Lepture doré), Leptura quadrifasciata (Lepture à quatre bandes), Stictoleptura rubra (Lepture rouge), Timarcha tenebricosa (Crache-sang), Melasoma populi (Chrysomèle du Peuplier). Ces espèces sont souvent inféodées à une espèce végétale particulière.

Cleridés : Necrobia rufipes (Clairon à pattes rouges).
Coccinellidés : Adalia bipunctata (Coccinelle à 2 points), Anatis ocellata (Coccinelle à ocelles  ), Coccinella 7-punctata (Coccinelle à 7 points), Harmonia axyridis (Coccinelle asiatique), Psyllobora 22-punctata (Coccinelle à 22 points).

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Dytiscidés : Dytiscus marginalis (Dytique bordé).
Elitaridés : Corymbites cupreus , Agriotes lineatus (Taupin des moissons)..
Gyrinidés : Gyrinus natator (Gyrin nageur).
Hydrophilidés : Hydrophilus piceus (Hydrophile brun).
Meloidés : Meloe proscarabeus (Méloé printanier), Lytta vesicatoria (Cantharide officinale).

Méloé printanier
Oedéméridés : Oedemera lurida (Oedémère livide), Oedemera nobilis (Oedémère noble), Oedemera podagrariae (Oedémère ochracé).

Pyrochroidés : Pyrochroa coccinea (Cardinal à tête noire), Pyrochroa serraticornis (Cardinal à tête rouge).

Scarabées : Cetonia aurata (Cétoine dorée), Melolontha melolontha (Hanneton), Oxythyrea funesta (Cétoine grise), Phyllopertha horticola (Hanneton horticole).

Silphidés : Necrophorus humator (Nécrophore ensevelisseur), Necrophorus vespilloides, Phosphuga atrata.
a2) Dermaptères : Forficula auricularia (Forficule ou Perce-oreille).

a3) Diptères :
Bibionidés : Bibio marci (Mouche de St-Marc).
Bombylidés : Bombylius major (Grand Bombyle).
Calliphoridés : Calliphora vomitaria (Mouche bleue), Lucillia caesar (Mouche verte), Pollenia rudis (pollénie), Sarcophaga carnaria (Mouche à damier).
Culicidés : (Moustiques).
Muscidés : Mesembrina meridiana (Mésembrine du midi), Stomoxys calcitrans (Mouche charbonneuse).
Syrphidés : Chrysotoxum cautum (Chrysotoxe prudent), Eristalis tenax (Eristale gluante), Rhingia rostrata (Rhingie au thorax bleu ardoise), Scaeva pyrastri (Syrphe à croissants), Sphaerophoria scripta (Syrphe porte-plume), Episyrphus balteatus (Syrphe ceinturé), Syrphus ribesii (Syrphe du groseillier),Volucella bombylans (Volucelle bourdon),Volucella inanis (Volucelle vide), Volucella pellucens (Volucelle transparente), Volucella zonaria (Volucelle zonée).

Tipulidés : Tipula maxima (Tipule géante ou Cousin).
Tabanidés : Tabanus bromius (Taon).
Tachinidés : Salmacia divisa, Alophora hemiptera.

a4) Ephéméroptères : Ephemera danica.

a5) Hémiptères :
Géocorises : Acanthosoma haemorrhoidale (Punaise de l’Aubépine), Coreus marginatus (Corée marginée), Eurygaster testudinaria (Punaise des céréales), Graphosoma italicum (Punaise arlequin), Lygaeus saxatilis (Punaise à damier), Pentatoma rufipes (Punaise à pattes rousses).
Gerridés : Gerris lacustris (Gerris).
Cercopidés : Cercopis vulnerata (Cercope sanguin).
Népidés : Nepa cinerea (Nèpe).
Notonctidés : Notonecta glauca (Notonecte).

a6) Hyménoptères :
Abeilles : Apis mellifera (Abeille européenne), Xylocopa violacea (Abeille charpentière Aulacidés : Aulacus striatus (Aulacus strié).
Bourdons : Bombus lucorum (Bourdon à queue blanche), Bombus lapidarius (Bourdon des pierres), Bombus agrorum (Bourdon des champs), Bombus terrestris (Bourdon terrestre), Bombus rupestris (Bourdon rupestre).

