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Le Grèbe huppé (Podiceps cristatus)

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Publié le 2 mars 2016 , par LEDOUX Gabrielle et Patrick dans Flore et faune

Vedette incontestée des lacs et réservoirs lorsqu’au printemps il arbore sa livrée nuptiale élégante bien que chamarrée et s’adonne à ses parades amoureuses aux chorégraphies surprenantes, le Grèbe huppé n’en est pas moins présent tout au long de l’année même si c’est de manière moins ostentatoire…


Très présent partout en France du fait de sa protection totale, ce bel oiseau aquatique est très présent dans notre région où il est nicheur et passe toute l’année. Son corps fuselé, ses pattes palmées située en arrière du corps, son bec fin et acéré comme un poignard, sa capacité à demeurer en plongée jusqu’à une minute en fond un pêcheur efficace qui heureusement, peut-être du fait de sa beauté et de son élégance, ne pâtit pas de la détestable réputation du Grand Cormoran de vider les étangs de leurs poissons. Si sa morphologie hydrodynamique et ses pattes très décentrées en font un nageur hors pair, elle ne l’incite pratiquement jamais à se déplacer sur terre où il devient très malhabile. Il suffit de le voir grimper péniblement sur son nid pour comprendre que seule l’eau est son élément. De même ne le voit-on dans les airs que rarement, bien qu’il soit capable d’assez longues migrations, ses décollages étant aussi laborieux, quoique moins ridicules, que ceux des Foulques macroules. Alors que ces dernières s’obstinent en cas de danger à fuir en pédalant lourdement sur une vingtaine de mètres, le grèbe disparaît instantanément sous la surface de l’eau pour émerger de manière imprévisible beaucoup plus loin.

Le Grèbe huppé en plumage hivernal.
Crédits: G & P Ledoux
Le Grèbe huppé en plumage hivernal.
En plumage hivernal, sans sa huppe dressée et ses favoris éclatants, le Grèbe huppé est un oiseau aquatique plutôt discret qui peut passer inaperçu malgré une présence assez importante sur nos plans d’eau.

C’est à partir de la fin du mois de février qu’il faut commencer à l’observer, lorsqu’il est paré de ses flamboyantes couleurs nuptiales : il porte alors sa huppe noire redressée et ses favoris d’un joli brun orangé bordés de noir largement étalés au-dessus de son long cou d’un blanc immaculé. Il est très difficile de distinguer le mâle de la femelle, le dimorphisme   sexuel étant si peu marqué qu’on se demande comment eux-mêmes font pour s’y retrouver ! A partir de cette période, les couples se constituent et on ne les voit plus se déplacer que par deux sur un territoire bien délimité où l’on n’assiste jamais à de bruyantes querelles de voisinage comme cela est fréquent chez les Foulques. Certains ont naturellement la classe, et d’autres pas…

Crédits: G & P Ledoux
Parade nuptiale des Grèbes huppés.
La parade nuptiale des Grèbes huppés suit une chorégraphie complexe dans laquelle les secouements de tête face-à-face reviennent régulièrement.

Leur parade nuptiale donne souvent l’impression d’assister à un ballet, une sorte de quadrille aux figures régulièrement répétées. Les deux partenaires se déplacent d’abord l’un vers l’autre, le cou tendu, la tête au raz de l’eau puis, parvenus face à face se redressent et entament des séries de secouements de têtes en hérissant leur crête. Le mâle (si on suppose que c’est lui) peut alors proposer à la femelle des herbes qu’il serre dans son bec, non comme un présent de nourriture puisqu’ils sont piscivores, mais pour marquer son désir de nidifier. Ils peuvent ensuite se déplacer côte à côte à l’unisson, totalement dressés hors de l’eau en pédalant rapidement avec leurs pieds palmés.

Crédits: G & P Ledoux
Un Grèbe huppé à côté de son nid.
Le nid du Grèbe huppé est une plateforme assez peu raffinée constituée de tiges et de feuilles prélevées dans les roseaux.

La construction du nid, une plateforme faite de tiges et de feuilles de roseaux entrelacées, est souvent réalisée au milieu des roseaux auxquels il est attaché afin de ne pas dériver au gré des courants. Entre 3 et 5 œufs sont pondus puis couvés par les deux parents. Peu de temps après l’éclosion, les oisillons quittent le nid pour élire domicile sur le dos de leurs géniteurs où il est toujours surprenant de voir leur tête blanche rayée de noir dépasser. Nourris pendant trois mois par leurs parents, ils sont ensuite, malgré leurs sollicitations insistantes, invités fermement à pêcher eux-mêmes leur nourriture. L’automne et l’hiver les voient perdre leurs couleurs chamarrées pour un plumage plus terne et plus discret.

Crédits: G & P Ledoux
Grèbe huppé juvénile.
Le Grèbe huppé juvénile présente sur la tête et le cou un plumage blanc rayé de noir cryptique dont la fonction probable est de le rendre moins visible dans les roseaux.

Dans le glossaire :
Dimorphisme   sexuel potentiel hydrogène

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Lat: 47° 44' 48.12" N
Lon: 5° 18' 47.34" E
Le lac de VILLEGUSIEN


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