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GEORGES ROUSSELLE

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Publié le 17 juillet 2017 , par FOURTIER Jean-Claude dans L’art et l’eau

Georges Jules Gustave Rousselle est né Rolampont le 25 février 1924 et décédé le 20 juin 1974 à Hûmes.


Le moulin
Le moulin

Quand Georges Rousselle prend possession des lieux, en 1958, à l’ancienne cure de Hûmes, il ne découvre rien, mais il retrouve. Il retrouve la région de son enfance, de sa jeunesse, de ses études, puisqu’il est né à quelques kilomètres de là, à Rolampont, le 26 février 1924.
Son destin est déjà scellé : il y a « avant » et il y a « après ». Avant, c’est l’École des Beaux-Arts de Dijon de 1941 à 1944, avec des résultats prometteurs et des récompenses significatives, dont une bourse d’études pour les Beaux-Arts de Paris. Dès 1945, il monte en loge pour préparer le concours du prix de Rome, et en 1948, il se consacre pleinement à son activité artistique et accède au professorat dans les écoles de la ville de Paris. Ses qualités n’échappent pas aux nombreux professionnels et amateurs qui l’approchent.
C’est la période d’une éclosion prévue, car il faut que l’heure de Georges Rousselle sonne, et elle sonne si fort que partout les cimaises l’accueillent :
-  Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts (1946 – 47 - 48).
-  Expositions particulières aux centres internationaux de la montagne (avril 1951).
-  Maison Française à New York et à Boston (1952).
-  Salon Arc-En-Ciel à Paris (1952).
-  Marrakech (1953).
-  Club alpin belge à Bruxelles (1953).
-  Galerie belge à Paris (1954).
La consécration de l’artiste n’échappe pas à l’appel que l’homme reçoit des grands espaces, d’une nature infernale et des sommets, et qui découvre, dans les Alpes, un village de Tignes apeuré avant son enfouissement annoncé, et un environnement fait exprès pour sa « patte » inimitable et imprévisible, l’une des meilleures du XXème siècle. Qui d’autre que Georges ROUSSELLE peut reproduire comme lui, dans des gouaches fraîches comme la neige et chaleureuses comme le soleil des montagnes, un clocher et des toits condamnés mais en sursis devant un barrage menaçant et des Tignards burinés mais très à l’aise ?
Cet univers des autres dimensions ne le quitte jamais, même après ses retrouvailles à Hûmes en 1958. Il a effectivement « l’après ».
« L’après », c’est un Georges ROUSSELLE replongé dans ses thèmes privilégiés : « Le vieux pont de Rolampont », « La vieille ferme », « Le vieux paysan », « L’intérieur d’autrefois ». C’est plus qu’un retour sur le passé, c’est l’âme de l’artiste qui vibre pour ce qu’il entend faire perdurer. Il sait tout utiliser pour laisser son message : l’huile pour ses natures mortes, ses cuivres bosselés et ses torchons « bonne femme », ou la gouache pour ses paysages haut-marnais, ses coups de vent de De Vlaminck, ses têtes d’animaux de partout, ou ses sanguines dans Langres et ses remparts.

La Marne

Quand il disparaît à Hûmes, très tôt, le 20 juin 1974, le cercle immense des ses amis se trouve irrémédiablement cassé, et il aurait alors beaucoup apprécié l’adieu que lui a fait l’un d’eux, Georges Mets, un autre Georges de la Biennale des peintres langrois :
« Ta haute et large silhouette m’était familière, avec ton éternel carton à dessin sous le bras, ballotté sans précaution. Ton front dégarni, ton visage à la Brassens te faisaient parfois prendre pour le chanteur poète… Tu prenais parfois des airs rabelaisiens, mais cette truculence de propos que tu affichais avec un léger brin de retenue cachait, j’en suis certain, un excès de sensibilité et une réelle timidité… Laisse-moi citer, veux-tu, la dernière lettre reçue de toi. Son texte simple, dépouillé, est si révélateur de ta personnalité, de ta sensibilité, de ton courage :
Mon cher Georges. Bien malade, je t’adresse trois photos. J’ai quatre gouaches plus cadre, plus une peinture, plus cadre, paysage langrois. Je te remercie et avec toute mon amitié. Je pleure. Georges. »
Georges repose où il est né, à Rolampont, et ses amis ne passent jamais à côté du presbytère de Hûmes sans penser au bonheur qu’il aurait dû y connaître plus longtemps avec son épouse et ses deux enfants, Marie-Christine et Olivier.
L’homme n’avait que cinquante ans et l’artiste encore moins : une vie brisée et une œuvre inachevée, ou plutôt gâchée. Grâce à Dieu, l’essentiel demeure. Une famille pour l’un, et les fossiles d’un grand talent pour l’autre.

Bernard Masson, « Peintres en Haute-Marne au XXe siècle », Dominique Guéniot éd, Langres, 1998.

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