Cynipidés : Diplolepis rosae (Cynips du rosier ou Cynips de la Galle de l’Eglantier), Cynips Andricus kollari (Cynips de la Galle ronde du Chêne). Neuroterus quercusbaccarum (Cynips Galle-groseille).
Fourmis : Formica rufa (Fourmi rousse des bois).

Guêpes :Vespa crabro (Frelon), Vespula sylvestris (Guêpe sylvestre), Vespula vulgaris (Guêpe commune).

Ichneumonidés : Amblyteles armatorius, Ichneumon suspiciosus.
Siricidés : Urocerus gigas (Sirex géant).

a7) Lépidoptères : Adscita statices (Turquoise), Aglais urticae (Petite Tortue), Anthocaris cardamines (Aurore), Apatura iris (Grand mars changeant), Aphantopus hyperantus (Tristan), Aporia crataegi (Gazé), Arashnia levana (Carte géographique), Argynnis paphia (Tabac d’Espagne), Brenthis daphne (nacré de la ronce), Brenthis hecate (Nacré de la filipendule), Brenthis ino (Grande violette), Callimorpha jacobaea (Goutte-de-sang), Callophrys rubi (Argus vert), Carterocephalus palaemon (Echiquier), Catocala nupta (Lichénée mariée), Celastrina argiolus (Argus à bande noire), chenille Arctia caja (Ecaille hérissonne), chenille Cucullia verbaszci (Cucullie du bouillon blanc), chenille Dasychira pudibunda (Orgye pudibonde), chenille Deilephia elpenor (Sphinx de la vigne), chenille Eriogaster lanestris (Bombyx laineux), chenille Euplagia quadripunctaria (Ecaille chinée), chenille Inachis io (Paon du jour), chenille Iphiclides podalirius (Flambé), chenille Malacosoma neustria (Livrée), chenille Papilio Machaon (grand Porte-queue), chenille Spilosoma lutea (Ecaille Lièvre), chenille Tyria jacobea (Goutte-de-sang), chenille Zygaena filipendulae (Zygène de la filipendule), Closiana selene (Petit collier argenté), Clossania dia (Petite violette), Coenonympha arcania (Céphale), Coenonympha pamphilus (Procris), Colias phicomone (Candide), Colias crocea (Souci), Cyaniris semiargus (Demi-argus), Cynthia cardui (Belle-Dame), Erebia aethiops (Grand nègre), Erebia medusa (Franconien), Glaucopsyche alexis (Argus bleu-violet), Gonepteryx rhamni (Citron), Heodes tityrus (Argus myope), Heodes virgaureae (Argus satiné), Hesperia comma (Comma), Hesperia ochlodes venatus (Sylvain), Hipparchia fagi (Sylvandre), Hyponephele lycaon, Inachis io (Paon de jour), Iphiclides podalirius (Flambé), Issoria lathonia (Petit nacré), Lasiommata maera (Némusien et Ariane), Leptidea sinapis (Piéride de la moutardeLimenitis camilla (Petit sylvain), Lycaena dispar (Grand cuivré), Lysandra bellargus (Argus bleu céleste), Lysandra coridon (Argus bleu nacré), Macroglossum stellalorum (Moro sphinx), Maniola jurtina (Myrtil), Melanargia galathea (Demi-deuil), Melitaea diamina (Damier noir), Melitaea didyma (Mélitée orangée), Melitaea cinxia (Damier), Melitaea phoebe (Grand damier), Mellicta parthenoides (Mélitée des Scabieuses), Nemeobius lucina (Lucine), Nemophora metallica, Nymphalis polychloros (Grande Tortue), Ochlodes venatus (Sylvaine), Panaxia quadripunctaria (Ecaille chinée), Papilio machaon (Grand porte queue), Pararge aegeria (Tircis), Philudoria potatoria (Buveuse), Pieris brassicae (Piéride de chou), Pieris rapae (Piéride de la rave), Plebejus argus (Azuré de l’ajonc), Plebejus idas (Azuré du genêt), Plebejus pylaon (Azuré des astragales), Plebicula thersites (Azuré de l’esparcette), Plusia gamma (Lambda), Polygonia c-album (Robert-le-diable), Polyommatus icarus (Argus bleu), Pyrameis atalanta (Vuclain), Pyrausta purpuralis (Pyrale pourprée), Pyrgus malvae (Hespérie de la mauve), Pyronia tithonus (Amaryllis), Sphinx ligustri (Sphinx du troène), Strymonidia pruni (Thècle du prenier), Thymelicus lineola (Hespérie du Dactyle), Thymelicus sylvestris (Hespérie de la houque), Tyria jacobea (Ecaille du Séneçon), Vanessa atalanta (Vulcain), Zygaena carniolica (Zygène du Sainfoin), Zygaena filipendulae (Zygène de la filipendule), Zygaena loti (Zygène de la millefeuille), Zygaena purpuralis (Zygène pourpre).
On constate que les espèces de papillons sont nombreuses. Ces insectes ont l’avantage d’être très visibles et donc plus facilement repérables. Cela fausse certainement les données plus globales concernant l’entomofaune. Je n’ai effectué qu’une approche « naturaliste » diurne et non celle d’un chercheur orienté sur des études plus « systématiques ». La diversité de ces espèces s’explique par des biotopes   variés : ceinture forestière, prairies, champs, haies, vergers, mares qui côtoient le lac de la Liez. Elle est dûe encore à un environnement relativement bien protégé grâce à des agriculteurs-éleveurs qui usent de pratiques traditionnelles. Mais j’observe que de grandes surfaces prairiales sont transformées d’année en année en champs au profit de cultures intensives : colza, maïs notamment traitées par des produits nocifs à l’entomofaune.

a8) Odonates :
Aeschnidés : Aeshna cyanea (Aeschne bleue), Anax imperator (Anax empereur), Brachytron pratense (Aeschne printanière).
Cordulegastéridés : Cordulegaster bidentata (Cordulégastre bidenté).
Gomphidés : Gomphus vulgatissimus (Gomphe vulgaire).
Libellulidés : Libellula depressa (Libellule déprimée), Orthetrum cancellatum (Orthétrum réticulé), Orthetrum coerulescens (Orthétrum bleuissant), Sympetrum sanguineum (Sympétrum rouge).

Zygoptère (ou Demoiselles) :
Calopterigidés : Calopteryx splendens (Caloptéryx éclatant), Calopteryx haemorrhoidalis (Caloptéryx méditerranéen) Calopteryx virgo (Caloptéryx vierge).
Coenagriidés : Pyrrhosoma nymphula (Nymphe au corps de feu), Coenagrion puella (Agrion jouvencelle), Ishnura elegans (Agrion élégant).
Platycnemididés : Platycnemis latipes (Pennipatte blanchâtre), Platycnemis pennipes (Agrion à larges pattes).
Lestidés : Lestes sponsa (Leste fiancé), Lestes viridis (Leste vert).

a9) Orthoptères :
Acridides : Chorthippus parallelus (Criquet des pâtures), Locusta migratoria (Criquet migrateur), Oedipoda germanica (Criquet à ailes rouges), Myrmeleotettix maculatus (Gomphocère tacheté).
Gryllides : Gryllus campestris (Grillon champêtre).
Gryllotalpides : Gryllotalpa (Courtilière).
Tettigonides : Ephippiger ephippiger (Ephippigère des vignes), Tettigonia viridissima (Grande sauterelle verte), Chorthippus brunneus (Criquet duettiste).
Panorpides : Panorpa communis (Mouche scorpion).

On observe une biodiversité très intéressante sur ce secteur lacustre et ses environs immédiats : prairies, bois, vergers, haies... L’absence d’exploitation de grandes étendues céréalières le plus souvent traitées par les pesticides explique en grande partie cette richesse qui constitue un patrimoine naturel appréciable et qu’il faut absolument préserver.

b) Annélidés : Hirudinea (Sangsue), Lumbricus terrestris (Ver de terre commun).
c) Arachnides : Araneus diadematus (Epeire diadème), Argiope bruennichi (Epeire frelon), Larinioides cornustus (Epeire des roseaux), Mismena vatia (Thomise variable), Lycoses (Araignée loup).

d) Mollusques :
Helicidés : Helix pomatia (Escargot de Bourgogne).
Lymnaéidés : Lymnaea (Limnée).
Planorbidés : (Planorbe).
Unionidés : Anodonta (Anodonte).
Viviparidés : Viviparus contectus (Paludine commune).
L’anthropisation, ses effets et ses conséquences :
l’anthropisation a impacté au cours des dernières décennies ce lieu magique. Un lotissement suivi d’un terrain de camping puis une galerie marchande, restaurants, école de voile, plage, parkings, escaliers, quais, bateaux à voiles, à moteurs ainsi que des installations pour le ski nautique ont transformé ce lieu jadis naturel en un espace de plus en plus ouvert aux activités humaines. Outre les pêcheurs « classiques » à pied ou en barque s’ajoutent les « carpistes » nombreux au printemps et en été. Ils installent leur campement souvent très volumineux (certains ont même des petits groupes électrogènes) sur les berges. Il ne semble plus y avoir des zones « de pêche interdite » car je vois régulièrement des pêcheurs parcourir tout le plan d’eau (y compris dans les queues d’Orbigny et de Lecey). Certains bateaux sont équipés de moteurs thermiques de forte puissance capables de traverser le lac en quelques minutes. Le sentier de randonnée réservé aux marcheurs et aux cyclistes est parfois emprunté par des voitures. Des arbres situés dans la zone de la héronnière ont été récemment coupés. Il existait voilà quelques années plusieurs dizaines de nids, on n’en compte plus que quelques unités aujourd’hui. La ZNIEF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) semble de plus en plus menacée.

Conclusion :

Il serait intéressant que les responsables (cités au début de cet article) évaluent ensemble l’impact des différentes activités humaines sur cet écosystème fragile afin qu’il garde de façon pérenne ses qualités biologiques. Il est toujours tentant pour des responsables de vouloir agrandir le périmètre d’aménagement d’un territoire à des fins touristiques, économiques voire politiques. Ils doivent bien comprendre que la diversité du peuplement de la flore   et de la faune sauvages dépend des conditions d’habitabilité. Ainsi les sections de rives peu envasées plus propices au développement touristique et sportif, ne possèdent pas les mêmes espèces que les sections des vasières des baies. Si l’on veut garantir une bonne biodiversité et l’équilibre de l’écosystème lacustre, il s’agit donc de protéger au mieux ces deux biotopes  . D’ors et déjà, que chaque acteur veille à ne pas dégrader davantage cet environnement afin que les générations à venir puissent encore l’apprécier.

Crédits photos : Jacques Bochaton
Mis sur le site par James Goncalves

Dans le glossaire :
Biotope   Réseaux trophiques   Ocelles   phytoplancton   zooplancton   pédologiques hydriques   équilibre écologique flore   faune   phytophages   zoophages   nitrates   potentiel hydrogène phosphates   eutrophisation   dystrophisation   éléments traces dysfonctionnements   physiologiques   chaînes alimentaires biomasses  

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Lat: 47° 52' 09.77" N
Lon: 5° 24' 06.62" E
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